Québec plein air Inc. : Louis Garneau 30 ans d'innovation
Trente ans après avoir fabriqué ses premiers vêtements cyclistes, Louis Garneau trône au sommet de l’industrie du plein air au Québec. Avec l’arrivée de son premier fils dans l’entreprise, l’homme d’affaires prépare déjà la relève en se lançant dans un nouveau domaine : la nutrition sportive.
En 1983, Louis Garneau étudie en arts à l’Université Laval et commence à confectionner des vêtements de vélo avec sa conjointe. Cycliste de haut niveau dans sa jeunesse (il a participé aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984), c’est le début des sept grandes périodes d’innovation qu’a connues l’entreprise depuis sa création. Au final, Louis Garneau a développé des produits pour les différents sports que pratiquent ses clients au cours de l’année. En fait, ce sont tous des sports que Louis Garneau pratique lui-même : la raquette, le ski de fond, la course à pied et le triathlon. Trop généraliste dans le passé, il a épuré sa gamme de produits et décidé de miser sur les produits à plus forte valeur ajoutée. Du coup, l’équipement de yoga, de natation et la filiale Chlorophylle ont pris le bord.
1. En 1984, Louis Garneau devient la première compagnie canadienne à vendre des vêtements cyclistes faits au Canada. 2. Après un voyage en Italie, Louis Garneau devient en 1985 la première entreprise en Amérique du Nord à imprimer sur des vêtements par sublimation. Un travail laborieux qui lui permettra d’avoir une croissance sans précédent et de se faire connaitre partout en Amérique du Nord. 3. Louis Garneau est la première entreprise au Canada à fabriquer des casques de vélos en 1987. Un produit qui lui apportera une renommée internationale. 4. En 1990, Louis Garneau lance sa gamme d’accessoires de vélos. Encore une fois, c’est à coups de brevets que se forge la renommée de ses chaussures et de ses gants ventilés. 5. C’est seulement en l’an 2000 que Louis Garneau se lance dans la fabrication de vélos. L’homme qui s’était pourtant juré de ne jamais en fabriquer s’est fait prendre au jeu alors qu’il en a d’abord conçu pour ses enfants, qui ont ensuite fait de la compétition intensive. « Je n’allais quand même pas acheter les vélos de mes compétiteurs! », lance-t-il. 6. Louis Garneau est forcé de délocaliser la fabrication des produits de gros volumes : « La beauté de tout ça, c’est que je pouvais faire des vélos sans avoir d’usine. On a transformé une menace en opportunité d’affaires », estime aujourd’hui l’entrepreneur qui est fier d’avoir conservé le siège social de l’entreprise à Saint-Augustin-de-Desmaures avec les 225 emplois de haut niveau qui s’y rattachent. Des produits haut de gamme et les petites séries sont toujours manufacturés au Québec. 7. Avec l’arrivée de la relève dans l’entreprise, il n’était pas question de voler la job à quelqu’un pour faire travailler la progéniture. La solution : lancer une nouvelle division de nutrition sportive. C’est la tâche à laquelle William Garneau devra s’atteler au cours des prochaines années. Après ses études, son frère Édouard viendra l’épauler : « Nous avons été la première compagnie au monde à offrir une solution cycliste complète (vélos et accessoires) avant de nous faire copier par Specialized et Trek. Avec la nouvelle division de nutrition, on complète le réseau avec une solution énergétique pour les cyclistes », commente l’entrepreneur de 54 ans. |
Aujourd’hui Louis Garneau vend ses produits dans plus de 40 pays, mais il ne compte pas en rester là : « Notre but est d’être présent dans une centaine de pays ». L’Amérique latine et la Chine, où Louis Garneau a commencé à vendre des produits cette année, pourraient permettre à l’entreprise de réaliser une belle croissance. Après les États-Unis, c’est au Japon que Louis Garneau vend le plus de vélos.
Dans cinq ans, Louis Garneau aimerait être le leader mondial en cyclisme grâce à l’innovation, qui a toujours fait partie de la vision de l’entreprise. Son but est de développer les meilleurs produits du monde et de récentes récompenses viennent saluer les efforts déployés par son équipe. Dans le « laboratoire humain » de Louis Garneau Sport, ils ont réussi à créer le casque de route aérodynamique le plus rapide au monde. Le casque « Course » a été testé au dernier Tour de France. Selon le ténor de l’industrie du plein air au Québec, l’avenir de l’industrie passe par l’innovation et la propriété intellectuelle. « C’est de la haute technologie. Ce n’est pas juste un produit de design ou de mode. Les clients demandent de la performance et on doit prouver scientifiquement que nos produits sont performants », explique Louis Garneau qui détient plus d’une centaine de brevets. Aux jeunes entrepreneurs dans le domaine du plein air, il conseille de vivre sa passion à fond. « C’est ce qui va te protéger des découragements, car il y a beaucoup de difficultés par moments. On doit faire ça par amour du sport. Sans ça, c’est impossible de réussir! »
Commanditaire de l’équipe canadienne de cyclisme depuis 1984, Louis Garneau a lancé au mois de janvier, une équipe de cyclistes professionnels en partenariat avec Québécor. L’équipe Garneau-Québécor compte être la meilleure équipe canadienne dès cette année.