Mylène Paquette à mi-chemin entre le paradis et l’enfer
6 juillet – 30 septembre. Cela fait aujourd’hui 85 jours que la Québécoise Mylène Paquette a embarqué pour sa folle aventure : partir d’Halifax en bateau à rames et en solitaire pour traverser l’Océan Atlantique direction l’autre « rive » vers Lorient et la France. 85 jours et 1 225 miles (1 970 km) de coups de rame plus tard, elle vient de franchir le seuil symbolique de la mi-parcours.
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« J’ai connu quelques frustrations dans cette première partie de traversée, surtout à cause des vents contraires », explique Mylène Paquette dans un message envoyé depuis son embarcation. « Mais depuis plus d’une semaine, j’ai des vents qui m’aident à mettre le cap sur l’Est alors je suis très encouragée. »
La navigatrice était supposée rallier Lorient vers la mi-septembre. Elle n’en est présentement qu’à la moitié du chemin. La faute a de plusieurs difficultés qu’elle a connues durant cette première moitié de traversée : un départ marqué par un mal de mer, des conditions météorologiques compliquées qui l’ont contraint à devoir rester dans sa cabine. La semaine dernière, elle a affronté la tempête Humberto, le premier ouragan de 2013. Son embarcation a plusieurs fois chaviré. « J'ai eu deux chavirages lundi. Donc, ce fut une journée quand même assez difficile. Je vous dirais que ce n'était pas autant les chavirages que d'être constamment attachée à ma couchette dans l'attente d'un chavirage », racontait la rameuse à Radio Canada.
Mais, chez Mylène Paquette et l’équipe qui l’aide et la soutien, pas de découragements ou défaitismes. L’objectif est d’arrivée à bon port au milieu du mois de novembre. « Les conditions sur l’Atlantique Nord étant imprévisibles, nous avons dû revoir le plan de route à quelques reprises à cause des vents contraires et d’une météo somme toute défavorable », explique Michel Meulnet, le routeur météo de la navigatrice. « Même si la traversée accuse un retard d’une trentaine de jours, nous estimons qu’une arrivée sécuritaire est toujours possible. »
Et le verre de Mylène n’est pas à moitié vide, mais bien à moitié plein. Vendredi 27, alors qu’elle en était à son 83e jour de traversée solitaire, son chemin a croisé la routé du paquebot Queen Mary II. Ce célèbre bateau de croisière a spécialement dévié de sa trajectoire pour aller à la rencontre de la Québécoise après ses deux chavirages. Les membres de l’équipage ont pu lui remettre un nouveau téléphone satellite pour remplacer celui qu’elle avait brisé, ainsi que plusieurs sacs de provisions.
Avant d’accepter ces cadeaux, elle s’est assurée que cela n’allait pas à l’encontre des règlements de la Ocean Rowing Society pour faire homologuer son exploit comme la première traversée à la rame d’une Nord-Américaine en solo et sans assistance. Deux raisons ont permis à ce que le Queen Mary II puisse faire ce don : le défi de Mylène Paquette est une traversée et non une course contre d'autres concurrents ; les chavirages successifs lui ont fait perdre des éléments et des outils importants, comme son téléphone satellite, et cela aurait pu mettre à mal sa sécurité.
Voici comment elle parle de cette rencontre inattendue au beau milieu de l’Atlantique dans l’un de ses podcasts audio, pour ce qui restera comme « une journée spéciale dans ma vie » :
Si vous voulez suivre au quotidien son aventure, lire ses billets de blogue, voire une cartographie en temps réel (mylenepaquette.com/cartographie/), écouter ses podcasts, Mylene Paquette est très présente et active sur Internet, via son site web, mylenepaquette.com mais aussi sur les réseaux sociaux : Facebook et Twitter.
