Vallée de la Gatineau : objectif plein air
Traditionnellement tournée vers la chasse, la pêche et les activités motorisées, la Vallée-de-la-Gatineau se mobilise pour devenir une région de plein air. La preuve en trois temps.
Canot-camping au (futur) parc régional du Lac-des-Trente-et-Un-Milles
© Frédérique Sauvée
Le lieu est méconnu, mais il est à découvrir pour qui aime les territoires sauvages, insulaires et déserts. Car hormis quelques chalets privés — dans les baies Davis et Mackenzie —, ce territoire lacustre demeure intouché. Au très populaire parc régional du Poisson-Blanc, dont il est le voisin séparé par la chaîne des Laurentides, le cadre naturel n’a rien à envier : ni la pureté de l’eau, ni les érablières, ni l’attrait des emplacements de camping.
En 1882, ce vaste territoire était réservé aux membres privilégiés du Gatineau Fish and Game Club. Mais dans les années 1960, politique de nationalisation du territoire oblige, il devient accessible à tous. Sa dégradation est immédiate. Aujourd’hui, il s’apprête à devenir un parc régional (d'ici 2020) grâce aux efforts d’un organisme à but non lucratif constitué d’une douzaine de partenaires locaux, qui œuvre d’arrache-pied pour protéger ce joyau et en faire un pôle de plein air non motorisé.
Outre trois petites réserves écologiques qui veillent à la protection d’espèces végétales endémiques, ces terres publiques sont accessibles aux embarcations et aux campeurs sur 30 emplacements disséminés sur les îles. « Au début, quand on a réglementé l’accès aux campings, certains habitués se sentaient lésés car ils y venaient librement depuis toujours; ils ont fini par s’y habituer », explique François Larose, directeur général de la Corporation du parc, créée en 2016. Le camping y est gratuit, mais limité à 14 jours consécutifs pour les résidents des municipalités de la MRC, et à frais minimes pour les autres.
Un incontournable : le forfait « Loue ton île! », comprenant une nuit dans la yourte de l’île déserte des Six Milles avec miniplage, petit lac et quai privés. On en fait le tour en deux ou trois heures sous un peuplement forestier à l’état sauvage. Pour un peu, on y passerait plusieurs nuits avec cinq de ses congénères (la yourte a une capacité d’accueil de six personnes) ou dans une paisible retraite solitaire. « D’ici 5 ans, nous voulons installer cinq habitations de prêt-à-camper, dit François Larose. Et nous tenons à ce que les visiteurs vivent une expérience intime avec la nature. » La preuve : une fois réservé un emplacement de camping, l’île est à soi; personne d’autre ne peut y planter sa tente. Foi de pleinairiste chevronnée : ce futur parc régional est l’un des paradis en devenir de l’arrière-pays du Québec!
Pratico-pratique
Il faut réserver son emplacement de camping (20 $/nuit) et, bien sûr, la yourte (100 $/nuit). Info : sage31-milles.ca. Au-dessus de la petite marina de Bouchette, qui donne accès au parc, le village récréotouristique Majopial inclut un centre de location d’embarcations, une auberge avec un excellent resto (L’Huile d’Olive) et un chalet pour villégiateurs. Leurs propriétaires sont très impliqués dans le développement du parc.
À lire aussi : 48 heures actives en Outaouais
Randonnée au parc régional du Mont-Morissette
© Nathalie Schneider
Si le mont Morissette possède une tour à feu patrimoniale (1930), c’est parce qu’il domine la région du haut de ses 400 mètres; à la ronde se déploient près de 600 hectares de forêts et de lacs protégés par un statut de parc régional. Pour honorer l’histoire, la municipalité de Blue Sea a fait construire en 2005 une tour d’observation de la même hauteur (18 m), recourant même à un cofinancement participatif astucieux : chaque marche de la tour a été « vendue » à des entreprises et particuliers désireux de s’associer à ce projet rassembleur en voyant leur nom inscrit sur une tranche de marche pour à peine 200 $.
Sur place, la randonnée est remarquablement servie avec trois sentiers pédestres (5 et 7 km) possédant assez de dénivelé pour convenir à tous les marcheurs. Alors que le sentier 1 mène à un refuge et à un belvédère, le sentier 2 traverse des peuplements de feuillus matures, et le sentier 3 — le plus difficile — compte près de 6 km. C’est le Pôle d’excellence en récréotourisme outaouais (PERO) qui a signalisé ces sentiers et les a mis à niveau, selon les normes du programme « Sortez des sentiers battus! » de Rando Québec.
Finie la victimisation des années passées : la région affiche désormais sa vocation plein air haut et fort. « Dans la Vallée-de-la-Gatineau, on n’a pas un gros casino qui draine du monde! Il faut donc se rassembler entre acteurs du tourisme et établir des stratégies pour nous faire connaître, explique Marlène Thonnard, présidente du CA du PERO. Nous avons ce qu’il faut pour être une zone de débordement des touristes d’Ottawa et de Gatineau. »
Pratico-pratique
À l’accueil, des panneaux d’interprétation renseignent sur l’histoire des gardiens de tour quant aux feux de forêt. Le refuge possède un poêle à bois, idéal pour une halte en raquettes l’hiver. Info : perooutaouais.ca. À Blue Sea, le presbytère forme un lieu communautaire avec des salles d’exposition et le service de restauration Marie Papilles (chef à domicile, traiteur, boîtes à lunch, cours de cuisine) offert par la chef et sommelière Marie-Claude Bonin-Joly.
À lire aussi : Descendre la rivière Rouge en planche en pagaie
Cyclorandonnée sur la véloroute des Draveurs
© Linda Roy
Depuis qu’un tronçon de 21 km a été asphalté entre Messines et Gracefield, il y a un an, la fréquentation de la véloroute des Draveurs a explosé. Exploité sur une ancienne voie ferrée depuis 2004, ce circuit linéaire, entre Low et Maniwaki, emprunte le sentier Transcanadien et devient, l’hiver venu, un sentier de motoneige. Pour l’heure, on y roule dans un décor choyé surtout aux abords du lac Blue Sea, entre la municipalité homonyme et Messines. Des haltes y sont accessibles pour piqueniquer, les plans d’eau y sont quasi omniprésents, et le parcours complet est jalonné d’une quinzaine de haltes. À Gracefield, la jeune entreprise Carpe Diem propose plusieurs forfaits, notamment des sorties guidées à vélo, mais aussi des activités combinées en kayak et à vélo, ainsi que des circuits à la carte.
Pratico-pratique
Carpe Diem propose la location de vélos, de canots et de kayaks, ainsi qu’un service de navette et de transport de bagages.
Une carte des sentiers, des pistes cyclables et des hébergements de la Vallée-de-la-Gatineau est disponible dans les Centres d’information touristique et les entreprises spécialisées.
tourismevalleedelagatineau.com
À lire aussi : 48 heures sur le P'tit Train du Nord
Les 20 ans du Festival d’eau vive de la Haute-Gatineau
Depuis 20 ans, ce festival célèbre l’eau vive et la protection de la rivière Gatineau grâce à Action plein air Haute-Gatineau, qui ne manque ni d’idées ni d’énergie pour imaginer d’autres initiatives. Cet été, le festival a lieu à Maniwaki du 24 au 26 août.