Fatbike printanier à Jasper
Le parc national Jasper n’est pas seulement le plus vaste des Rocheuses, c’est aussi un lieu de choix pour la pratique du fatbike, qu’on soit novice ou pas.
En ce lumineux mois de mars, le temps est anormalement doux, dans le parc national Jasper, et mes collègues et moi nous interrogeons à savoir si nos grosses bécanes à pneus obèses seront aussi efficaces sans neige. Eh non, pas un flocon au sol. Je ne croyais même pas que c’était possible, sous des latitudes aussi boréales.
J’avoue que j’aurais bien aimé découvrir ce parc pleinement revêtu de ses atours hivernaux : pins empanachés de neige, cascades gelées, lacs figés sous leur chape de glace… Ce sera pour une autre fois. Avec ou sans neige, l’endroit est réputé pour son réseau de sentiers de toutes sortes. Jadis empruntés par la faune, aujourd’hui transformés en sentiers multifonctionnels, on y croise adeptes de marche nordique, raquetteurs et cyclistes des neiges — dont nous.
En compagnie de notre guide, Greg Van Tighem, fatbiker compulsif, nous attaquons le secteur Old Fort Point, idéal pour les néophytes que nous sommes, puisque les dénivelés sont doux et que les sentiers et routes de terre sont bien compacts.
En l’espèce, qu’importe si nous roulons sur des plaques de neige ou de glace isolées, de la terre battue ou du sable : nos pneus surdimensionnés et légèrement dégonflés mordront bien assez toute surface.
Après quelques instructions de base, nous nous enfonçons bientôt dans une étroite piste singletrack jalonnée d’arbres. Même sans neige, nos fatbikes se comportent particulièrement bien lorsqu’ils roulent sur des rochers et des racines. Chaque fois, je rebondis sur ma selle et chaque fois, je rigole à l’idée que je pourrais être désarçonnée. Fort heureusement, « les pneus absorbent bien les chocs, comme des amortisseurs », fait remarquer à juste titre Greg.
Pendant un certain temps, nous suivons la Old Lodge Road, qui longe la rivière Athabasca. Après avoir brièvement dérapé sur quelque plaque de glace — on finit par oublier qu’il en reste — et traversé un vieux pont en acier, nous marquons une pause pour admirer le paysage : il est d’une réelle splendeur.
Surnommé le « doux géant » des Rocheuses, le parc national Jasper s’étend sur 11 000 km2 de joliesse sauvage. En tout, 22 km y sont consacrés au vélo d’hiver, divisés en 5 sentiers officiels, damés par Parcs Canada mais aussi par les raquetteurs et marcheurs nordiques. Mais officieusement, les possibilités sont innombrables — surtout lorsque les plans d’eau sont gelés, formant autant de vastes pistes.
De retour en selle, nous recommençons à mouliner. Bientôt, un autre splendide décor s’invite devant nous : les eaux fraîchement dégelées de la rivière Athabasca, avec comme toile de fond les pics enneigés des Rocheuses. Tout est calme et volupté, et le seul bruit qui vient percer le silence est le bruissement des eaux gonflées par la fonte des neiges.
Nous rentrons bientôt au Jasper Park Lodge, où nous séjournons, pour attendre la tombée de la nuit et profiter de la voûte céleste; c’est ici qu’on trouve la deuxième plus grande réserve de ciel étoilé au monde. Comme quoi le parc national Jasper a beau être immense, le ciel au-dessus de nos têtes l’est encore plus…
Pratico-pratique
Essai gratuit de fatbikes à la boutique Freewheel Cycle (freewheeljasper.com). Location offerte chez Jasper Source for Sports.
À faire aussi dans le parc
Marche nordique : 6 sentiers - 30 km / Raquette : 14 sentiers - 40 km / Ski de fond : 10 sentiers - 70 km / Divers : patin, escalade de glace, camping d’hiver, safaris photo hivernaux, activités d’interprétation, etc.
pc.gc.ca/jasper