Paraski: skier à l’horizontal
Trente minutes! C’est environ le temps nécessaire pour apprendre à faire du paraski. Peut-être un peu plus si vous n’avez jamais fait de ski. Pour ceux qui aiment apprendre rapidement de nouveaux sports et en faire avec tous vos amis, le paraski est vraiment fait pour vous!
Il y aurait déjà plus de 5000 adeptes de ce nouveau sport d’hiver au Québec. Et les voiles commencent tranquillement à apparaître sur les tablettes des détaillants de matériel de plein air. Si comprendre la technique pour filer sur la neige à l’horizontal est facile, l’équipement nécessaire est tout aussi simple : un équipement de ski (sans bâton) combiné à un harnais relié à l’une des voiles du fabricant québécois Paraskiflex. Voilà, ne manque que le vent.
Impatient de tester le tout l’hiver dernier (texte écrit en 2011), j’ai dû m’y prendre à deux occasions pour goûter à une véritable expérience de paraski. J’avais d’abord pris rendez-vous avec Noémie et Gaby Roulet de la boutique Alpin plein air, qui donnent des cours à Saint-Donat tous les jours sur réservation (50$ pour 2h) [ndlr : fermeture définitive en 2017]. À notre arrivée, pas de chance : le vent venait de tomber. Gaby a quand même pris la peine de nous expliquer le fonctionnement de la voile et les notions de base. « Durant la première heure, j’explique comment ça fonctionne. Ensuite, les gens peuvent jouer avec la voile durant la deuxième heure », nous explique ce Français établi au Québec depuis plusieurs années. Mais après quinze minutes, nous avions tout compris et nous faisions déjà quelques exercices sur un axe à 90 degrés. Pas très vite: le vent soufflait à moins de 5 km/h, aussi bien dire qu’il n’y avait pas de quoi écorner un bœuf, même s’il y en a presque pas dans ce coin de Lanaudière. Certaines rafales nous faisaient espérer que les vents sur le lac Archambault lèveraient pour nous permettre de tenter à fond l’expérience. Peine perdue. Quand il n’y a pas de vent, vaut mieux aller faire autre chose. Mais nous étions venu expressément pour tester ce sport. Un peu têtu, certes, mais pas mal déçu aussi.
« Il y a très peu de blessures dans ce sport. Les principales erreurs que font les débutants, c’est de tirer sur la voile ou de ne pas s’arrêter avant de changer de côté », dit Gaby Roulet pendant que nous plions la voile à contrecœur. Aussi simple à démonter qu’à monter, un équipement complet coûte autour de 800$ (voile et harnais). Heureusement, certaines voiles sont modifiables selon la quantité de vent disponible (normal, demi-tempête, tempête). Mais il en faut quand même un minimum pour tirer notre poids vers l’avant.
Deux semaines plus tard, c’est l’heure du deuxième essai. Cette fois, nous optons pour un site moins loin : Lachine. Un ancien collègue apparaît sur le fleuve gelé : Marc Laverlochère est maintenant instructeur de paraski et a même fondé sa propre école en 2005 (Aerotraction). Encore un Français! C’est qu’ils les aiment nos grands espaces les cousins…
Cette fois, le vent est au rendez-vous et nous connaissons déjà la technique. Hop : en cinq minutes, nous sommes attachés au cerf-volant et nous filons sur la glace du canal Lachine. Enfin!
Laissez-moi vous dire une chose : le vent, ça tire vraiment fort. Encore plus quand on file sur une patinoire grande comme le canal Lachine! Même avec un fort vent, le maniement de la barre de direction est franchement très facile. Et remonter au vent n’est qu’une question de déplacement de poids sur les skis. Bref, le sport est réellement fait pour tout le monde. S’il est vrai qu’on peut doubler ou tripler la force du vent avec ces voiles (un vent de 20 km/h pourrait ainsi vous donner une vitesse de 60 km/h), encore faut-il le vouloir pour filer à ces vitesses. On se sent tellement en contrôle avec ces voiles moins grandes que celles du snowkite qu’on enligne rapidement les bosses pour se projeter en l’air. Il ne manquait qu’une bonne couche de neige poudreuse sur notre site couvert de glace pour nous laisser aller complètement. Marc Laverlochère suggère d’ailleurs d’ajouter à notre liste d’équipement un casque protecteur, au cas où…
Encore plus
Alpin plein air : 819 424-4177 • alpinpleinair.weebly.com
Aerotraction : 514 578-5638 • aerotraction.com
Paraskiflex : www.paraskiflex.com