Un livre qui pourrait vous sauver la vie
Lancé en 1988, le récit d'aventure et guide pratique d'André-François Bourbeau, Surviethon : au gré de la nature, s'était écoulé à près de 6 500 exemplaires. Celui qui allait cofonder le programme de baccalauréat en plein air à l'UQAC et son Laboratoire d'expertise et recherche en plein air (LERPA) y relate son expérience épique de 31 jours de survie, une « folie de jeunesse » qui lui aura même valu le record Guinness de la plus longue période de survie volontaire en milieu sauvage. La réédition de l'ouvrage, Le Surviethon : Vingt-cinq ans plus tard, paraît cet automne et n'a rien perdu de sa pertinence. Au contraire : elle met en perspective l'évolution des connaissances sur le sujet.
Pendant tout le mois d’août 1984, André-François Bourbeau et son collègue Jacques Montminy se sont fait larguer d'un hélicoptère dans la grande forêt boréale afin de documenter scientifiquement les impacts physiques et psychologiques d’une longue période de survie en forêt. « Malgré les mouches, le froid, le feu et tout ce qui est négatif, je me souviens plus des bons moments, révèle l’auteur. Comme la fois où j’ai attrapé une perdrix. Son gosier était plein de bleuets et j’ai vraiment pris conscience que c’est le soleil qui nous nourrit. Ce fut une expérience remplie d’émerveillements, comme la rosée sur les petits fruits qui brille tels des diamants. »
Mais celui que l'on a surnommé « Docteur survie » ne voulait pas s’en tenir qu’à une banale réédition du livre. Dans cette seconde parution, il prend le temps de faire le procès de son aventure, où il « s’autoflagelle avec une branche d’épinette » : « On a fait des erreurs qui nous ont mis dans le trouble. On est passé au feu le 18e jour parce qu’on a fait brûler une bûche d’épinette, qui fait beaucoup d’étincelles… dans un tipi en écorce de bouleau. On a perdu presque tout le matériel que nous avions fabriqué jusque-là. J’ai même perdu mes lunettes. Après le feu, je n’ai pu récupérer que les verres. Je me suis donc fait une monture en bois », raconte-t-il en riant.
Dans la dernière partie du livre, le professeur récemment retraité présente 115 techniques de survie inédites « révélées par la nature à force d’être dans le bois. Ce sont presque toutes de nouvelles découvertes, jamais publiées. C’est mon héritage de 25 ans de carrière à étudier le plein air que j’offre aux lecteurs ». Des techniques aux noms pour le moins originaux : l’oreiller de bouleau, l’épouvantail, la gouttière à slush, le supermarché des marécages, le « hookadeedoo » et la préférée de tous : l’armure antimaringouins! Mais le Surviethon « est avant tout un message de protection de l’environnement qui met en perspective la relation entre l’homme et la nature », conclut l’auteur qui souhaite continuer à profiter de la nature et peut-être publier d’autres livres.
Le Surviethon : Vingt-cinq ans plus tard
Publié aux Éditions JCL
29,95 $