Destinations canot : 4 rivières à explorer
Quoi de mieux qu'une virée en canot pour s'immerger complètement dans la nature québécoise et ses multiples cours d'eau? Voici donc quelques suggestions de destinations qui vous permettront de pagayer dans des décors splendides!
CANTONS-DE-L’EST - Rivière Missisquoi
Une rivière qui serpente entre les montagnes, dans un écrin de feuillages et de tranquillité, à une heure trente environ de Montréal, voilà des gages de succès pour une journée de canot réussie! La rivière Missisquoi prend sa source à deux endroits : la branche nord naît du lac d’Argent à Eastman et la branche sud arrive du Vermont. C’est au point où se rejoignent les deux embranchements qu’il y a assez d’eau pour canoter durant la saison sèche. Cette petite rivière, très propice aux balades familiales, se situe dans la vallée de Glen Sutton. La rivière se termine au-delà de la frontière, dans le lac Champlain. De très faible difficulté, elle offre en été une vingtaine de kilomètres canotables pour tous, avec vue sur le massif des monts Sutton et les montagnes Vertes du Vermont.
Guide de départ
- Possibilité de mettre les canots à l’eau au Carrefour des campeurs, situé dans la vallée du Missisquoi. Frais de stationnement de 5 $. Possibilité de louer canot et kayak sur place. 30 sites de camping sauvage sur le bord de la rivière.
Infos : (450) 292-3737 ou carrefourdescampeurs.com
- Située à flanc de montagne dans le village de Glen Sutton, l’Auberge du Diable Vert offre différents types d’hébergement : auberge, refuge ou camping sauvage.
Infos : 1 888 779-9090 ou audiablevert.com
OUTAOUAIS - Réservoir Poisson Blanc
Montagnes, îles mystérieuses, cavernes perdues et plages secrètes... les paysages qui baignent les contours du réservoir Poisson Blanc inspirent le cœur des pagayeurs explorateurs, en canot ou kayak de mer… À mi-chemin entre Hull et Mont-Laurier (et à 2 heures de Montréal en voiture), le lac devenu réservoir en 1928 s’étend entre la rivière du Lièvre et la Gatineau, sur 38 km de long et une largeur variable de quelques kilomètres. De niveau facile par temps calme, les conditions de navigation peuvent rapidement devenir exigeantes quand le vent se lève et que les flots moutonnent. Méfiance!
C’est à la pointe sud que l’on choisit de mettre à l’eau, depuis le quai de la Base de Plein Air des Outaouais. Particulièrement préservée, la nature alentour offre partout sa générosité à une faune active de chevreuils, orignaux, ours noirs, renards multicolores, ratons laveurs et autres castors bricoleurs… Recouvertes sur leur tuque par une soixantaine d’essences boréales, les fières falaises granitiques qui plongent ici et là, rappellent le travail de l’ancien glacier sculpteur, disparu en une myriades de lacs il y a quelque 10 000 ans… Seule une poignée de chalets privés disséminés ça et là pointent parfois le bout de leur toit entre les branches, mais l’aspect sauvage du panorama demeure intact.
Plus d’une trentaine de sites de camping rustique ont été aménagés par la Fédération québécoise de canot et kayak sur ces berges et sur les rives de certaines des îles, dont on estime le nombre à plus de 80! De quoi divaguer de plaisir… Côté tranquillité, sachez que la Base de Plein Air des Outaouais a aussi une vocation de camp de vacances et que de nombreux jeunes viennent profiter ici des randonnées en canot-camping… Cela dit, le couvre-feu est en général bien respecté, grâce à l’équipe d’animateurs efficaces!
Hébergement sur place : Location de yourtes pour un minimum de 6 personnes et une vingtaine d’emplacements de camping rustique, le tout situé à l’écart du camp des jeunes!
Services (offerts aux campeurs comme aux visiteurs d’un jour) : Guide, animations, location de canots et de kayak de mer, carte topographique du territoire en vente.
Mise à l’eau : La Base de Plein Air des Outaouais (Camp Air Eau Bois) gère son quai et celui de la municipalité un peu plus à l’est, les deux étant accessibles après s’être acquitté du droit de stationnement.
Pour faire durer le plaisir : De courts portages (de 150 à 200 m) permettent de rejoindre les petits lacs Ohara et du Missionnaire qui prolongent agréablement l’excursion.
Aussi sur place : Une trentaine de kilomètres de sentiers pédestres et une quinzaine de km réservés au vélo de montagne sont accessibles depuis la base.
Infos : 1 800 363-4041 ou aireaubois.com
NORD QUÉBÉCOIS - Rivière Rupert
Une rivière large comme un fleuve, puissante comme le tonnerre, belle comme un matin d’été ensoleillé, et pourtant vouée à disparaître, si l’on en croit les devins québécois de notre consommation énergétique… Une expédition sur le convoité cours d’eau cet été est peut-être donc LA dernière chance pour ceux qui aimeraient voir ces beautés nordiques! À moins que les pressions populaires ne fassent changer le courant de bord…
La rivière Rupert est l’une des dernières grandes rivières vierges du Nord québécois. Elle court sur une longueur d’environ 800 km, du lac Mistassini jusqu’à la baie James. Sise au nord du 50e parallèle en plein cœur du territoire cri, elle est parsemée de rapides RI et RII, ainsi que par de nombreux autres, infranchissables. Plusieurs portages, qui ont été empruntés pendant des siècles par les Cris, sont à prévoir. Ils sont centenaires, très bien indiqués et nettoyés! Nul besoin, donc, d’être un expert pour pouvoir descendre la Rupert, une rivière si puissante que certains pagayeurs l’ayant déjà descendue disent d’elle que « près de cette masse d’eau, la roche tremble! »
La Paix des Braves, signée au mois de février 2002 entre Bernard Landry et Ted Mooses, chef du Grand conseil des Cris, accordait 3,5 milliards de dollars sur 50 ans aux communautés cries, en échange d‘importantes concessions. Un des éléments majeurs qui y fut inscrit est le projet Eastmain 1A – dérivation Rupert et le renoncement de tous les leaders cris à s’opposer au projet dans l’avenir. Dériver 80 % du courant de la Rupert vers le barrage de la Eastmain, pour ainsi la turbiner et produire de l’hydroélectricité à bas coût, voilà un projet qui ne fait pas l’unanimité, tant au nord qu’au sud de la province. Le début de la construction du barrage est prévu pour 2006.
En 2001, des citoyens – Cris et Blancs – se sont regroupés dans une association, qui prit le nom de Révérence Rupert, pour défendre la rivière. Cet été, comme déjà par le passé, des expéditions ayant pour but de faire connaître les beautés de notre Grand Nord et de sensibiliser la population aux richesses que représentent ces rivières du Nord sont organisées. Ouvertes à tous, elles empruntent deux sections de la rivière facilement accessibles par la route. C’est l’organisme Révérence Rupert qui chapeaute le tout.
Guide de départ
- Première section : départ au kilomètre 238 (Route du Nord), arrivée au kilomètre 257 (Route de la baie James) : section totalisant 182 kilomètres, dont 4,5 km auront été faits à l’aide de 12 portages.
- Deuxième section : départ au kilomètre 257 (Route de la baie James), arrivée à l’embouchure de la rivière (village de Waskaganish) : section de 118 km, dont 12,5 km de portage.
Les plus longs portages se retrouvent dans la deuxième section, mais les plus beaux paysages et le plus gros débit de rivière aussi. Deux autres sections en amont de celles mentionnées sont également accessibles par la route, et peuvent donc être canotées!
SAGUENAY-LAC-ST-JEAN - Rivière Ashuapmushuan
La rivière Ashuapmushuan est l’un des principaux affluents du lac Saint-Jean et aussi l’une des dernières frayères de la Ouananiche, cousine d’eau douce du saumon de l’Atlantique.
En montagnais, son nom signifie « là où on observe l’orignal ». Assez parlant, n’est-ce pas? Mais certains eurent l’idée de lui donner un autre surnom, à la suite de l’actualité des dernières années : « L’échappée belle ». En effet, au mois de février 2003, Hydro-Québec annonçait qu’il renonçait définitivement au développement hydroélectrique de la rivière. Jusqu’à cette date, le devenir de la rivière était resté en sursis.
Prenant sa source au nord-ouest du lac St-Jean, l’Ashuapmushuan est une destination idéale pour qui veut faire une expédition de canot-camping de difficulté moyenne (et pratiquer son « parler » montagnais!). La randonnée peut s’échelonner d’une fin de semaine à 14 jours, au choix des envies et de la vitesse à laquelle les canoteurs désirent avancer. Certains tronçons sont accessibles à tous, tandis que d’autres (surtout les derniers 80 kilomètres avant l’arrivée au lac) présentent un niveau de difficulté plus élevé en raison des rapides de classe RI à RIV qui l’émaillent. Traversant une région à la nature luxuriante, l’Ashuapmushuan est tout à la fois un défi sportif et un havre de paix. Bien avant de les voir, on entend l’un des attraits les plus spectaculaires de ce cours d’eau, les chutes Chaudière. Les roches incrustées de granit rose ont subi, sous l’assaut de l’eau, une érosion qui a formé des marmites. À voir et à contempler!
Guide de départ
La réserve faunique Ashuapmushuan a défini neuf points d’accès entre le km 251 et l’embouchure de la rivière, pour un total de 204 kilomètres navigables. Elle offre le service de navette et de location d’équipement.
Infos : (418) 256-3806 ou sepaq.com
Encore plus
Nouvelle édition réactualisée de cette « bible du canoteur », le Guide des parcours canotables du Québec est publié par la Fédération québécoise du canot et du kayak. Il réunit en un seul tome tous les lacs et toutes les rivières du Québec (soit plus d’un million!). Cartes et photos : cette version est toute en couleur. Les parcours sont regroupés en 10 bassins, et subdivisés en fiches techniques qui indiquent la longueur, la difficulté, les particularités et les dangers de chaque circuit.
Guide des parcours canotables du Québec, Editions Broquet, 450 pages.
Autrement, les cartes de plusieurs rivières québécoises sont vendues à la Fédération québécoise de canot-kayak avec toutes les informations nécessaires pour organiser sa propre aventure de canot!
Pour davantage d'idées de destinations canot, consultez ce Top 10 des meilleurs endroits pour faire du canot-camping au Québec, signé Évasion!