Indispensable bandana !
Ni trop grand, ni trop petit, le bandana se distingue de la plupart des foulards par ses dimensions pratiques. Histoire d’un petit bout de tissu chargé de symboles et offrant de multiples usages.
Qui n’a pas son bandana? Décliné aujourd’hui dans des motifs et couleurs très diversifiés, il séduit toutes les générations et les personnes de tous styles. Il apparait dans les kits de survie, entre la lampe de poche, le couteau suisse et les allumettes! Une place légitime puisqu’il a déjà permis à des aventuriers mal pris de se sauver de situations délicates, en se substituant à un cordage ou un garrot. Les amoureux du plein air trouvent aussi des atouts fonctionnels à ce morceau de tissu et s’en servent souvent pour se protéger du vent, du soleil (mouillé sur la tête, il rafraîchit vraiment) et de la pluie à l’instar des grands sportifs, qui le choisissent parfois aux couleurs de leur pays ou de leur équipe. Parmi eux, le cycliste Marco Pantani et les joueurs de tennis André Agassi et Arnaud Clément.
C’est également un accessoire essentiel pour beaucoup de rockeurs, qui l’entourent souvent autour de leur poignet pour garder celui-ci au chaud, comme le fait Bruce Springsteen, ou plus près de nous, le chanteur Patrick Norman, qui le porte sur la tête presque constamment! Bref, l’engouement pour ce petit foulard en coton bon marché est de plus en plus fort dans le monde entier et il est régulièrement à la mode, bien que ses origines ne datent pas d’hier…
De l’Espagne à la conquête de l’Ouest
Au XVIIIe siècle, il s’agissait du couvre-chef traditionnel des paysans sévillans. Il était orné d’un motif Paisley (gouttelette ou larme tordue) d’origine perse et cet imprimé reste encore sa grande marque de reconnaissance. Quand les colons espagnols l’ont amené en Amérique, les travailleurs américains lui ont vite trouvé plusieurs fonctions. Ainsi, les fermiers s’en servaient pour éponger la sueur de leur front et les cow-boys le portaient pour protéger leur visage de la poussière. Mais le plus souvent, il était noué autour de leur cou, pointe devant, comme on peut le voir dans les westerns. John Wayne a d’ailleurs grandement contribué à sa popularité.
Après la ruée vers l’or, les bals manquaient cruellement de femmes. Pour pouvoir participer tout de même aux danses en couple, les hommes ont imaginé un code de couleur via le bandana distinguant le cavalier de la cavalière : bleu pour lui, rouge pour « elle ». Cette règle marque les prémices de bien d’autres représentations, qui se développent plus particulièrement au XXe siècle.
En effet, dans les années 1970, le bandana devient un signe d’appartenance codifié de la communauté homosexuelle. Son emplacement et sa couleur permettent de connaître les pratiques et les préférences sexuelles de la personne qui le porte. Bizarrement, à la même période à Los Angeles, il sert d’emblème aux gangs de rue comme les Bloods qui portent un bandana rouge, tandis que leurs rivaux les Crips en portent un bleu. Dans un esprit plus pacifique, les hippies l’arborent roulé sur le front et noué derrière la tête, le choisissant orné du motif cachemire originel ou dans des tons dégradés, très en vogue à l’époque, ou encore imprimé de fleurs, de dessins psychédéliques, etc.
Polyvalent et abordable
Enfin, l’intemporalité du bandana est probablement liée à ses nombreuses fonctions et son coût très abordable, puisque l’on peut en trouver pour moins de trois dollars (amazon.ca, à partir de 2,23 $, Urban-Planet). Voici quelques usages de cet accessoire multi-usage solide, léger, qui sèche rapidement et se glisse dans le sac sans l’encombrer :
- Garrot ou bandage (en cas de saignement, de foulure ou pour maintenir un membre cassé)
- Compresse
- Patch d’œil
- Masque respiratoire (si possible, mouillez le bandana si vous êtes pris dans un incendie)
- Signal (accroché autour d'un bâton comme un drapeau)
- Feu d’urgence (s’il est en coton, trempez le bandana dans de l’huile pour en faire une torche)
- Cordage
- Linge à vaisselle
- Filtre à eau
- Enveloppe de rangement (pour protéger votre matériel et l'empêcher de faire du bruit dans le sac)
- Chapeau (évidemment…)
- Bandeau ou ruban pour retenir les cheveux
- Couverture d’été, linge de change pour bébé
- Sac (en attachant les coins opposés ensemble)
- Débarbouillette
- Serviette
- Serviette hygiénique ou papier toilette (pour une ultime utilisation!)
Le bandana peut aussi être un outil de survie. La preuve avec cette vidéo “Survival Bandana : 40 Uses” (en anglais, sous-titrés).