Dominick Ménard : 5 conseils pour un voyage à vélo de longue durée
S’étant lancé le défi de traverser les Amériques à vélo, Dominick Ménard est rendu à la moitié d'un trajet de 22 000 km qui a commencé à Victoria, en Colombie-Britannique, et qui s’achèvera en Patagonie, en Argentine.
De retour au Québec quelques semaines avant d’entamer la seconde moitié de son voyage, il nous raconte son expérience jusqu’à présent et nous donne 5 conseils pour se préparer à partir à l’aventure à vélo.
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1. S’informer sur le trajet
« J’ai regardé plusieurs vidéos en ligne pour me préparer à ce voyage », explique celui qui documente lui-même son aventure sur sa chaîne YouTube. Cela permet de voir les différentes routes empruntées par les cyclistes et d’avoir une meilleure idée des défis qui risquent de se présenter.
« En plus du livre To Shake the Sleeping Self: A Journey from Oregon to Patagonia de Jedidiah Jenkins, j’ai lu le premier tome du livre Histoires à dormir dehors Jonathan Roy avant de partir. Je viens de me procurer la suite de son œuvre. »
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@Dominick Ménard
Il existe aussi des ressources qui s’adressent spécifiquement à ceux qui se lancent dans un voyage à vélo. Par exemple, le site Warm Showers regroupe une liste d’endroits où les cyclistes sont hébergés gratuitement, à la manière du « couchsurfing ». Ce peut être intéressant de faire un tour d’horizon pour connaître les services offerts dans les régions que vous visiterez.
De plus, en rencontrant des personnes sur la route, vous vous apercevrez qu’il est souvent possible de se créer un réseau de contacts et d’échanger ses expériences, trucs et astuces avec d’autres voyageurs.
@Dominick Ménard
2. Choisir un vélo qui répond à nos besoins
« Tu peux partir avec n’importe quel vélo, établit le fondateur de Bonvelo. Mais d’investir sur une monture fiable, pour moi, c’est un grand avantage ne serait-ce que pour la liberté d’esprit. »
Alors que certains choisissent un vélo hybride, d’autres, comme Dominick, optent pour un vélo de montagne. « De mon côté j’ai opté pour un vélo qui est plus lent sur la route, mais qui est plus versatile. »
@Dominick Ménard
Peu importe le choix, l’essentiel c’est d’adapter son trajet selon ses désirs et ses capacités, explique celui qui a été deux fois membre de l'Équipe Nationale de vélo de montagne. « Peu importe notre choix, on va finir à la même place, mais on n’aura pas emprunté les mêmes chemins. »
3. Pédaler, pédaler, pédaler
Le meilleur conseil que peut nous donner Dominick Ménard est de « faire des tests ». « Quand j’ai choisi de me lancer dans ce voyage à vélo, j’étais aux États-Unis, raconte celui qui a vécu dans sa van pendant 5 ans. J’ai décidé de tester quelques boucles. J’ai pédalé au Texas, en Arizona et en Utah sur des chemins que je comptais emprunter lors de mon voyage. »
@Dominick Ménard
Conscient que ce n’est pas tout le monde qui a la chance de visiter pour prendre connaissance des lieux avant leur départ, il suggère de partir deux ou trois jours en bikepacking autour de chez soi. Cela permet de faire quelques tests, de voir si c’est un mode de vie qui nous convient sur le moyen terme et de se familiariser avec son équipement. Dans son cas, il a choisi de se préparer à affronter les 22 000 km qu’il veut parcourir en montant à vélo tous les jours avant son départ.
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4. S’imposer une date de départ (et la respecter)
« Je suis de nature perfectionniste, admet-il. Je me suis préparé pendant plusieurs mois pour cette aventure. La préparation est une étape nécessaire et importante, mais après il faut être capable de se lancer, même si ça peut paraître stressant. »
@Dominick Ménard
Pour ceux qui ont des doutes sur leurs équipements ou encore la quantité de matériel qu’ils souhaitent transporter avec eux, l’athlète rappelle que rien n’est définitif et qu’il y a toujours moyen de se réajuster « surtout si votre périple commence sur la côte canadienne et américaine » comme c’est son cas. « Quand on commence le voyage dans un milieu près de la civilisation, c’est simple de faire venir de l’équipement ou de renvoyer certains items au Québec si l’on s’aperçoit qu’on en a trop apporté. »
5. S’écouter tout au long du processus
Un voyage comme celui-ci implique nécessairement une part d’imprévus. Que ce soit la météo, les équipements, les routes, plusieurs variables peuvent venir modifier l’horaire. « Pour ma part, mon objectif est somme toute malléable, en ce sens où je me donne le luxe d’arrêter où je veux, quand je veux. »
« Parfois, même s’il faut quitter un endroit auquel je me suis attaché, je ressens comme un besoin de retourner sur la route. Littéralement, il y a des matins où la jambe me shake!, raconte-t-il. Dans ces moments-là, je sais que c’est mon signal pour repartir. »
@Dominick Ménard
En sillonnant les routes de ces différentes régions du monde en ayant tout ce dont il a besoin pour survivre accroché à son vélo, Dominick s’aperçoit de sa résilience, mais conçoit aussi l’importance de connaître ses limites. « De mon côté, je crois que j’ai une certaine tolérance au dépaysement, note-t-il. Mais c’est primordial de s’écouter. Par exemple, j’ai rencontré un cycliste qui, lors de notre passage dans des cartels au Mexique, ne se sentait pas en sécurité. Il a préféré prendre un autobus pour l’amener à sa destination suivante. »
- Pour suivre l'aventure de Dominick, visitez sa chaîne YouTube où il documente son expérience.
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