3 randos sur les monts autour de Chibougamau
Atterri à Chibougamau pour bosser, j’ai eu la surprise de découvrir une ville entourée de montagnes d’altitude modeste, mais avec des panoramas fantastiques et des sentiers dont la verte luxuriance ont étonné et réjoui le promeneur que je suis, plus assoiffé d’esthétique et de nature que d’exploit sportif.
Même au 49e parallèle nord et des poussières, la nature n’est pas chiche. Lichens, thé du Labrador, champignons et tutti quanti se trouvent en abondance dans la forêt. La faune n’est pas en reste : même si on ne peut vous promettre que vous croiserez à tout coup un orignal, un loup, un lynx ou une perdrix, on peut vous assurer que c’est bien ici leur royaume, loin des foules de randonneurs plus au sud. Voici un aperçu de certains des monts entourant Chibougamau, dans la région Eeyou Istchee Baie-James.
1. Mont Hélios
Mon coup de cœur, avec sa vue panoramique, sa petite tour d’observation, le sentiment qu’à tout moment peut surgir un elfe ou un nain mineur. Le sommet d’Hélios (520 m) offre une vue mirobolante sur le lac aux Dorés et le lac Chibougamau, nimbé de dizaines d’îles, ainsi que sur les montagnes qui s’étendent à perte de vue à l’arrière-plan.
On peut atteindre le sommet de ce mont en empruntant les sentiers Kiwanis et Rustique à partir du centre-ville de Chibougamau, pour un total de 6 km aller-retour. Une autre option : prendre le sentier du mont Hélios (3,8 km aller-retour) en partant du stationnement du kilomètre 7,2 du Chemin Campbell, à côté du lac Jos-Mann.
2. Mont Berrigan
L’accès au mont Berrigan, qu’on appelle aussi Face de singe pour des raisons qui restent à élucider, se fait par des chemins forestiers. La montagne est tout près de Chibougamau, mais la nature est ici plus âpre que dans les sentiers bien balisés des monts Hélios ou Sorcier, et on se surprend, en parcourant les lieux, à chercher dans ses poches la présence rassurante d’un couteau ou d’un briquet.
Populaire pour l’escalade, le mont Berrigan a la réputation d’être le plus difficile à grimper de la région. Mais rien ici n’est véritablement extrême. On atteint le sommet (515 m) en passant par une vieille forêt de sapins baumiers, soit par l’abrupt sud-ouest, soit par le nord-est, où il faut s’aider en s’accrochant à des cordes pour grimper. Par un sentier ou l’autre, comptez environ 4 km aller-retour.
Du haut de la falaise, qui surplombe le lac Berrigan, on voit la forêt boréale à perte de vue.
Biologiste à l’emploi de FaunENord, Myriam-Audrey Lessard-Légaré assure qu’on peut y observer des pygargues à tête blanche voler à hauteur des yeux.
3. Mont Springer
Pour gagner le mont Springer, il faut se déplacer du côté de Chapais, à 40 km au sud-ouest de Chibougamau. Lors de mon passage à l’automne 2021, la vue du sommet (554 m) était passablement obstruée par la cime des arbres, malgré la présence d’un belvédère. L’inconvénient sera réglé durant l’été 2022.
N’empêche que les sentiers (14,2 km en tout) sont ici formidables. Ils nous mènent à travers différents écosystèmes et habitats, tels une vieille forêt mature, des tourbières et quatre lacs. En outre, plusieurs aménagements ont été réalisés pour les balbuzards et les canards arboricoles.
Au pied du sentier de l’Escarpement rocheux, le Relais du mont Springer – un refuge quatre saisons – offre l’une des plus belles vues sur les montagnes de la région, selon Myriam-Audrey Lessard-Légaré, qui a participé à l’aménagement des lieux. La multiplicité des sentiers et la présence de trois stationnements permettent de choisir un trajet en fonction du temps qu’on a.
À savoir
Une douzaine de montagnes entourent Chibougamau. Les monts Helios et Chalco sont inclus dans le parc Obalski qui, en partant du centre-ville, offre plus de 30 kilomètres de sentiers. Tout est gratuit.
Les monts Juggler et Norbeau sont les favoris de Martin Gagnon, le bénévole légendaire qui balise les sentiers montagnards chibougamois, parce que l’hiver, la quasi-absence de vent y permet la formation d’une « vallée des fantômes », ou plus prosaïquement d’arbres chargés de neige. Il faut dire que les précipitations sont incroyablement abondantes dans la région, et on peut faire du ski de fond jusqu’à six mois par année.
L’été, le cœur d’Élisabeth Renaud, coordonnatrice des loisirs et de la vie sportive à Chibougamau, penche pour le belvédère du lac Stevenson au mont Chalco, pour la vue... et les plantes carnivores.
Le mont Bédard, situé en quelque sorte dans la cour de l’hôpital, possède une paroi pour l’escalade d’une hauteur de 20 à 30 m selon les sections, avec six relais et un segment de via ferrata. Le site Internet de la ville offre la plupart des cartes de sentiers dans les formats pdf, kmz et gpx. Lors de mon passage, ils étaient la plupart du temps bien balisés. Ils sont ouverts à l’année, même durant la période de la chasse, mais il convient alors d’arborer des couleurs vives.
- Info : decrochezcommejamais.com
