Dominick Ménard : 23 000 km à vélo entre le Canada et la Patagonie
Le 18 septembre 2022, Dominick Ménard, fondateur de la série Bonvelo et ancien champion de descente en vélo de montagne, enfourchait son bicycle à Victoria en Colombie-Britannique, direction le sud et l’Argentine.
Après 17 mois et 14 pays traversés sur son vélo, il arrivait à la fin de son périple au « bout du monde », à Ushuaïa en Patagonie.
« Je suis encore sur un nuage, nous confie-t-il quelques jours après la fin de son aventure. J’éprouve un sentiment d’accomplissement ultime. Je suis content de m’être rendu jusqu’à la fin, même si elle ne fut pas tout à fait comme je l’imaginais. Je pensais vivre une arrivée calme où j’aurais pu savourer le moment, seul en me remémorant le chemin parcouru. Je suis plutôt arrivé à la pancarte Ushuaïa au milieu d'une chasse au trésor, les gens allaient et venaient en me posant des questions et en me demandant de les prendre en photo. Ma fin émotionnelle, je l’ai quand même vécue un peu plus tôt au Fitzroy. »
« Le trip d’une vie »
Dominick Ménard au Pérou © Courtoisie Dominick Ménard
En plus de 23 000 km, Dominick Ménard a forcément des moments marquants, comme la première fois où il a aperçu l’océan dans l’État de Washington – « je réalisais alors que je plongeais dans l’aventure pour de vrai » –, des moments d’extase devant la beauté des paysages, à pédaler dans des endroits peu touristiques et à rencontrer « des gens extraordinaires », mais finalement assez peu de mésaventures.
« Je suis quelqu’un d’hyper optimiste, assure-t-il. Je me dis souvent que "j'ai choisi ça". En faisant preuve de résilience, on accepte plus facilement son sort, on panique moins et on essaye de garder son calme face à d’éventuels problèmes. Ça a été le cas quand j’ai croisé la route d’un cartel. J’ai gardé mon sang-froid et ça s’est bien passé. »
Au Salar d'Uyuni, en Bolivie © Courtoisie Dominick Ménard
L’aventure de Dominick Ménard fut ainsi riche d’enseignements, lui qui n’avait jamais voyagé à vélo plus que cinq jours consécutifs :
« Je n’étais même pas sûr d’aimer ça au départ, mais au final, c’est la meilleure façon de voyager. Ce fut le trip d’une vie. Tout était nouveau. Même si je refais d’autres voyages, le niveau d’excitation sera différent. J’avais ma dose d’endorphine au quotidien. Cela me fait un peu peur pour l’après-aventure. J’espère ne pas ressentir un manque, comme un junkie qui n’aurait pas sa dose ».
Quelle suite à cette aventure?
Pour pallier ce manque, Dominick Ménard déjà plusieurs idées pour prolonger l’aventure. Cela passe d’abord par la fin de ses vidéos, une par pays traversés, publiées sur sa page YouTube. Il a récemment publié l’épisode 17 sur l’Équateur, où il s'est attaqué au volcan Cotopaxi et au Chimborazo où il atteint le point le plus élevé de son aventure à 4 850 m d’altitude.
« J’ai beaucoup documenté mon aventure avec de la vidéo et des photos, explique Dominick Ménard. Je voudrais produire un documentaire pour me faire un beau souvenir. Plus généralement, j’ai l’envie de partager en allant à la rencontre de mon audience, des gens qui regardent mes vidéos ou mon émission Bonvélo. Cela pourrait se faire via des conférences, des sorties au Québec sur plusieurs jours. Pourquoi pas un livre, j’y réfléchis aussi ».
- Pour suivre Dominick Ménard : instagram.com/dominickmenard ou sa chaine YouTube.
Son aventure en chiffres
- Distance totale : 23 182 km.
- 463 jours dont 315 sur le vélo.
- 14 pays (Canada, États-Unis, Mexique, Guatemala, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Argentine, Chili).
- 74 km roulés en moyenne par jour (65 km la première moitié, 88 km la seconde).
- Plus longue journée : 249 km, entre Puerto Natales et Punta Arenas.
- Ascension totale : 235 741 m.
- Élévation la plus haute : 4 858 m d'altitude au Pérou.