Caroline Côté en solo vers le pôle Sud
Le 3 décembre prochain, l’aventurière québécoise Caroline Côté entamera le plus grand défi de sa carrière : rejoindre en ski le pôle Sud, et ce, le plus rapidement possible. Elle tentera ainsi de battre le record de vitesse de 38 jours, 23 heures et 5 minutes détenu par la Suédoise Johanna Davidsson, qui a accompli cet exploit en 2017.
Même si elle multiplie les expéditions et aventures extrêmes depuis près de dix ans, et bien qu’elle ait déjà foulé de ses spatules les neiges antarctiques (lors de XP Antarctik, en 2014, et de Sea & Ice, en 2019), Caroline Côté s’attaque ici à un très gros morceau : 1 130 km de vide blanc, de froid intense et de solitude, le tout en totale autonomie.
© Courtoisie / Caroline Côté
© Courtoisie / Caroline Côté
« En ce moment, je vis un stress assez puissant », confie l’athlète et ultramarathonienne de 35 ans, quelques semaines avant le départ. « Je sens la pression de tous ces gens qui croient en moi, je me questionne à savoir si je vais y arriver. »
Pour être fin prête, l’aventurière s’entraîne depuis des mois au moins deux heures par jour en courant et en s’adonnant à des séances de musculation pour renforcer ses bras et surtout ses hanches, qui seront fortement sollicitées pour traîner quotidiennement sa pulka pendant plus de cinq semaines.
© Courtoisie / Caroline Côté
« En réalité, toutes mes expéditions passées sont une sorte d’entraînement qui s’est étalé sur plusieurs années », dit celle qui a notamment pagayé le fleuve* Yukon sur 2 000 km (Pull of the North, 2016) et traversé l’archipel du Svalbard en skis et en autonomie pendant 70 jours, en plein hiver polaire (Polar Shadows, 2020).
Une semaine avant son départ, Caroline atterrira à Hercules Inlet, en Antarctique, pour une séance intensive d’entraînement de 30 à 40 km de ski par jour. Car dès le 3 décembre, ses journées ne seront pas de tout repos.
« Durant mon expédition, je veux skier quotidiennement entre 8 h et 18 h, dit-elle. Les premiers jours, il y aura une nécessaire adaptation. Puis je compte atteindre un certain rythme en souhaitant que la météo soit clémente. »
© Courtoisie / Caroline Côté
On s’en doute, le froid et le vent sont les plus grands obstacles que devra affronter Caroline Côté. Même durant l’été austral, la température peut chuter à -35 degrés sur les hauts plateaux antarctiques. Sans compter les crevasses, le voile blanc déboussolant des white out et, surtout, les terribles vents catabatiques, qui peuvent atteindre 200 km/h et qui pourraient clouer l’exploratrice au sol pendant plusieurs jours.
Composer avec la solitude sera également un autre défi à relever, et non des moindres. « Je ne suis jamais partie si longtemps en solo sans pouvoir rencontrer d’autres humains, mais j’ai besoin d’aller voir qui je suis, une fois toute seule », explique-t-elle. À tout le moins, elle bénéficiera d’un soutien quotidien et de rapports météo par téléphone satellite.
Cette fois, la cinéaste-aventurière – qui a récemment remporté un Gémeaux pour son documentaire Le dernier glacier, à voir sur Évasion – ne filmera pas son expédition et elle se concentrera sur l’objectif à atteindre. « Je compte cependant envoyer régulièrement des messages qu’on pourra lire sur mon site Web », assure-t-elle.
© Courtoisie / Caroline Côté
Quelques jours avant son départ pour l’Antarctique, Espaces se rendra à Punta Arenas, au Chili, pour côtoyer l’aventurière dans ses derniers préparatifs. Une histoire à suivre et à lire sous peu sur espaces.ca.
- Info : caroline-cote.com
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* Il s'agit d'un fleuve, bien que le nom signifie «grande rivière» en langue autochtone