La Mongolie et la Chine pour « le bonheur d’Aya »
C’est l’histoire de deux amis, réunis sous un même étendard, « The Globe Jumpers ». Deux voyageurs impénitents qui ont décidé de partager leur passion de l’escapade en emmenant une jeune fille, Aya, atteinte du syndrome de Down, à la découverte de la Mongolie et de la Chine, pendant 5 semaines, à partir du 27 juillet. L’objectif est double : « prouver qu'un voyage d'aventure peut être à la portée de tous », mais surtout faire « le bonheur d’Aya ». Entrevue avec l’un des deux comparses des Globe Jumpers, Nader Diab.
Les Globe Jumpers, qui êtes-vous ?
Nous sommes deux amis qui se sont rencontrés à l’université à Montréal, en 2006. Comme on est tous deux amoureux du voyage, on a très vite décidé de prendre notre sac à dos et de partir. On a d’abord fait le tour du Canada et des États-Unis pendant 2-3 mois. Puis on a voyagé en Europe, en Amérique du Sud, en Ushuaïa, au Kenya, grimpé le Kilimandjaro... On ne revenait à Montréal que pour capitaliser et financer notre prochain voyage. Comme nous prenons beaucoup de photos et de vidéos, on a eu l’idée d’écrire un blogue puis un site web pour que le monde puisse nous suivre dans nos aventures.
Comment est né le projet et l’envie d’emmener Aya avec vous ?
Le directeur de la compagnie Toxa, la maison de production qui gère le magazine Urbania a vu notre travail et a voulu nous rencontrer pour entamer une collaboration. L’idée du voyage a commencé comme cela. Beaucoup de monde nous demandait de partir avec nous. On voulait quelqu’un de spécial, qui, d’habitude, ne part pas. C’est là qu’est arrivée Aya, la soeur d’Imad, atteinte de trisomie 21 avec le syndrome de Down. On s’est dit que cela serait génial de pouvoir l’emmener avec nous. Elle a tout de suite été hyper enthousiaste.
Pourquoi la Mongolie et la Chine comme choix de destination ?
La Mongolie est un pays qui nous a toujours attiré : une densité de population faible, une vaste étendue de plaines et de montagnes, les populations nomades peu accrochées à la technologie. On a envie de vivre quelque temps avec eux. La Mongolie sera notre première étape : la capitale Oulan-Bator, puis l’Altaï, le désert de Gobi puis on traversera la frontière vers la Chine. C’est le choix d’Aya. Elle est fascinée par la culture chinoise. En plus, on voulait aller au Tibet, mais il faut obligatoirement passé par Beijing (ndr : Pékin).
Qu’est-ce que cela change de partir avec Aya ?
On a organisé le voyage comme si cela ne changeait rien. On ne va évidemment pas faire de choses extrêmes, comme grimper en haute altitude ou faire du camping pendant 10 jours de suite. Même si on a un devoir de responsabilité, on veut aussi qu’elle teste ses limites, mais dans un cadre sécurisé. Aya a déjà voyagé et campé plusieurs fois au Québec. Elle fait du sport et a suivi une préparation physique en faisant de la course à pied et de l’escalade. C’est sûr que l’on peut rencontrer des difficultés pendant le voyage, mais je suis certain que cela va globalement bien se passer. Notre mission première, c’est le bonheur d’Aya et son bien-être !
Ce voyage a-t-il été difficile à organiser ?
Oui, plus compliqué que d’habitude. On a travaillé fort pour planifier ce voyage. Surtout que le projet n’a seulement pris corps qu’il y a trois mois, mais on voulait le faire cet été. Cela a demandé davantage de planification, de mieux s’organiser en prévoyant différents scénarios, prendre des réservations, faire les démarches pour les visas... On voulait aussi aller en Russie, mais le visa était très difficile à obtenir.
Quel est le coût du voyage ?
Notre budget est de 15 000 dollars : 6 000 dollars pour les vols, 6 000 dollars sur place, soit 2 000 dollars par voyageur. On en a financé une partie de nos propres poches. Moi, je suis technicien de laboratoire au CHUM. Imad est étudiant mais travaille comme serveur et professeur d’échecs. On a eu besoin d’aide financière pour la part d’Aya. On a fait appel à la générosité de nos internautes. Actuellement, on est proche des 2 000 dollars collectés, mais les internautes peuvent toujours donner. Si on a trop de fonds, on pense redonner le trop-plein au Regroupement pour la Trisomie 21 au Québec, partenaire de notre voyage. Enfin, des commanditaires se sont greffés au projet comme Salomon Montréal qui nous a donné de l’équipement.
Sur quoi va aboutir votre partenariat avec Urbania ?
On va filmer pendant notre voyage, capter tous ces moments magiques qui nous attendent : la rencontre d’Aya avec ces peuples d’Asie, les habitants de la Mongolie, de la Chine et du Tibet. On va donc pouvoir poster des capsules vidéos de 2 ou 3 minutes sur le site d’Urbania, ainsi que des billets sur le blogue pour raconter notre périple, des photos sur notre page Facebook, dès que l’on aura accès à internet. On a aussi le projet d’utiliser ce que l’on aura filmé pour en faire un documentaire. C’est une envie. On verra bien !
Encore plus
Pour suivre les Globe Jumpers et Aya dans leur voyage ou même faire un don : theglobejumpers.com
Leur page Facebook : facebook.com/theglobejumpers