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  • Alfred Boivin et François-Guy Thivierge au sommet de l'Almapayo © Courtoisie François-Guy Thivierge

François-Guy Thivierge au sommet de la « plus belle montagne du monde »

Depuis une bonne dizaine d’années, François-Guy Thivierge ne s’était pas attaqué à un défi aussi long. Pendant huit jours, l’alpiniste a bravé le célèbre pic de l’Alpamayo, au Pérou, du haut de ses 5947 m. Il ressort grandi de cette expérience qui figure certainement parmi les plus robustes plats de résistance de son grand projet de gravir 55 montagnes en 55 mois. 

« Pour moi, dans le défi des 55, c’était dans mes plus coriaces. Le programme de huit jours m’a fait penser à des montagnes comme l’Aconcagua, en Argentine, et le mont Denali en Alaska. Ça demande plusieurs jours de marche en altitude, l’installation de camps, le fait de transporter sa nourriture et toute une organisation », relate le montagnard de Québec.


© Adobe Stock

L’Alpamayo est reconnu non seulement comme l’un des sommets les plus sublimes de la cordillère Blanche des Andes péruviennes, mais également à travers le monde.

Dès 1966, le magazine Alpinismus définissait l’Alpamayo comme « la plus belle montagne du monde ».

Lorsqu’il a établi sa liste des 55 en 2019, Thivierge, qui était en quête de défis aussi relevés que sécuritaires, savait que ce bijou péruvien l’attendait.

« Ça manquait à ma collection, comme quelqu’un qui collectionne des cartes de hockey, mais qui n’a pas de carte de Guy Lafleur », évoque l’éternel aventurier, dans l’une de ses analogies colorées.


Alfred Boivin et François-Guy Thivierge© François-Guy Thivierge

Une approche musclée

Pour cette ascension, Thivierge a choisi de joindre ses forces à celles d’Alfred Boivin, qui en était à ses premières armes en haute altitude.

Le tandem a d’abord dû franchir 28 km à la marche en deux jours, à 2900 m d’altitude au départ, pour se rendre au col et enfin apercevoir l’objet de la convoitise.


© François-Guy Thivierge

« On ne la voit pas de la route parce qu’elle se trouve dans une chaîne de montagnes. Quand tu vois l’Alpamayo, les deux bras te tombent », salive encore Thivierge.

Après avoir rejoint le camp de base, il fallait atteindre le camp 1, à 4900 m d’altitude, puis le deuxième, 500 m plus haut.

« Le camp 1 est plus haut que le mont Blanc. Tu commences déjà à sentir le mal des montagnes. Mon ami a perdu l’appétit pendant trois jours. Il a dû puiser dans ses ressources. On a continué de monter sur un glacier avec crampons, piolets et sacs à dos. »

Le camp 2 © François-Guy Thivierge

« L’autre camp était à 5400 m, à la même hauteur que le camp de base de l’Everest. On s’est rendus là au bout de quatre jours. Vers midi, nous sommes arrivés pour apercevoir la pyramide parfaite, la déesse. Sa face sud est composée de coulées, comme un grand voile blanc de mariée », raconte l’alpiniste, entrepreneur et conférencier.

Le duo a continué de grimper ce couloir avec des corniches transformées par le vent, dans une pente verticale de 60 à 70 degrés.

« C’est l’équivalent de quatre fois la hauteur de la chute Montmorency, à haute altitude. Pour moi, c’était un rêve depuis que mon ami Yves Laforest [qui avait été le premier Québécois à gravir l’Everest en 1991] avait escaladé cette montagne en 1988 », souligne-t-il.

Une bonne frousse

Bien avant d’atteindre le sommet, Thivierge a vécu une bonne frousse quand le froid lui a joué un vilain tour.

« Je me suis gelé les pieds comme jamais ça ne m’était arrivé. J’essayais pendant quatre heures de bouger mes orteils dans mes bottes et il ne se passait rien. J’ai dit à mon ami que je devais tout arrêter ou enlever mes bottes pour placer mes pieds sur son ventre, sous son manteau. C’est ce qu’on a fait et ça a dégelé au bout de 5 à 10 minutes. Le sourire m’est revenu dans le visage. L’espoir de voir le sommet est revenu en moi », lance-t-il.

Enfin, le sommet !

Après avoir parcouru un dernier couloir étroit comme un placard, le sommet s’est offert à lui comme une délivrance.


© François-Guy Thivierge

« Je suis arrivé en haut les larmes aux yeux. Le soleil m’a réchauffé le visage et la vue des lacs turquoise était spectaculaire. On parle de 360 degrés de toute beauté. Je me suis dépassé, c’est l’un des accomplissements de ma carrière », s’extasie-t-il.

Restait ensuite la longue descente sur quatre autres journées pour compléter l’éreintant périple. En pleine Amérique du Sud, c’est un peu sa fibre québécoise que François-Guy Thivierge a retrouvée.

« Cette montagne est l’une des plus hautes cascades de glace au monde. Je suis un grimpeur de glace et c’est pour ça que l’Alpamayo est venue me chercher dans les tripes. » 


À lire aussi : L'alpiniste François-Guy Thivierge réalise un rêve... dans l'Everest du Québec


L'Alpamayo en détail

  • Altitude : 5947 m
  • Pays : Pérou
  • Région : cordillère Blanche, dans les Andes
  • Première ascension : 1447 m
  • Durée : 8 jours
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