Conseils pour partir en trek avec son chien
Partir avec son chien pour une petite journée de randonnée et revenir tranquillement à la maison, c’est une chose; quitter pour quatre ou cinq mois de trek, c’en est une autre! Espaces a discuté avec deux marcheurs au long cours qui ne partent jamais sans leur chien, afin de découvrir leurs petits secrets.
1. Un équipement spécifique est nécessaire
© Courtoisie Jenyfer Comeau
« Trouver le bon équipement pour son chien, c’est la priorité », insiste Jenyfer Comeau, 26 ans, qui voyage avec sa chienne Java, une husky sibérienne. Après avoir parcouru l’entièreté de l’Appalachian Trail en 2017, elle se trouvait, au moment d’écrire ces lignes, sur la Pacific Crest Trail, dans l’Ouest américain.
Pour transporter une partie de sa propre nourriture, le chien peut porter un harnais sur lequel sont accrochés des sacs qui reposent sur chaque flanc, explique Jenyfer. Il faut aussi penser à un bol rétractable, pour que l’animal puisse boire et manger, ainsi qu'à un lit, pour qu’il dispose d'un peu de confort la nuit, quand il dort avec son maître sous la tente.
De petites bottes ou des chaussettes peuvent également être utiles, explique Jenyfer. « Ça permet de protéger les pattes sur le long terme. En Virginie, les sentiers de l’Appalachian Trail sont rocheux et les pattes de Java se sont bien vite abîmées. »
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2. La santé du chien, toujours en tête
© Courtoisie Jenyfer Comeau
Jenyfer traîne toujours avec elle du baume pour enduire les coussinets de sa chienne. « Pour aller loin, les humains prennent soin de leurs pieds, et il faut faire la même chose avec les pattes du chien, c’est important », dit-elle.
On doit également porter une grande attention aux tiques, ajoute Jenyfer. « Sur l’Appalachian Trail, je pouvais en enlever une vingtaine par jour! Ça me donne encore des frissons tellement il y en avait. »
Un traitement oral ou topique est requis pour éviter la transmission de maladies, mais rien ne vaut une inspection constante, à chaque pause et avant le coucher. Un tire-tique permet de se débarrasser des bestioles déjà accrochées au pelage du chien.
Comme l’humain, le chien peut évidemment tomber malade. Il ne faut alors pas hésiter à consulter un vétérinaire, dit pour sa part Jean-Sébastien Labbé, 23 ans, qui a parcouru toute la Pacific Crest Trail et la Continental Divide Trail avec Luna, une chienne qui a du sang de husky.
« J’ai dû prendre une semaine de congé au complet », dit-il, après que Luna ait eu une réaction allergique nécessitant des antibiotiques et beaucoup de repos. Le coût du vétérinaire est donc à prévoir dans le budget, avant le départ.
Enfin, il faut surveiller le poids de l’animal, afin qu’il demeure en santé. À l'instar du randonneur, le chien va développer son appétit tout au long du parcours, ajoute Jean-Sébastien, en évoquant les perpétuelles fringales des trekkeurs. Pour fournir un supplément de calories à Luna, celui-ci mélange de l’huile d’olive à sa nourriture.
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3. On ne laisse pas le chien gambader à sa guise
© Courtoisie Jean-Sébastien Labbé
Il est important de garder son chien en laisse, indique Jean-Sébastien, surtout pour éviter des rencontres avec des animaux sauvages. « Sur les sentiers, tu peux croiser des ours et des cougars; dans le désert, on trouve des tarentules et des serpents à sonnette, dit-il. Je connais ma chienne : elle est curieuse et si elle a envie de s'approcher d'une bête, elle ne va pas m'écouter. »
Jenyfer tient également Java en laisse pour contrôler sa dépense énergétique. « Quand les chiens sont en liberté, ils peuvent se rendre loin et revenir, alors à la fin de la journée, ils peuvent avoir parcouru trois fois ta distance. Quand on fait de la longue randonnée, il faut préserver l’énergie du chien », dit-elle.
Enfin, si plusieurs se sentent en sécurité en randonnant avec leur chien, il n'en va pas toujours ainsi. « Je trouve au contraire que c’est souvent moi qui dois créer un environnement sécuritaire pour ma chienne, afin qu’elle ne se perde pas et pour éviter qu'elle se blesse », explique Jenyfer.
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4. On ne peut pas emmener son chien partout
© Courtoisie Jenyfer Comeau
Aux États-Unis, il est interdit d’emmener un chien dans les parcs nationaux, rappellent Jenyfer et Jean-Sébastien. Il faut donc prévoir des plans B.
Entre autres possibilités, on peut faire appel à des services de gardiennage et de transport pour chiens, mais encore ici, cette dépense doit figurer au budget.
Jean-Sébastien raconte par ailleurs qu’il a déjà été victime d’une crapule qui avait séquestré son chien et lui exigeait des sommes supplémentaires pour le lui rendre. C’est la menace d’une intervention de la police qui a mis fin à la situation.
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5. La compagnie d’un chien : une expérience incroyable
© Courtoisie Jenyfer Comeau
Malgré le surplus d’organisation requis pour randonner avec son chien, il s’agit d’une expérience mémorable, affirment sans hésitation Jenyfer et Jean-Sébastien. « Tu développes vraiment une belle connexion avec ton chien quand tu es avec lui 24 heures sur 24, sept jours sur sept », dit Jenyfer.
« C’est vraiment plus de poids à traîner dans ton sac, ce sont des journées où tu parcours moins de kilomètres parce que tu dois constamment t’assurer qu’il y a de l’eau, de la nourriture et assez de pauses, mais ce sont de beaux moments », poursuit-elle.
« Tu ne te sens jamais seul, ajoute pour sa part Jean-Sébastien. Quand il a fallu que je fasse garder Luna pour traverser certains parcs nationaux, ça me rendait triste qu’elle ne soit pas là; je me réveillais et elle n’était pas à côté de moi.» On savait déjà que le chien est le meilleur ami de l'homme; serait-il aussi le meilleur compagnon du randonneur?