Stéphane Locas
Pour la première fois depuis les Jeux olympiques de 1996, le Canada sera représenté dans une épreuve de voile (dans la catégorie 470). Stéphane Locas pourrait même devenir le premier Québécois à remporter une médaille olympique en voile.
Discipline : Voile 470.
Âge : 27 ans.
Camp de base : Le monde. La dernière fois que nous avons navigué au Canada remonte à 2006!
Profession : J’habite avec ma copine Amy Caron à Montréal. Je n’ai pas d’emploi : je m’entraîne à temps plein.
Parcours scolaire :J’ai fréquenté le Collège Saint-Sacrement au secondaire, le Collège de Bois-de-Boulogne et l’École polytechnique de Montréal en génie mécanique. En 2005, j’ai abandonné mes études de baccalauréat pour vivre l’expérience olympique. Je retourne aux études en septembre 2008.
Pourquoi la voile? Mes parents m’y ont initié quand j’avais neuf ans. J’ai participé à des camps de voile et j’ai adoré. La voile est stratégique. Il faut joindre le corps à l’esprit pour réussir. Le fait de pouvoir courser toute ma vie m’attire beaucoup. Je vois le monde, des endroits exotiques entourés de paysages magnifiques. Quoi de mieux?
Pourquoi le 470? Je ne pèse que 61 kg. Parmi les 11 classes olympiques, seul le barreur de 470 permet d’avoir ce gabarit. Et je préfère naviguer à deux : ça ajoute une dimension intéressante de travail en équipe. De plus, les bateaux en double sont plus rapides que ceux en simple.
Financement? Ça coûte cher et il est difficile d’amasser les 100 000$ nécessaires pour l’équipe par année.
Les cordons de la bourse? Sport-Canada et Sport-Québec. Ma ville (Saint-Eustache) a toujours été ma plus grande source de revenus. Cette année, nous avons reçu de l’aide de plusieurs entreprises et fondations. Nous avons lancé le programme Votre Nom Avec Nous Aux Jeux. Les gens donnent 100 $ et leur signature nous suit jusqu’aux JO.
Le plus beau jour de ta vie? La première qualification olympique était le Championnat du monde 2007 en juillet dernier. Les 21 premiers pays au Championnat se qualifiaient pour les JO. Sans appui financier, nous avions épuisé tout notre crédit. À l’aube du Championnat, nous avions atteint le fond du baril et il ne nous restait même plus d’argent pour manger. Nous devions absolument nous qualifier pour nous sortir du gouffre. Nous avons livré notre meilleure performance à vie avec une 29e place (et en étant le 18e pays qualifié pour les JO). Ensuite, on a eu le financement. Nous sommes toujours endettés, mais nous avons survécu au pire.
Le pire jour de ta vie? Il n’est pas encore arrivé.
Apprenti-sage : Il n’y a qu’une façon d’y arriver : c’est de persévérer. Il faut viser la perfection, mais on ne sera jamais assez prêt! Et il ne faut jamais attendre au lendemain pour avoir du plaisir.
Auto critique : Attentionné, mais très « obstineux ».
M'énarve au boute : Les compétiteurs qui ne respectent pas les règles. Quand un adversaire enfreint une règle de course, il doit effectuer un 7200. Beaucoup ne le font pas, c’est très frustrant.
Passages à vide? En tant qu’athlète, c’est extrêmement difficile de survivre. Quand je pense aux vrais problèmes de notre société, je relativise et me dis qu’il est prétentieux de penser que je devrais avoir plus de financement.
Mon nirvana à moi? Chaque fois que je retourne à la maison pour passer du temps avec Amy, mes amis, ma famille, ça me redonne de l’énergie, le goût de vivre, de gagner. Ils m’ont toujours appuyé.
Comment t'imagines-tu dans 20 ans? Sur mon voilier dans les Caraïbes avec ma petite famille. On visite les îles, on vit!
Proverbe de vie?« Sky is the limit! »
Encore plus
teamlocasbone.com