Un nouveau centre d'escalade et des refuges « tendance » ouvriront dans les Laurentides
Backbone Escalade, Tyroparc et l’école Passe-Montagne voient grand pour 2023 avec leur projet récréotouristique de refuges « tendance » à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.
La première phase du projet comprendra cinq bâtiments quatre-saisons aux allures de refuges qui abriteront 40 lits capsules au total. Le nouveau site d’hébergement sera aménagé sur des terrains adjacents aux installations de Tyroparc, aux abords du mont Catherine, cette montagne en forme de fer de cheval bordée du cap Beauséjour et de la rivière du Nord.
Depuis 2015, Tyroparc se spécialise dans les activités d’aventures et de loisir en pleine nature. Passe-Montagne, elle, établie à Val-David, est la plus vieille école québécoise de grimpe extérieure. Backbone, de son côté, est connue pour son premier centre d’escalade avec café-bistro sis à Bromont, dans les Cantons-de-l’Est, depuis 2018.
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On y retrouve des murs intérieurs d’escalade de bloc, un espace d’entraînement, un café-bistro avec produits et alcools locaux, un terrain de volleyball de plage, un parc de slackline, un jacuzzi, des hamacs, des balançoires, une boutique de vêtements, des plages horaires spécifiques pour les télétravailleurs et les fanatiques de jeux de société. Des services que l’on pourra retrouver aussi au mont Catherine dans ce deuxième projet.
L’union fait la force
Ensemble, ces trois entreprises comptent offrir une gamme de services complémentaire et inégalée au Québec.
« Dans nos rêves les plus fous, jamais nous n’aurions imaginé un complexe comme celui-là, dans un tel espace naturel, tout en offrant la possibilité de construire nos bâtiments neufs adaptés à notre centre d’escalade. C’est un rêve qui devient réalité », se réjouit la directrice générale de Backbone, Frédérique Marseille.
« Pour nous aussi, c’est formidable », affirme d’emblée le copropriétaire majoritaire de Tyroparc, Philippe Cornette, qui a rapidement compris le potentiel énorme que représente le mont Catherine, avec ses falaises imposantes, au moment de s’installer dans les Laurentides.
« Cette nouvelle association nous permettra de multiplier l’offre de services à notre clientèle, assure M. Cornette. Assurément, cela va nous attirer encore plus de monde, tout en leur permettant de découvrir les richesses de notre belle région.»
Propriétaire de l’école Passe-Montagne depuis trois ans, Andréanne Vallières jubile.
« On a enfin notre pied-à-terre. Pour nous, toutes les pièces tombent en place avec des partenaires du tonnerre. On va y organiser des camps d’escalade et de la formation sans négliger pour autant notre implication à Val-David, au pied de ces montagnes qui ont vu naître l’escalade au Québec. »
La première pelletée de terre de ce grand projet de 3 M$ aura lieu en 2023, nous a confirmé Frédérique Marseille. L’ouverture officielle est prévue quelque part à l’hiver 2024.
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Val-David : berceau de l’escalade au Québec
À quelques jets de pierre du site retenu pour le projet se trouve le joyau de l’escalade au Québec, soit Val-David et sa topographie.
Ce site exceptionnel, dont la réputation dépasse les frontières, est le plus vaste de la province. Il comprend un grand nombre de voies (chemins tracés par les grimpeurs) et de blocs répartis sur plusieurs massifs (Césaire, King, Condor) sur une roche faite de granite, particulièrement appréciée par les grimpeurs pour sa consistance.
« Val-David demeure la destination privilégiée des grimpeurs. De 600 à 1000 grimpeurs y viennent encore chaque fin de semaine », souligne Claude Lavallée, 89 ans, un grimpeur de la première heure qui s’est fait remarquer comme chef d’équipe lors d’une expédition au Yukon dans le cadre des festivités du Centenaire du Canada. Plus tard, en compagnie de Gilles Parent, M. Lavallée a fondé la Fédération québécoise de montagne et d’escalade (FQME), unifiant ainsi six clubs d’escalade déjà existants. Leur intention était de rendre la pratique de l’escalade extérieure plus accessible et sécuritaire pour les initiés.
La découverte et la mise en valeur du territoire de Val-David en tant que site d’exception pour l’escalade sont attribuées à un ingénieur suisse, John Brett, et remontent à plusieurs décennies. En 1932, M. Brett a réalisé avec ses fils la première ascension complète d’une voie d’escalade comme on la conçoit aujourd’hui.
De nos jours, à proximité de Val-David, on compte des centaines de voies d’escalade sur les parois rocheuses, dont les dénivellations fluctuent entre 10 et 130 mètres de hauteur. « Plus de 600, juste à Val-David. Pour les Laurentides, on parle de 3000 voies sur les différentes parois », précise Claude Lavallée.
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