Maîtriser le mode manuel de votre appareil photo
Malgré le niveau de sophistication toujours plus élevé des appareils, aucun mode d'exposition automatique n'arrive à se substituer totalement à votre volonté artistique. Utiliser le mode manuel, c'est prendre le plein contrôle de la qualité de vos images… et c'est plus simple qu'on le pense!
Soif de lumière
À la base, l'appareil photo peut être vu comme un piège à lumière dont la chambre principale est précédée d'une antichambre. Une toute première porte – le diaphragme, à l'ouverture variable en grandeur comme l'iris de votre œil – laisse entrer la lumière dans l'antichambre. Une deuxième porte — l'obturateur, dont on ne contrôle que le temps d'ouverture — permet à la lumière de poursuivre son chemin jusqu'au capteur numérique (autrefois la pellicule argentique). À cela s'ajoute une autre particularité unique au capteur : son niveau d'appétit pour la lumière – sa sensibilité ISO – peut être ajusté selon l'abondance ou la rareté de lumière ambiante. Ces trois facteurs sont les clés de votre créativité. Heureusement, le posemètre de l’appareil vient vous aider et indique quand la juste quantité de lumière est atteinte, en fonction des ajustements de ces trois variables.
Exploiter le plein potentiel
Prendre le contrôle de la lumière est un bon départ, mais chacune de ces variables entraîne des conséquences sur l'image qu’il faut connaître pour maîtriser les images.
- La variation du degré d'ouverture du diaphragme a un effet direct sur la profondeur de champ :plus le nombre est petit, plus la profondeur de la zone de netteté autour du sujet visé sera réduite. Une photo à f/2.8 aura une faible profondeur de champ réduite (comme pour des photos de fleurs) alors qu’une photo à f/22 permettra de capter un paysage entier.
- La variation du temps d'ouverture (ou vitesse) de l'obturateur permet d'arrêter le mouvement du sujet photographié (1/1000 de seconde pour une voiture de course) ou encore de reproduire l'illusion du mouvement (1/15 de seconde pour une chute d’eau).
- L'accroissement de la sensibilité ISO permet de photographier dans un contexte de plus faible lumière, mais cela se fait au détriment progressif de la fidélité de reproduction des détails d'une image.
Le travail du photographe est essentiellement un exercice de raisonnement où il faut choisir ses priorités et établir des compromis. En ayant recours à l'un des modes automatiques, on laisse l’appareil décider partiellement ou complètement de ces choix et il choisira la solution avec la seule priorité de capter la bonne quantité de lumière, sans tenir compte des intentions créatives du photographe. En assumant le plein contrôle des opérations en mode manuel, vous pourrez ajuster les paramètres de l’appareil pour faire face à des situations de lumière particulières, par exemple trouver un équilibre entre un arrière-plan éclairé et une zone d'ombre discordante, rehausser l'éclat d'une couleur ou encore harmoniser plusieurs sources différentes de lumière.
La mise en pratique simplifiée
Deux des avancées les plus utiles qu'a procurées la transition de la pellicule photo vers l'image numérique sont sans équivoque la capacité de visualiser immédiatement le résultat de la prise de vue sur l'écran intégré et la possibilité d'effacer une photo manquée et de recommencer. Il n'a jamais été aussi facile de s’exercer avec le mode manuel et de peaufiner ses techniques.