Riot: Retour à flot
Si la compagnie Voodoo Technologies a coulé au début de 2009, Riot (la marque mondialement connue qui lui était affilié) remonte à la surface.
L’an dernier, Voodoo avait mis la plupart de ses employés au chômage lors du déplacement de sa production en Chine, juste avant de faire faillite quelques mois plus tard. Mais le rêve n’est pas mort : une entente avec les créanciers aurait été trouvée pour remettre Riot à flot. « Riot est relancé, mais nous attendons la fin de l’été et les salons de la saison 2011 pour en reparler et lancer de nouveaux produits », assure Jean-François Rivest, président de la compagnie québécoise. « Cette histoire est encore douloureuse et je n’ai pas le goût de parler du passé. »
À l’heure actuelle, la plupart des boutiquiers du Québec ne possèdent de Riot que de vieux modèles de 2009. Certains magasins ont cependant déjà reçu (La Vie Sportive) ou comptent recevoir (Kayak Junky, La Cordée) de nouveaux kayaks au printemps. « Il s’agit surtout de modèles de la saison dernière qui sont reconduits en 2010 », précise Alain Garceau, responsable des achats à La Cordée Montréal. Toutefois, la délocalisation de la production en Chine en agace certains qui auront du mal à refaire confiance à la compagnie québécoise : « Ils m’ont mis dans une mauvaise passe avec leurs déboires financiers », raconte Jean Légaré, gérant d’une boutique de canots qui n’a jamais reçu la totalité des bateaux commandés. « Et je trouve que la qualité de leurs kayaks a grandement diminué depuis quelques années. Je ne sais pas si c’est dû à leur délocalisation, mais c’est bien possible… » D’autres estiment qu’il faut laisser une chance à l’entreprise à qui le kayak de rivière doit beaucoup : « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier dans un premier temps et espérer que le contrôle de la qualité sera encore plus minutieux », avance Mathieu Blier, acheteur de La Vie Sportive.
Difficile de connaître tous les détails de cette renaissance. Personne ne sait si la compagnie a pu récupérer ses moules (cédés à Shutai Sports Goods lors de la faillite) ou qui produira les nouveaux modèles. Et à qui l’entreprise doit-elle son soubresaut financier? « Tous les anciens actionnaires sont amers à la suite de cette faillite. Nous n’étions même pas au courant que leurs activités reprenaient. Mais j’ai bien peur que nous n’ayons aucun recours possible aujourd’hui », témoigne Jeannot Rocheleau, directeur général du Fonds d’intervention économique régional (FIER) du Haut-Richelieu qui a investi 750 000 $ (soit 26 % de son fonds d’investissement) dans Voodoo Technologie. Espérons néanmoins que le fleuron des kayaks québécois pourra reconquérir les rivières du monde entier.