L’Utah en trois parcs nationaux
Trop souvent oublié au profit de son voisin le Nevada, l’Utah forme pourtant un terrain de jeu quasi infini pour qui s’y aventure, dans des cadres naturels plus grands que nature. Excursion guidée en trois parcs nationaux. En randonnée pédestre et à vélo.
Il ne m’aura fallu que quelques jours en Utah pour comprendre que cet État est une véritable mecque du plein air. Au cœur de sa capitale entourée de hauts sommets enneigés, Salt Lake City, les vélos de montagne occupent le derrière des camionnettes et les kayaks sont attachés en quasi-permanence aux VR, nous laissant imaginer les escapades sur le point de s’amorcer.
On m’expliquera plus tard qu’ici, tout le monde part jouer dehors dès qu’il a une journée de congé. C’est qu’à moins de quatre heures de la ville qui a accueilli les Jeux olympiques d’hiver de 2002, on trouve certains des plus majestueux parcs des États-Unis. En voici trois qui font partie des cinq parcs nationaux de l’Utah — alias The Mighty 5 — et qui ouvrent la voie de belle façon à la découverte de cet État qui a inspiré les meilleurs films westerns.
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1. Le parc national des Arches
© Unsplash / Intricate Explorer
Pour tout de suite plonger dans cette image que l’on se fait de l’Utah, j’amorce mon exploration en plein cœur du désert de Moab, ponctué de 2000 arches naturelles, dont certaines, les plus photographiées, sont devenues des emblèmes de l’État.
Ici, il y en a pour tous les goûts; tant les randonneurs que les amateurs de vélo de montagne peuvent choisir parmi le trajet accessible de deux heures jusqu’à la populaire Delicate Arch, la randonnée tracée plus exigeante de Devils Garden (12 km), ou encore une escapade de plusieurs jours hors des sentiers battus. Et dans ce désert minéral aux formes uniques et sculptées par 300 millions d’années d’érosion, on se sent rapidement seul au monde.
© Unsplash / Stephen Leonardi
La beauté des parcs de l’Utah, c’est qu’on peut se poser pour la nuit hors des sentiers balisés si on a en mains un permis de camping pour l’arrière-pays. Mais attention : Mike Coronella, guide pour Deep Desert Expeditions — et secouriste à l’occasion —, voit trop de randonneurs sous-estimer le pouvoir du soleil et de la chaleur. « Le désert est beau, mais il ne faut pas oublier qu’il te veut mort. » Il ne conseillera jamais assez d’apporter suffisamment d’eau et de s’assurer de pouvoir se retrouver dans ce labyrinthe aride.
Une fois ces conseils respectés, on a droit à un coucher de soleil entre les rochers orangés, qui laisse tranquillement sa place à un ciel étoilé comme il ne s’en fait plus…
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2. Le parc national de Canyonlands
En pénétrant au cœur du parc de Canyonlands, je me dis que l’endroit n’a rien à envier aux grands canyons de ce monde. J’ai l’impression que je pourrais passer la semaine entière ici tellement le territoire est vaste : 1300 km2 de canyons immenses, des tours de pierre démesurées et des falaises imposantes m’y accueillent. Le plus grand parc de l’État est si vaste qu’il est divisé en quatre secteurs distincts, chacun offrant son décor et ses expériences. En raison de sa superficie, ce parc permet d’ailleurs de profiter de certaines des zones parmi les moins visitées de l’État.
Il est donc possible de passer une journée dans les rapides de la rivière Colorado, de parcourir des sentiers intenses comme ceux du canyon Gooseberry ou de la loupe Murphy — si l’on veut descendre dans le canyon — et d’ensuite se retirer dans l’arrière-pays quelque temps. Quoi qu’il en soit, impossible de passer à côté du Needles District (« les aiguilles »), l’un des symboles du parc. Le secteur propose près de 100 km de sentiers au milieu de longues tours étroites de roche rouge. Avec un permis, on peut dormir au milieu du parc, avec comme seules compagnes ces bienveillantes cheminées de pierre.
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3. Le parc national de Capitol Reef
Bienvenue dans le parc le moins visité des Mighty 5. « Je crois que c’est parce qu’il ne possède pas de symbole représentatif, dit Mike Coronella. Il est donc possible d’y pratiquer les mêmes activités qu’ailleurs, mais sans la foule. On peut même imaginer ce qu’ont vécu les premiers explorateurs en découvrant la région! » Capitol Reef vaut aussi le détour pour son impressionnant plissement géologique qui marque la croûte terrestre sur 160 kilomètres. On l’explore par ses nombreux sentiers de courte ou de longue randonnée, ou encore en escaladant ses rochers, une activité de plus en plus populaire ici. La route scénique d’une quinzaine de kilomètres, tout simplement à couper le souffle, mérite aussi chaque coup de pédale de celui qui la parcourra à vélo.
En Utah, la route fait d’ailleurs partie du voyage. D’un parc à l’autre, le visiteur emprunte plusieurs chemins panoramiques entourés de canyons, de montagnes enneigées, de dômes rocheux, de champs de buissons rabougris et de hautes pierres bleues, blanches, rouges ou orangées. Et les fascinants décors naturels restent à jamais gravés dans la mémoire.
Les plus grands ponts du monde
Le monument national des Natural Bridges ne fait pas partie des principaux parcs de l’Utah, mais le site vaut le détour puisque ses trois immenses ponts naturels, créés par des cours d’eau, comptent parmi les plus grands au monde. La marche est courte pour se rendre à chacun d’eux (de 1,5 à 2,5 km aller-retour), mais si on veut découvrir les trois ponts, descendre dans le canyon et marcher le long des cours d’eau, il y a de quoi occuper une partie de la journée.
Pratico-pratique
La plupart des parcs de l’Utah sont ouverts à l’année et on raconte qu’en hiver, ils offrent des espaces d’une beauté remarquable. Reste que les meilleures saisons pour s’y rendre sont le printemps et l’automne, qui permettent de profiter de journées moins chaudes qu’en plein été, parfaites pour la randonnée.
- Info : visitutah.com et visittheusa.ca
L’auteure était l’invitée de Brand USA.