Randonner sans la foule à la Forêt Ouareau
La ville de Montréal trône à près de 100 km au sud et pourtant, les silhouettes de ses gratte-ciel et du mont Royal émergent du panorama observé au sommet du mont 107. Nichée au coeur du parc régional de la Forêt Ouareau, cette montagne à la vue contrastante se révèle un bon défi d’ascension pour les rares randonneurs qui s’y aventurent.
Pour y accéder, il faut emprunter l’entrée Grande-Vallée, l’une des cinq qui cernent les 150 km2 de terrain de jeu de ce parc de la Matawinie. Situé dans la portion est du territoire, ce secteur est dominé par les 639 mètres du mont 107, qui se rallie par une boucle ardue de 18 kilomètres serpentant dans une dense forêt mixte où s’enchaînent sommets et promontoires naturels.
L’entrée en matière de ce sentier dévoilant la beauté vallonneuse de Lanaudière se révèle costaude. La montée sur le « chemin rouge » y est soutenue sur le premier kilomètre, ce qui ne tarde pas à enflammer les mollets. Les deux splendides belvédères croisés en moins d’une heure de marche ainsi que les louvoiements étroits entre les blocs erratiques relèguent rapidement la morsure musculaire aux oubliettes.
Le repos n’est que de courte durée et la verticalité recommence à se faire sentir à l’approche du prochain sommet, celui de La Pinède. Ce petit massif montagneux rencontré au tiers du parcours vaut amplement les efforts déployés pour l’atteindre. Comme son nom l’indique, les majestueux conifères sont au rendez-vous sur ce sommet rocheux offrant une vue plongeante sur le parc. Il s’agit certainement de l’une des plus belles sections de la randonnée.
À cette intersection, ceux qui bénéficient de moins de temps ou d’énergie peuvent facilement bifurquer sur la « boucle orange » de La Pinède pour rentrer au bercail et ainsi raccourcir leur expédition de six kilomètres.
Les plus hardis continueront d’user leurs bottines en direction du « sentier bleu », lequel mène au sommet du mont 107. La flore semble avoir repris ses droits sur cette portion très peu fréquentée du parcours et elle forme une arche végétale au-dessus du sol. La signalisation s’y fait aussi plus distante, obligeant les marcheurs à demeurer alertes s’ils veulent repérer les marqueurs.
On atteint finalement le pinacle après avoir bravé la traversée d’une rivière et une montée exigeante s’étirant sur près d’un kilomètre. Vue de haut, la Matawinie se montre splendide. Par temps dégagé, on en profite pour observer les bâtiments de la métropole qui s’élèvent au loin.
Les huit kilomètres restants, qui s’avalent assez facilement, nous conduisent en bordure d’une succession de magnifiques lacs lovés contre le sentier puis nous ramènent à la sortie.
Pour continuer à profiter de la nature sauvage de la Forêt Ouareau, il est possible de réserver une nuitée en camping rustique dans le secteur de Grande-Jetée, situé à proximité de la boucle du mont 107. Le site propose 17 emplacements où piquer sa tente en bordure de la rivière Ouareau. Quiétude assurée puisque ceux-ci ne sont accessibles qu’à pied (distance variant de 100 à 500 mètres du stationnement).
- Info : parcsregionaux.org
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