Le Paradis perdu de Jean Lemire
Jean Lemire troque les zones polaires pour les feux de la rampe. Avec Paradis perdu, un spectacle fusionnant plusieurs arts de la scène, il joint sa force de persuasion à celles de la création pour sensibiliser les citoyens à la fragilité du monde. Le pari est osé mais Lemire a su bien s’entourer. Poème scénique rassemblant des artistes hors du commun (dont Daniel Bélanger), Paradis perdu a reçu le soutien de l’ONU par l’intermédiaire du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique.
Paradis perdu, c’est quoi exactement?
Jean Lemire : Paradis perdu, c’est d’abord le fruit d’une rencontre déterminante en janvier 2007 avec Dominic Champagne. Lui et moi revenions chacun d’un long séjour d’isolement – Dominic de Las Vegas, où il a accouché du spectacle Love, et moi de neuf mois passé sur le Sedna IV pour Mission Antarctique. Au Gala Excellence La Presse/Radio-Canada, Dominic a raflé le prix de personnalité de l’année, mais dans son mot de remerciement, il m’a remis les honneurs. Cette rencontre fortuite nous a permis de sympathiser et surtout de constater que nous partagions plusieurs questionnements et désirs communs. Nous avons décidé de combiner nos talents au profit de la cause environnementale. Il en est ressorti une fable poétique qui va du big bang à la guerre des mondes, un conte onirique sur les fondements de l’humanité.
Quelle a été votre implication?
L’idée originale est conjointe. Nous avions le désir de faire un projet sur la vie, la mort et l’éternelle dualité de l’homme. Dominic a mis son génie et sa plume au service du spectacle. J’ai oeuvré à titre de chien de garde pour tout ce qui avait trait au domaine biologique. La réalité scientifique nous a permis de pousser plus loin la création.
Pour faire passer quel message?
Nous avons voulu utiliser la création comme voie de sensibilisation pour rappeler l’étonnante fragilité de l’écosystème dans lequel nous vivons. J’espère que Paradis perdu sera une bougie d’allumage capable de provoquer l’émerveillement nécessaire pouvant contribuer aux changements des mentalités. Malheureusement, de plus en plus de gens, sollicités constamment de part et d'autre, deviennent imperméables au message environnemental. Si la jeune génération n’a pas hérité d’un monde en santé, elle peut néanmoins hériter de la connaissance qui mettrait fin à l’insouciance. Paradis perdu se veut un message d’espoir.
Encore plus
La pièce sera au Théâtre Maisonneuve dès janvier
paradisperdu.com