Plein air multiactif au Saguenay–Lac-Saint-Jean
Vélo, rando, kayak, hébertisme aérien, via ferrata : séjourner au Saguenay–Lac-Saint-Jean, c’est s’assurer de ne vivre aucun temps mort et… se sentir pleinement vivant. La preuve en cinq temps.
Vélo avec du cran à Saint-Félicien
© Gary Lawrence
Si le Club Tobo-Ski n’a rien du mont Sainte-Anne pour pratiquer la glisse, il s’avère un terrain de jeu de choix pour le vélo de montagne. Même qu’il compte parmi les premiers sites québécois à avoir aménagé un (vaste) réseau de sentiers pour vélomanes des bois.
Inauguré en 1995, l’endroit a accueilli des épreuves de la Coupe du monde, en 2007, ce qui lui a permis de faire un bond de géant dans le développement de son domaine.
Intelligemment aménagés, ses 45 sentiers totalisant 60 km sont conçus de façon à se drainer rapidement et efficacement lors des pluies, ce qui permet au réseau de bien vite revoir circuler les montagniers, une fois le beau temps revenu.
Si on peut doucement longer sur 6 km la jolie rivière de l’Ours, tâter du chemin forestier, se frotter à des crans de roche et s’éclater dans des sentiers doublement diamantés, il est aussi possible de se laisser dévaler sur le mode pépère, par endroits.
En à peine dix minutes à mouliner en montée sur une pente douce, le sentier d’initiation permet ainsi d’accéder à une agréable descente de 5 km dans une forêt bien dense et allègrement fournie en feuillus et conifères. Une fois la mise en jambes complétée, on peut ensuite s’attaquer à la Montagneuse (3 km, intermédiaire); à la boucle des Kamikazes (2 km, un diamant); voire au Champ de mines (0,3 km, extrême).
À la base de la montagne, un parcours technique bien ficelé permet enfin d’aspirer à suivre les traces de Léandre Bouchard, l’athlète olympique et champion régional qui s’est fait les dents de pignon ici. En prime, un parcours d’hébertisme aérien avec trois tyroliennes se déploie sur le domaine, histoire de s’aérer la tignasse après avoir sué sa vie en sentier.
Offert sur place : location de vélos de montagne et de fatbikes, camping rustique.
velostfelicien.com
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S’élever avec majesté vers Notre-Dame-du-Saguenay
© Gary Lawrence
L’histoire est connue : après avoir évité la noyade au pied d’une falaise du fjord du Saguenay, un voyageur de commerce de Québec, Charles-Napoléon Robitaille, a commandé l’érection d’une statue de la Vierge, tout là-haut, en droite ligne avec le lieu où il a évité le drame.
Aujourd’hui, la splendide statue de neuf mètres, inaugurée en 1881, sert notamment de prétexte à une ravissante randonnée ponctuée de points de vue enivrants sur le Saguenay et sur la baie Éternité, dans le parc national du Fjord-du-Saguenay.
Ici entre deux pins, là depuis un belvédère, là encore au pied de la Vierge, les panoramas sont tantôt grandioses, tantôt littéralement divins. Sur les rochers plats et en pente d’où s’élève la statue, on jouit même d’une extraordinaire vue à 180 degrés sur le fjord. En contrebas, il n’est pas rare de deviner quelque banc de bélugas, pour qui a l’œil aiguisé.
Le sentier de 7 km nécessite une bonne grimpette et il est un peu raide par endroits, mais il ne présente pas de difficulté particulière. On peut le parcourir aisément en 3 ou 4 heures aller-retour, en gardant à l’esprit qu’il atteint un sommet avant de redescendre vers la statue. Un chalet refuge permet enfin de se reposer ou de se mettre à l’abri près du sommet, mais on n’y trouve aucun service.
Offert sur place : centre de découverte, casse-croûte, boutique, camping, rabaska, via ferrata, 80 nouvelles unités de prêt-à-camper Étoile et chalets Écho.
sepaq.com/pq/sag
Embrasser la canopée sur fond de Saguenay
© Gary Lawrence
Le Parc Aventures Cap Jaseux, à Saint-Fulgence, est le premier centre à s’être doté d’un parcours d’arbre en arbre, au Québec. Depuis, le réseau s’est richement développé et compte désormais un parcours extrême. Celui-ci comprend une foule de modules propices à perdre pied dans les airs, mais aussi une section où on s’élance dans le vide pour s’agripper à des composantes aériennes… sans être rattaché à un câble de sûreté par des mousquetons, avec comme seule protection un filet de sécurité.
Pour s’assurer que ceux qui s’y engagent sont à la hauteur du défi, l’itinéraire aérien débute par une haute poutre mobile entourée d’un « escalier » d’échelons en spirale. « On appelle ça la sélection naturelle : si vous franchissez ça, vous pouvez continuer! » indique Rebecca Tremblay, directrice du parc.
Plus accessible, le parcours principal est séparé en quatre sections (on peut donc arrêter à la fin de chacune d’elles), et il forme un crescendo d’autant de niveaux de difficulté. Juste assez corsé pour faire palpiter jugulaires et carotides, il offre des points de vue ex-tra-or-di-naires sur le Saguenay, du haut de ses vertigineuses plateformes. Certaines d’entre elles sont joignables par deux looooongues échelles qui se font face et qui permettent de gravir les hauteurs en duo, les yeux dans les yeux, pour éviter de regarder en bas. Car en bas, c’est vraiment bas, quand on est là-haut…
Cap Jaseux est désormais relié par une navette maritime pour piétons et cyclistes (navettesdufjord.com), à partir de plusieurs escales le long du Saguenay (La Baie, Chicoutimi, L’Anse-Saint-Jean, etc.).
Offert sur place : via ferrata, hébertisme aérien de nuit, kayak de mer, randonnée et course en sentier, baignade à la plage et voile.
capjaseux.com
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Effleurer le fjord en kayak
© Gary Lawrence
Qu’on voie le fjord du ciel, de ses rives ou depuis ses eaux, ses parois écartées par les glaciers ne sont jamais aussi impressionnantes qu’en les longeant de près, en les effleurant à vau-l’eau, à bord d’un frêle esquif à pagaies.
Au départ de la ravissante plage de l’Anse-Saint-Étienne, on peut longer pendant des heures les hautes falaises du fjord et leurs teintes ocre, vert et gris, parfois sur une étale lisse comme un miroir, parfois en eaux plus troubles.
Bonus : en cours de route, il n’est pas rare de croiser de drôles de plongeurs chauves au crâne gris — de sympathiques phoques, toujours curieux — ainsi que des bancs de bélugas.
OrganisAction propose des sorties guidées et bien ficelées en kayak de mer, notamment en collaboration avec le Village Vacances Petit-Saguenay. Avant d’y placer une réservation, vérifiez bien la taille du groupe auquel vous vous joindrez : parfois, celui-ci peut atteindre une vingtaine de personnes, et la majesté des lieux se révèle sous son meilleur jour en communauté restreinte.
organisaction.com
Accro au ciel chez les géants
Il faut avoir le cœur bien accroché pour s’attaquer à la via ferrata des Géants, un étourdissant parcours ferré fixé à flanc de falaise, au-dessus de la baie Trinité. Du haut de cet itinéraire aérien qui s’étire sur jusqu’à 850 m, on flirte sans cesse avec le vide, on se sent aspiré par le néant, on navigue entre ciel et terre, le corps simplement retenu par un (solide) filin d’acier.
S’il ne faut pas être enclin à avoir les chocottes ni à succomber au vertige, nul besoin d’être doté de superpouvoirs pour s’y attaquer. Lors de notre passage l’été dernier, nous étions sept à être guidés par le sympathique Cédric, dont un préado de 12 ans et une brave dame de 71 ans. « J’ai même déjà eu un sourd-muet de 85 ans! » se rappelle Cédric.
Peu importe la section empruntée (les Passerelles, 295 m; la Grande Dalle, 570 m; l’Odyssée, 850 m), le parcours présente rapidement des passages enlevants sur des parois verticales très élevées en hauteur. C’est bien tant mieux : de la sorte, on sait rapidement si on est assez ferré — c’est le cas de le dire — pour continuer.
La virée totale de l’Odyssée dure plus de 6 h, alors que la Grande Dalle fait passer les pleinairistes par une zone où la paroi verticale fait 200 mètres de hauteur et plonge directement dans le Saguenay. Il est donc de mise d’y attacher sa tuque avec de la broche quintuplement torsadée.
Le parcours le plus accessible implique une sortie de trois heures, formation rapide et courte randonnée comprises, et il passe (comme les deux autres parcours) par la section la plus spectaculaire des vias ferratas : une épatante passerelle de bois de 85 mètres de longueur, suspendue à 80 mètres du sol. Poussées d’adrénaline garanties, mais une fois là-haut, une fois la peur des hauteurs maîtrisée, on n’a plus qu’une seule envie : demeurer sur place, comme en apesanteur, et se laisser enivrer par la vue et le vide, le plus longtemps possible…
sepaq.com/pq/sag
Où dormir dans la région?
Village Vacances Petit-Saguenay
Les chalets sont modestes et les mouches à chevreuil y sont grosses comme des bébés colibris, mais le Village Vacances de Petit-Saguenay forme un bon point de chute familial pour qui veut explorer la région. Sorte de tout-inclus en terre québécoise, l’endroit propose une foule d’activités pour la famille, qu’on laisse ou non les enfants entre les mains des sympathiques moniteurs. Les repas (formule buffet) sont plus qu’honnêtes, le camping dispose de sites ultrapanoramiques, et les possibilités de bouger aux alentours sont nombreuses, notamment depuis la ravissante plage de l’Anse-Saint-Étienne. Des forfaits spéciaux sont offerts aux familles monoparentales et aux grands-parents.
Imago Village
© Gary Lawrence
Toutes mignonnes et fonctionnelles, les six yourtes d’Imago Village sont équipées d’une cuisinette avec évier, micro-ondes, table à manger et minifrigo. Elles comptent aussi une toilette à compost, un minisalon et un foyer à granules, et on y dispose d’une chambre-mezzanine près du toit, avec un grand oculus pour observer les étoiles. Un relais-yourte avec resto jouxte l’accueil et des douches sont disponibles dans le petit bloc sanitaire attenant.
Cap Jaseux
Il faut s’y prendre longtemps à l’avance — jusqu’à un an — pour jouir du privilège de dormir dans l’une des géniales cabanes dans les arbres de Cap Jaseux, fixées à 13 mètres du sol et dont l’habitacle est traversé par deux grands troncs. Tout aussi prisés sont les dômes, des tentes hémisphériques partiellement translucides (mais on vient d’’y ajouter deux unités cette année), ainsi que les sphères. Véritables capsules géodésiques dominant le fjord, ces deux ovnis habitables sont isolés dans les bois et téléportent leurs occupants dans de vastes ailleurs, malgré l’espace restreint de leur habitacle. Après tout, c’est beaucoup pour la vue qu’on séjourne ici…
Info sur la région : saguenaylacsaintjean.ca
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