Tour des Amériques : rouler pour un environnement plus vert

À chacun sa façon de contribuer pour l’environnement. Certains recyclent, d’autres manifestent ou inculquent des gestes sains à leurs enfants… Pour Marie Collin et Christian Blanchard, l’implication se devait d’être encore plus grande. Le 18 mai 2005, ce jeune couple passionné donnait le premier coup de pédale à un long voyage de vélo qui devrait les mener jusqu’au sud de l’Argentine, par la côte Pacifique... avant de les ramener au Québec par l’est du continent. Un voyage de 44 000 kilomètres s’échelonnant sur une période d’environ deux ans et demi.

Le but de leur périple? Démontrer que le vélo est un moyen de transport non polluant à la portée de tous les citoyens du monde. Loin d’être un simple pari sportif, le défi réel se trouve avant tout dans le contact que le couple établit chaque jour avec les populations locales. Partager un idéal écologique, en tentant d’inciter les gens à agir concrètement et positivement sur leur environnement, voilà leur aspiration quotidienne.

Un an après leur départ, nous les avons rejoints alors qu’ils venaient d’entrer en Équateur pour faire le bilan de leur implication environnementale.

Au-delà de vos observations en cours de route, quelles actions concrètes réalisez-vous?

Dans chacune des villes où il est possible de le faire, nous donnons des conférences qui ont pour but de sensibiliser la population locale à leur environnement. Jusqu’à maintenant, nous avons donné près de 35 conférences. En Amérique Centrale par exemple, nous expliquons aux jeunes comment réduire la présence de sacs de plastiques dans l’environnement en utilisant des sacs de coton pour leurs achats, ou encore en réutilisant le même sac plusieurs fois. C’est un enseignement de base mais il est essentiel. Aussi, il nous arrive souvent de servir d’intermédiaires entre les groupes locaux, les entreprises ou les initiatives vertes que nous rencontrons sur la route. Par exemple, nous avons recommandé à Mecepal, une ONG du Guatemala, d’entrer en contact avec Cyclo Nord Sud (CNS) afin de tenter de recevoir des vélos du Québec. Finalement, notre action la plus tangible consiste à collecter des dons pour Cyclo Nord- Sud. L’objectif ultime de notre tour, c’est que CNS puisse récolter au moins 5  000 $ , ce qui représente environ l’envoi de 1 000 vélos vers le sud, incluant les frais pour la collecte et le traitement.

Quel message véhiculez-vous aux gens que vous rencontrer sur votre passage?

D’abord et surtout, nous essayons de transmettre un message résolument positif. Chacun peut, à son échelle, faire quelque chose pour l’environnement. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que nous avons aimé travailler avec les Boys and Girls Club à Thunder Bay, au Canada, à l’été 2005, dont la devise est «  every kid has potential  ». En partant de ce principe, il devient possible de changer les mentalités.

Selon votre expérience, quelle est la meilleure façon de conscientiser les individus et les communautés à leur environnement?

La meilleure façon d’y parvenir selon nous est de travailler sur ce qui les touche personnellement, c’est-à-dire leur santé ou leur portefeuille. Quand les gens savent que les vapeurs émises par le plastique qu’ils brûlent sont sources de cancer, ils sont plus motivés à trouver des solutions de remplacement. Quand ils comprennent les profits possibles à la revente de cannettes, ils deviennent volontiers des recycleurs en puissance. Au Guatemala, plusieurs personnes du troisième âge ramassent les canettes de tout leur entourage car les pensions de vieillesse, lorsqu’elles existent, ne permettent pas de vivre décemment. En incitant les enseignants que nous rencontrons à mettre en place la collecte avec leurs élèves, nous transférons le geste aux générations qui suivent. Le but de cette action vise à permettre aux enfants d’assimiler la notion que la protection de l’environnement est une option gagnante.

À votre retour, quels seront les gestes et actions concrètes que votre voyage vous aura inspiré ?

Dans notre vie de tous les jours, nous aimerions aller encore plus loin que ce que nous faisions avant de donner les premiers coups de pédale.
En terme d’actions, une idée que nous caressons depuis longtemps serait de prolonger notre travail de sensibilisation et de promotion en organisant des randonnées d’éco-cyclotourisme au Québec ou ailleurs. Le concept serait de sensibiliser les individus par le plaisir de rouler, un peu comme a commencé à le faire Bicycle Tour, un organisme des États-Unis que nous avons rencontré lors du Green Festival à San Francisco au mois de novembre dernier. Ça faisait drôle de voir à quel point leur concept faisait écho au nôtre et de constater que nous ne sommes pas les seuls à vouloir agir concrètement sur notre environnement par le vélo (voir portlandpeace.org/index.shtml/blog).

Le projet Amériques Vert demain est notamment soutenu par MAGE UQAC, Vaude/Rohner/Seirus et Communauto

Plus encore
Tour des Amériques VERT demain : velopax.org
Cyclo Nord-Sud : cyclonordsud.org
Envie de contribuer ? 
Les sympathisants au projet peuvent collaborer en faisant un don ou en devenant partenaire. Argent comptant, matériel ou services sont les bienvenus. Tous les détails se trouvent sur le site Internet dans la section 1001 façons de nous aider.