13 mythes à démolir sur la course à pied
Vous voulez vous mettre à la course à pied et BOUM!, voilà que les mythes vous déboulent dessus. Désorienté par des informations contradictoires, vous vous demandez si ce sport si simple n’est finalement pas un piège pour votre santé physique et mentale. Voici 13 mythes déboulonnés avec l’aide de trois experts.
CATÉGORIE DÉBUTANT
1. Je suis trop jeune
Pour les jeunes, la course, comme toute autre activité physique, devrait être un jeu plutôt qu’un sport. L’objectif est d’inculquer le plaisir d’être actif, tout simplement. La course doit donc être encouragée mais sans sombrer dans la spécialisation précoce.
2. Je suis trop vieux
© Capstone Events, Unsplash
Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre! Qu’on soit jeune ou vieux, la recette demeure la même : respecter une progression et ne pas s’emballer. Au final, les bénéfices de bouger, ne serait-ce qu’une poignée de minutes par jour, sont multiples : santé générale et cognitive, mobilité, etc.
3. Je suis trop lourd
La course à pied est une activité de choix pour perdre du poids. Comme tout débutant, vous devez donner le temps à votre corps, en particulier vos articulations, de s’adapter au nouvel exercice. Alterner course et marche, tout en ajoutant d’autres sports, vous permettra de réaliser cette transition et de gagner tranquillement mais sûrement en mobilité.
À lire aussi : 5 erreurs à éviter en commançant à courir
CATÉGORIE DANGERS POUR LA SANTÉ
4. Je vais abîmer mes genoux
© Adobe Stock
C’est probablement le mythe le plus résistant, alors que la littérature scientifique indique tout l’inverse. Si votre pratique respecte une progression raisonnée et constante, le corps va s’adapter aux impacts en développant des cartilages plus épais que les personnes sédentaires. En bref, la course va renforcer vos genoux.
5. Je vais faire de l’arthrose
Dans la continuité du mythe précédent, l’adaptation du corps au stress causé par l’exercice se traduit par un renforcement des zones sollicitées. L’arthrose étant causée par l’usure des cartilages, la course pratiquée avec modération va au contraire vous protéger contre cette dégénérescence.
CATÉGORIE ALIMENTATION
6. Je dois boire beaucoup
© Adobe Stock
Courir donne (très) chaud, et transpirer est tout à fait normal. Mais il est plus efficace de s’asperger d’eau et de boire selon sa soif pour éviter le coup de chaleur. À l’inverse, suivre aveuglément un « plan d’hydratation » peut mener (dans des cas extrêmes) à l’hyponatrémie dilutionelle, c’est-à-dire une intoxication à l’eau potentiellement mortelle.
7. Je dois consommer des gels
Les gels sont conçus pour fournir des sucres à l’organisme et alimenter l’effort musculaire intense et de longue durée. Si vos courses sont effectuées à allure modérée et ne durent pas plus de 90 minutes, vos réserves naturelles en glycogène suffiront amplement. Simplifiez vos sorties!
8. Je dois consommer des boissons sportives
L’idée derrière ces boissons est que leurs électrolytes vous permettront d’éviter les crampes. Sauf qu’à ce jour, la science pointe plutôt vers un déséquilibre neuro-musculaire, amplifié principalement par la fatigue. Alors ralentissez, tout simplement.
CATÉGORIE MATÉRIEL
9. Je dois acheter les chaussures les plus coussinées
© Unsplash
La clé pour trouver chaussure à son pied reste le confort immédiat... et se débarrasser des idées préconçues sur le prix et les promesses technologiques. Aucune chaussure ne devrait engendrer de nouvelles douleurs pendant la course. Chaque pied, chaque foulée, chaque coureur étant différent, faites confiance à vos sensations plutôt qu’aux discours des grandes marques.
10. Je dois porter des bas de compression
La compression musculaire pendant l’effort est censée réduire la fatigue et améliorer la performance. Pourtant, après plusieurs études, on est loin d’être certain de leur efficacité. Voici un accessoire de mode dont vous pouvez vous passer sans regret.
À lire aussi : 7 accessoires pas chers pour se mettre à la course à pied
CATÉGORIE ENTRAÎNEMENT
11. Je dois courir le matin / le midi / le soir
Chaque personne a un rythme biologique unique. Expérimentez toutes les combinaisons possibles pour déterminer ce qui vous convient le mieux et structurez ensuite vos sorties en fonction de votre expérience personnelle.
12. Je dois m’étirer avant / après la course
© Adobe Stock
Il n’a jamais été prouvé que les étirements étaient utiles pour réduire les blessures ni pour faciliter la récupération. Si vous appréciez cette routine, faites-la après l’effort et assurez-vous d’effectuer les bons mouvements pour ne pas vous blesser à cause d’une posture dangereuse.
13. Je dois faire des intervalles / des longues sorties
Les entraînements par intervalles ou les sorties longues peuvent être particulièrement efficaces pour progresser… vers la blessure. Si vous n’écoutez pas votre corps, le stress mécanique induit par les sprints, tout comme la dégradation du patron moteur (la forme de la foulée) causée par la fatigue, vont excéder vos capacités. En résumé, méfiez-vous des changements trop rapides.
L’auteur remercie Blaise Dubois (physiothérapeute, fondateur de La Clinique Du Coureur), Simon Benoît (médecin, ultramarathonien) et Jean-François Harvey (kinésiologue, osthéopathe, auteur de Courir mieux) pour les judicieux conseils nécessaires à la rédaction de ce texte.