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  • Crédit: Christian Lamontagne

Christian Lamontagne : Figer le temps

Christian Lamontagne scrute les paysages désertiques à travers l’objectif de son appareil. Photographe et caméraman, le Gaspésien d’adoption est un témoin attentif du cours des choses et il se fait un devoir de saisir la profondeur de ses sujets.

Origines : Saint-Christophe d’Arthabaska (près de Victoriaville).

Âge : 29 ans.

Résidence : Sainte-Félicité, en Gaspésie.

Profession : Photographe et caméraman.  

Motivation première : Je veux être le témoin privilégié des choses. Je ne peux pas me contenter de passer et de jeter un coup d’œil comme le ferait un touriste. Pour faire un bon travail, je suis forcé de m’attarder dans les lieux, de m’intégrer aux gens et de comprendre ce qui se passe.

Ma plus belle photo :Crédit: Christian Lamontagne

J’aime beaucoup cette image d’astronaute prise durant une simulation de mission martienne réalisée sur l’Île Devon dans l’Arctique canadien. L’astronaute fait face à un immense cratère : sa combinaison est sale et son sac légèrement déchiré. On dirait un survivant de l’Apocalypse. Je vois aussi dans le chiffre 8 le symbole de l’infini : que l’on soit d’accord ou non avec la nécessité d’un tel voyage, il est évident que les gens qui le préparent sont de véritables pionniers et que nous sommes au début d’une grande épopée.

La plus importante à mes yeux : Peut-être cette image de militaires inuits pointant dans les quatre directions. Elle a été prise durant une vaste opération de plusieurs jours dans des conditions extrêmes sur les îles inhabitées de l’archipel Arctique. Ces gens sont là pour rappeler au monde que ces territoires contestés leur appartiennent et que personne d’autre qu’eux ne peut mieux les protéger.

Mon plus grand accomplissement : Il est encore à venir. Pour l’instant, je suis très heureux d’avoir été envoyé à plusieurs reprises en Arctique pour une série de reportages et d’émissions. Ces lieux sont très peu connus alors que d’importants changements s’y déroulent.

Portrait de famille : J’ai été élevé dans une totale liberté. Une enfance en or.

Parcours scolaire : Études en photographie complétées par un stage à l’agence Magnum Photo à Paris.

Passage à l'acte : Je travaillais en usine et j’étais perdu. J’aimais voyager, mais j’avais horreur du tourisme. Quand j’ai pensé au métier de photographe, c’était la première fois que je pouvais me percevoir dans l’avenir. J’avais trouvé comment éviter la routine et une façon de découvrir le monde qui me convenait. Je croyais alors avoir trouvé un travail loin des ordinateurs, mais c’était avant l’arrivée du numérique. Sur ce point, je me suis royalement gouré…

Autocritique : Je n’accorde peut-être pas une assez grande importance à la technique, même si je m’en sors toujours. Je préfère m’en remettre à ma sensibilité pour réussir une image. 

M'énerve au boute :Le temps qui passe trop vite : j’aimerais figer la vie comme on fige un moment avec un appareil photo.

Mon nirvana à moi : J’aime les milieux désertiques. Dans ces lieux, chaque chose qui brise la monotonie prend une dimension surréaliste.

Un livre culte : Le livre Magnum degrés montre des images réalisées par les photographes de cette célèbre agence durant la dernière décennie du XXe siècle. Après avoir terminé mes études, j’ai été grandement influencé par leur travail.

Un son doux à mes oreilles : J’ai un appareil photo Hasselblad qui produit un son particulièrement agréable. 

Proverbe de vie : « L’obscurité ne chasse pas l’obscurité, seule la lumière peut le faire ». Je me répète constamment cette citation de Martin Luther King : c’est à la fois la voie de la paix et la base de la photographie.

Portfolio : www.christianlamontagne.com

 

 

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