Yukon : Trek en terre sauvage
Le ronflement assourdissant du moteur rempli la vallée et nos cris de joies accompagnent l’hydravion qui disparait rapidement derrière les montagnes. Nous sommes seuls, il n’y a plus un son dans la vallée, le lac à retrouvé son calme. Sur nos lèvres les sourires traduisent cette sensation de bonheur intense que procure ce moment unique où l’on se retrouve seuls au milieu de nulle part, libres !
Nous sommes au cœur du Yukon, et plus de 60 km de montagnes sauvages nous séparent de la route la plus septentrionale du Canada, la Dempster Highway, notre destination. Une station météo à peine visible sur le bord du lac nous rappelle que l’homme peut parfois venir ici, mais aujourd’hui, et pour le reste de la semaine, nous ne verrons personne. L’hydravion a emporté avec lui toute trace de civilisation !
Les sacs sur le dos, nous attaquons la montée pour rejoindre les hauteurs des crêtes où la marche est plus aisée, loin des buissons et des marécages. Là-haut c’est le royaume des caribous et des mouflons et nous serons souvent amenés à suivre leurs traces sur cet itinéraire. En prenant de la hauteur, nous nous rendons compte de l’ampleur du paysage dans lequel nous évoluons, les sommets du massif des Ogilvie Mountains à perte de vue dans toutes les directions, pas le moindre sentier en vue, nous sommes minuscules, insignifiants dans ce monde inexploré mais nous sommes libres d’aller où bon nous semble !
© Terre Boréale
Depuis les crêtes, nous apercevons même les cols que nous passerons d’ici quelques jours, ils ne sont pas si loin, mais marcher dans ces milieux est une nouvelle expérience pour la plupart des randonneurs. Loin des treks classiques des Alpes ou du Népal, le Yukon offre ici ce qu’il a de plus sauvage. Un trek hors-piste, repéré par Terre Boréale pour ses clients, avec un itinéraire d’abord dessiné au crayon avant d’avoir été testé chaussures au pied. Aujourd’hui, c’est un des joyaux de la petite entreprise yukonnaise, un trek que seuls une poignée de randonneurs parcours chaque année.
© Terre Boréale
Chaque jour a son lot d’excitation avec une traversé de rivière, des crêtes à longer, des cols à passer et des vues à découvrir. Et cela est sans compter la faune que nous pouvons voir le long du parcours. Aux côtés des caribous et des mouflons qui sont souvent visibles dans ces contrées, tout un nombre d’espèces vivent dans ces milieux reculés. Par le passé, nous y avons déjà rencontré grizzlys, lynx, faucons pèlerins et orignaux. Sur ce trek, lorsqu’on rencontre ces animaux, nous pouvons prendre le temps de les observer et surtout, si nécessaire, nous prenons le temps de faire un détour afin de ne pas les déranger.
© Terre Boréale
Au cours des deux derniers jours, nous sommes en vue des hauts sommets rocheux qui ont donné le surnom de « Patagonie du nord » au parc territorial de Tombstone. À plus de 64° Nord, le parc est connu pour ses couleurs d’automne rougeoyantes et sa faune abondante, mais le mois d’août amène avec lui une autre merveille : les aurores boréales ! Ce phénomène lié aux vents solaires renforce une fois de plus le caractère sauvage et extraordinaire de ce trek unique.
© Terre Boréale
Au dernier jour de notre traversée des Ogilvie Mountains, nous posons pied sur la Dempster Highway où nous retrouvons le véhicule qui nous ramènera à la civilisation à Dawson City. Cette petite ville aux allures de far West a connu son heure de gloire durant la ruée vers l’or du Klondike en 1898, alors qu’elle comptait plus de 30 000 habitants. Par la suite, l’histoire de Dawson est restée intimement lié à la prospection et à l’activité minière qui, toujours aujourd’hui, produit de l’or. Pour nous, Dawson représente un retour en douceur à la réalité et l’occasion de prendre une douche bien méritée !
© Terre Boréale