Baptême à vélo de montagne électrique : quand le courant passe…
Il ne m’a suffi que de quelques instants sur un vélo de montagne électrique pour qu’un large sourire s’accroche à mon visage. On m’avait prévenu que la sensation est rapidement enivrante : c’est tout à fait le cas.
Après trois enjambées, le compteur affiche déjà 30 km/h et je file à toute allure sur la véloroute des Bleuets pour me rendre au parc des Chutes-à-Michel, à Saint-Félicien, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
J’ai longtemps eu des préjugés sur les vélos électriques, car ça me semblait être une solution pour les gens qui ne sont pas en forme, les blessés, les vieux ou les lâches. C’était une erreur, car il faut fournir un effort constant pour propulser un vélo à assistance électrique. Sauf que chaque fois qu’on mouline, le moteur offre une puissance supplémentaire de 100 à 350 %, selon le mode d’assistance choisi.
Sur une surface dure et plate, nul besoin de sélectionner un autre mode que l’Éco, car on atteint rapidement la vitesse maximale d’assistance de 32 km/h. Il est bien sûr possible d’aller plus rapidement, mais aucune aide n’est alors fournie.
© Giant
C’est quand vient le temps de gravir une côte que les modes d’assistance supérieurs peuvent être utilisés, surtout pour faire du vélo de montagne. Comme il restait beaucoup trop de neige sur les sentiers du centre Tobo-ski de Saint-Félicien lors de mon essai du début du mois de mai, je n’ai pas pu tester le concept, mais j’imagine très bien que le vélo peut devenir une véritable remontée mécanique qui permet de multiplier les descentes.
« Ne te gêne pas pour “bouetter” le vélo en masse », m’a lancé Mathieu Lévesque, le représentant de Giant qui m’avait prêté un vélo électrique quelques minutes plus tôt. À ce qu’on m’a raconté, les adeptes de vélo électrique se servent de leur vélo pour aller plus loin et pour parcourir des sentiers qui ne sont pas accessibles aux vélos traditionnels. Je me suis dit que les astres étaient alignés pour tester les limites du vélo dans un sentier de quatre-roues boueux à souhait, en plein dégel du printemps.
J’enclenche la vitesse maximale et je file dans un énorme trou vaseux recouvert d’eau. Mes sens sont encore plus aiguisés, car je dois me concentrer sur le pilotage. L’eau et la boue m’éclaboussent de chaque côté. Pas question d’arrêter, car j’aurai assurément de la difficulté à redémarrer. De toute façon, j’ai beaucoup trop de plaisir et j’ai l’impression d’être un petit garçon de 5 ans qui a eu une permission spéciale pour aller se rouler dans la bouette. Et c’est détrempé, essoufflé, couvert de boue et de sueur que je remets finalement mon vélo au centre-ville de Saint-Félicien, sous le regard étonné des passants.
Fort de cette expérience, je comprends maintenant mieux l’engouement pour les vélos électriques. Préparez-vous à en croiser de plus en plus dans les sentiers, d’ailleurs, car plusieurs e-vélos de Giant et de Moustache (un fabricant français) étaient déjà en rupture de stock au début du mois de mai.
Et surtout, oubliez l’idée que le vélo électrique est pour les faibles : c’est un autre type de vélo qui permet de jouer dehors, mais autrement...
Vélo testé
Dirt-E+1 Pro, de Giant
Suspension avant uniquement
5 modes d’opération électrique
Assistance au pédalage de 100 à 350 %
11 vitesses
Autonomie de 150 km en mode Éco; 50 km en mode Power (le plus puissant)
Poids : 48 livres (21,7 kg)
Prix : 4399 $