Livre : Push! La vie au bout des mains
L’exploit a marqué l’histoire de l’escalade. Pendant sept ans, saison après saison, le grimpeur Tommy Caldwell s’est nourri d’une seule obsession : monter en libre le Dawn Wall, sur la mythique paroi El Capitan du parc national Yosemite. C’est finalement le 14 janvier 2015, après un combat de 19 jours, que lui et Kevin Jogerson ont atteint le sommet, non sans y laisser une partie d’eux-mêmes, au sens propre et figuré du terme.
Push!, La vie au bout des mains, est le récit captivant de l’un des meilleurs grimpeurs au monde. Sur les 513 pages du livre, pas une de trop. On y découvre l’influence déterminante du père de l’auteur, qui l’initie dès son plus jeune âge à l’escalade et à des sorties de plein air toujours plus exigeantes. Un homme de caractère, qui lui a légué l’immense pouvoir de la persévérance.
Les premières ascensions, suivies des premières victoires dans le circuit de la compétition, sont présentées avec juste assez de détails. Tout comme son premier amour et le chaos émotif qui en a entraîné la fin. L’auteur relate aussi un épisode marquant de sa vie : celui où il n’a eu d’autres choix que de tuer pour vivre, en 2000, alors qu’il a été pris en otage au Kirghizistan au cours d’une expédition. Après avoir poussé son ravisseur du haut d’une falaise, il est revenu chez lui vivant, mais bouleversé.
L’ascension du Dawn Wall, une paroi de granite de 900 mètres parfois lisse comme du verre, a hanté Caldwell pendant sept années. Il a passé des centaines et des centaines de jours à essayer, encore et encore. À dormir sur la paroi dans un Portaledge. À être loin de ceux qu’il aime, heureux.
On le félicite d’avoir relevé le défi d’écrire un livre qui transpose si bien l’effet positif de la détermination et de la persévérance dans nos vies. Plutôt que vers l’exploit sportif, c’est vers l’attrait de l’inconnu que cet athlète veut nous mener : « Embrasse l’inconnu. Persévère dans les moments difficiles, tires-en profit. »
Push! La vie au bout des mains, Tommy Caldwell, Glénat, collection Hommes et montagnes, 2018, 513 p.
