Quel est votre degré de rusticité?
Le mot « rustique » inspire bien le plein air et le contact avec la nature, mais cela ne veut pas dire qu’il a la même définition pour tous. Nous vous proposons cinq visions de ce que peut être – pour vous – un hébergement rustique.
Degré confortable : la yourte
Avec la tendance glamping (glamour et camping), la rusticité prend désormais des airs de grand luxe pour l'urbain en quête d'exotisme. Le summum de la facilité et de l’originalité sont les confortables yourtes, qui se multiplient au Québec. D’inspiration mongole, elles sont bâties en toile de coton (comme nos tentes-prospecteurs) sur des planchers circulaires en bois et sont parfois munies d’une fenestration. Un puits de lumière central (d’où sort la cheminée du poêle) orne généralement le plafond. Meublées selon les désirs du propriétaire (aménagement zen ou recherché), elles offrent un hébergement « clé en main » parfaitement convivial.
Où l'essayer :
À Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, entre les eaux du large et le mont Saint-Joseph, Aventure Aux 4 Vents vous propose trois yourtes flottantes installées sur des plateformes et ancrées dans le banc de sable du barachois. Concept unique en Amérique (sinon au monde!), ces petites îles flottantes personnelles – équipées de lits confortables, d’un poêle au propane, d’un BBQ et d’une toilette sèche – ne sont accessibles qu'en canot. Il faut se faire à l'idée qu'en ouvrant la porte au petit matin, ce n'est pas le désert de Gobi, mais bien la Baie-des-Chaleurs qui vous accueille!
Degré confortable de rusticité : le refuge
Appellation galvaudée s'il en est une, le refuge peut se décliner en de nombreuses manières et offrir des degrés très variables de confort (et de prix). Il convient donc de vérifier auprès du locateur ce que comprend son refuge. Le plus souvent, ils sont équipés d’un poêle à bois (pour le chauffage et cuisiner) et parfois de matelas. Vous y êtes par contre à l’abri de tous les éléments et c'est la prémisse parfaite pour initier la petite famille aux rudiments de la vie en forêt.
Où l'essayer :
Situées à 25 km de Saint-Raymond, Les Hauteurs de Portneuf offrent, sur leur terrain dédié aux vélotouristes, cinq petits refuges — qualifiés de « tanières » — conçus pour quatre personnes, matelas et poêle au propane compris. Des repas préparés expressément pour les campeurs (que l'on doit tout de même réchauffer) sont également disponibles à l’accueil. Vous avez aussi accès à toutes les embarcations sur place (canots, pédalos, kayak, chaloupe), pour découvrir la rivière Noire où il est possible de pagayer paisiblement sur une distance de 15 km.
Degré ambigu : le lean-to
Pour faire fi de la tente, mais sans retomber nécessairement au bivouac, le lean-to est une solution gagnante. Abri constitué de trois murs, un plancher et un toit, c’est le refuge réduit à sa plus simple expression qui permet de goûter partiellement à l’expérience de dormir à la belle étoile tout en restant protégé des éléments. Un parfait entre-deux. Populaire chez nos voisins de la Nouvelle-Angleterre, mais encore méconnu au Québec, ce type d’hébergement s’adresse aux marcheurs de longue randonnée désirant voyager léger. Cela dit, il faut prendre en considération que la protection thermique, elle, sera moins évidente : matelas de sol, sac de couchage 3 saisons et vêtements chauds sont donc obligatoires.
Où l'essayer :
L’expérience de cette formule est possible dans le Parc national du Saguenay. Nouvellement aménagé depuis le mois de mai, le lean-to des Cèdres est situé sur le sentier Le Fjord, à 8,1 km de l’accueil Baie-Sainte-Marguerite. Un peu à l’écart dans un environnement forestier, il vient diversifier l'offre d'hébergement du parc, en compagnie d'un deuxième lean-to au Camping de la Boule, sur le sentier de 47 km vers Tadoussac. À défaut d'y entendre les cétacés que vous aurez aperçus au loin durant la randonnée — apportez des jumelles! —, vous pourrez toujours les compter dans votre tête pour vous endormir.
Degré classique : la tente en milieu sauvage
Qui dit camping rustique pense immédiatement à la formule classique de la tente. Mais encore faut-il être bien préparé et trouver un emplacement de choix pour en récolter le maximum de plaisir. Petits conseils : 1) exercez-vous à monter correctement votre tente (avec toit pluie et piquets) au moins une fois avant de partir dans les bois; 2) trouvez un emplacement si possible à l’abri du vent et de l’humidité et montez votre tente avant la tombée de la nuit; 3) évitez un site dans une dépression du terrain, car s’il pleut ce sera la flotte (si la pluie semble interminable, creusez des canaux autour de la tente); 4) placez tout ce qui n'a pas besoin d'être dans votre tente à l'extérieur (mais tout de même protégé des intempéries et des animaux en appétit).
Où l'essayer :
L’emplacement rêvé après une grosse journée de canot se trouve près d'une belle chute. Dans la région du Lac-Saint-Jean, dans la Réserve faunique Ashupmushuan, la rivière Ashuapmushuan sert bien son homme (ou sa femme) avec ses puissantes chutes Chaudières cachées dans la forêt boréale. Profitez-en pour vous pêcher un bon repas dans les eaux poissonneuses au pied des bouillons ou encore aller cueillir quelques chanterelles qui abondent dans les sous-bois avoisinants. Pour le dessert, d’énormes talles de bleuets entourent le site — que demander de mieux?
Degré extrême : dormir à la belle étoile
Depuis des siècles, nous exploitons le camping réduit à sa plus simple expression pour admirer « l’un des paysages les plus sacrés de l’humanité » : le ciel étoilé. De nos jours, pour partir dans l'espace stellaire, il ne faut qu'un bon matelas de sol, un sac de couchage assez chaud, une bâche au cas où la pluie serait au rendez-vous et un filet-moustiquaire. Choisissez un secteur à l’abri du vent sans trop de végétation au sol pour éviter la rosée. Évitez aussi de dormir près d’un plan d’eau où l’humidité pourrait vous transpercer toute la nuit. Pour un peu plus de confort et d’exotisme, optez pour le hamac et passez une nuit suspendu aux arbres. Le sac de bivouac, une quasi-tente solo avec ouverture pour le visage, peut aussi être une option intéressante.
Où l'essayer :
Tant qu’à dormir sous le firmament, pourquoi ne pas se rendre à la Réserve internationale de ciel étoilé du mont Mégantic, dans le parc national du Mont-Mégantic, où des plateformes ont été aménagées pour y profiter du peu de pollution lumineuse? Si vous êtes un maniaque d’aurores boréales ou souhaitez les découvrir, consultez la section météo du site de l’Astrolab où l’on peut voir en direct les conditions géomagnétiques et du coup connaître nos chances d’en observer le soir venu.