Hélène Dumais et Annie-Claude Roberge sur le Sentier National, à la redécouverte du Québec
En janvier dernier, pendant 7 jours, les deux aventurières québécoises Annie-Claude Roberge et Hélène Dumais ont parcouru la section lanaudoise du Sentier national en Matawinie, de la forêt Ouareau au parc régional des Sept-Chutes.
La première, photographe d'aventure, était en ski hors-piste, tandis que la seconde, coureuse en sentier et athlète d'endurance, était en raquettes ou en soulier de course.
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À la redécouverte d’un territoire
Ces deux femmes, habituées à parcourir le monde – et même à le courir – mais contraintes par la COVID-19 à poser leurs valises, ont eu l’envie de redécouvrir leur coin de pays.
« Je suis souvent attirée par les endroits inhospitaliers, les lieux où les humains sont moins présents, reconnait Annie-Claude Roberge. Mais, cette pandémie me permet en tout premier lieu de reprendre contact avec mes racines, ma région natale, le territoire où j’ai grandi, celui qui a donné naissance à mon amour pour la nature et tout ce qui l’habite. Un territoire que j’ai parcouru quand j’étais jeune, qui m’a formée et initiée au plein air. C’est un retour aux sources ».
Dans cette mini-aventure, nulle tentative de record, pas de dépassement physique ni le besoin de repousser ses limites, mais la simple envie de partir à la découverte de soi, des autres et d’un territoire.
« L’idée était de partager ensemble les splendeurs de l'hiver et la simplicité de vivre en symbiose avec la nature, explique Hélène Dumais. Pratiquer nos sports en dehors d’un contexte de compétition, pour le pur plaisir de skier et courir. Capturer la beauté tranquille de la nature, admirer la lumière des levers et des couchers de soleil. La région de Lanaudière fut parfaite pour cela, avec plein de beaux sentiers, de points de vue variés… »
Hélène Dumais © Annie-Claude-Roberge
Elles ont pu notamment en profiter sur les 27 kilomètres escarpés du sentier des Contreforts, qui en a fait perdre le souffle à Annie-Claude Roberge :
« Ce sont des montagnes difficiles d’accès qui ont gardé leur côté sauvage. Peu de gens traversent ce sentier en hiver. Elles se protègent des intrus par leurs dénivelés constants. Accompagnée d’une machine comme Hélène, cette section fut pour moi un peu plus difficile à franchir. J’ai tout de même profité de plusieurs points de vue à couper le souffle. Nous avions l’impression d’être seules au monde, loin de toute humanité. Quel plaisir, quel bien-être ! »
Une expédition pour prendre le temps
© Annie-Claude Roberge
« Hélène et moi sommes deux femmes dans la quarantaine, indépendantes, avec le même style de vie d’aventurières nomades, confie Annie-Claude. Nous vivons dans nos valises, plusieurs mois par année, à la découverte de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. La COVID nous a donné du temps pour faire le point et créer de nouvelles alliances ».
Cette expédition fut avant tout l’occasion pour ces deux aventurières de faire une introspection, sur elles et sur leur vie.
« Dans le bois, le temps ralentit, raconte Hélène Dumais. On a donc pris le temps de respirer, de regarder les traces d’animaux, de se parler… Ce fut un voyage avec moi-même dans le moment présent. Un moment figé dans le temps, rempli d’opportunités pour clarifier ma vision, revisiter mes priorités, aviver mes valeurs et nourrir mes rêves. Un moment de solitude rempli de plénitude où la contemplation de la nature conduit à la contemplation d’être en amour, plus que jamais. »
© Annie-Claude Roberge
Les deux femmes ont été rejointes quelques jours par Serge-Alexandre Demers Giroux, coordonnateur des grands sentiers en Lanaudière, et Alexandre Fréchette, conseiller régional en plein air dans la région. « Des explorateurs des temps modernes », selon Annie-Claude.
« Serge-Alexandre est véritablement un homme des bois. Il parcourt des centaines de kilomètres dans la région pour trouver des sentiers en nature, des parois d’escalades… Il voit tout, il flaire tout. Ses sens sont constamment à l’affut, allumés simultanément par tous les stimuli que l’on peut retrouver en montagne et en forêt. Notre rencontre avec lui et Alexandre a beaucoup enrichi notre aventure. Au contact d’eux et d'Hélène, j’ai l’impression d’avoir trouvé mon clan, des gens qui me ressemblent et qui partagent les mêmes valeurs ».
D’autres projets en tête
Hélène Dumais et Annie-Claude Roberge © Annie-Claude Roberge
Cette petite aventure est le point d’incubation d’une autre « immense à venir », confient les deux aventurières, « mais, on ne peut pas en dire plus pour le moment ».
On n’a donc pas fini d’entendre parler de ce binôme de choc !
