Coronavirus et plein air : petit guide des bonnes pratiques
Le message commence à passer : le respect des directives gouvernementales et la mise en action de la distanciation sociale font une différence et sauvent des vies. En attendant le retour à la normale, certaines pratiques liées au sport et au plein air soulèvent tout de même des doutes et des interrogations. Voici un petit guide des bonnes pratiques à suivre.
Partir en Gaspésie (ou ailleurs)
C’est une envie irrésistible, celle de fuir la pandémie à la montagne. Si les stations sont complètement fermées, il reste des sommets accessibles en randonnée alpine, comme ceux des Chic-Chocs. Tentant! Mais de grâce, retenez-vous. Au-delà du risque d’accident et des conséquences en ces temps difficiles pour les services d’urgence — ce que souligne la FQME —, il y a ce danger réel de faire voyager le virus. Achat d’essence, alimentation, hébergement : les risques sur la route sont potentiellement présents pour vous contaminer ou contaminer d’autres personnes. Au surplus, Avalanche Québec suspendra l’émission de ses bulletins d’avalanche à compter de vendredi le 20 mars.
Faire une sortie dans sa région
Peut-on, dans les circonstances, visiter les parcs de proximité? Oui… et non. Évidemment, il faut s’en tenir aux dernières directives : pas de regroupement, une distance minimale entre les individus et une mise en quarantaine si vous arrivez de l’étranger ou si des signes grippaux font leur apparition.
Cela dit, à distance réduite de votre domicile et loin des endroits achalandés, il est bon de bouger en plein air. Marche, course, raquette, ski de fond… changez le mal de place autour de chez vous. Lorsqu’ils sont encore ouverts, les services publics (toilettes, billetterie, caisses, restaurants…) sont alors à éviter autant que possible.
Le 20 mars, à la suite de la recommandation du gouvernement d'éviter les déplacements de région en région, la Sépaq a par ailleurs annoncé qu'elle fermait l'accès au territoire de tous ses parcs et réserves fauniques, jusqu'à nouvel ordre.
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S’entraîner dans les parcs
L’idée est en apparence excellente, mais dans son application, elle l’est beaucoup moins. Avec le printemps qui arrive, il est tentant d’utiliser les parcs et modules pour enfants comme gym de remplacement. Si certains influenceurs s’enthousiasment de passer à l’action de la sorte, il ne faudrait pas les imiter. Puisqu’on sait que le coronavirus peut subsister sur certaines surfaces pendant plus de 24 heures (et potentiellement en suspension dans les airs pendant 3 heures), on imagine le risque de contamination. D'ailleurs, à Montréal et à Laval, les modules et aires de jeu de tous les parcs sont désormais fermés. Protégez-vous, protégez les autres : faites vos tractions à la maison!
Louer un chalet pour s’isoler
On y a tous pensé : fuir loin dans la nature et souhaiter revenir quand la pandémie sera passée. En réalité, les hébergements ferment ou limitent leurs activités. De toute façon, imaginez seulement le nettoyage minutieux nécessaire entre les différents résidents pour éviter les risques de propagation. Dans le réseau de la Sépaq, l’hébergement est déjà fermé et même Airbnb a annoncé une politique d’annulation sans pénalités, autant pour le visiteur que pour l’hôte, jusqu’au 14 avril. Une autre preuve que, même s’il est possible de trouver un toit à louer quelque part, la meilleure idée est certainement de rester chez soi.
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Faire du vélo
La question ne se pose pas encore, mais la pratique sportive du vélo à l’extérieur pourrait devenir un enjeu avec l’arrivée du printemps. Pour l’instant, aucune directive n’en restreint la pratique, si ce n’est la fermeture de certaines installations dans les centres où le fatbike est pratiqué. Pourrons-nous rouler quand la chaussée ou les sentiers le permettront? Il est encore tôt pour le dire, mais si l’on se fie à ce qui se passe en Italie et en Espagne, rien n’est sûr. Là-bas, le vélo extérieur pour un usage autre que l’achat de denrées ou de médicaments est interdit jusqu’à nouvel ordre. Leurs urgences débordées, les deux pays tiennent à limiter les risques d’accidents. La mesure comporte de lourdes amendes et même la prison…
Visiter les boutiques de plein air
Loin d’être une nécessité, magasiner sa prochaine tente ou son imper-respirant en personne est donc évitable. Pour protéger leurs employés et la clientèle, de plus en plus de détaillants réduisent d’ailleurs leurs heures d’affaires ou ferment carrément leurs boutiques temporairement. MEC, Arc’teryx, The North Face ou Oberson : la liste des magasins s’allonge. Bonne nouvelle : l’achat en ligne se poursuit et est facilité, et plusieurs entreprises ont choisi d’éliminer les frais de transport.
Emprunter, vendre ou acheter des articles usagés
La vente entre personnes sur les petites annonces ou encore sur Marketplace perdure. Faut-il s’en préoccuper? Le moment pourrait être mieux choisi, mais dans l’obligation de faire pareilles transactions, suivez les règles de prévention suggérées par les autorités. Puis gardez vos distances et mettez en quarantaine les articles achetés — qui devront être considérés comme suspects — jusqu’à ce qu’ils soient désinfectés. Vous empruntez du matériel à des proches ou à des amis? Agissez tous avec la même prudence, autant à l’emprunt qu’au retour.