La Route verte fête ses 25 ans
Plus grand réseau cyclable d'Amérique du Nord, la Route verte atteint le quart de siècle, cette année. Un bon prétexte pour faire le point, saluer les bons coups et songer à l'avenir.
La Route verte aime les gros chiffres et les superlatifs : ce réseau cyclable de 5300 km traverse 16 régions administratives du Québec sur 17 et 382 municipalités dans 81 MRC.
Le magazine National Geographic l’a déjà qualifiée de « plus belle véloroute du monde ». Vrai ou pas, reste une donnée objective : elle forme le plus grand réseau cyclable d’Amérique du Nord. En cette année qui marque ses 25 ans d’opération, l’occasion est belle de rectifier le tir dans certaines régions où de petits segments n’ont jamais été complétés.
C’est le cas, dans Charlevoix, entre Beaupré et Saint-Simon, une zone qui présente certains défis techniques qui ont compromis son développement. Ou en Gaspésie, entre Rivière-la-Madeleine et Rivière-au-Renard : « Les cyclistes peuvent emprunter la route quand même, mais cette section ne respecte pas les normes du Ministère des Transports », précise Nicolas Audet, coordonnateur au développement de la Route verte chez Vélo Québec.
900 nouveaux kilomètres
Dans les prochaines années, 900 km de voies cyclables pourraient s’ajouter au circuit existant, composé de routes peu passantes, d’accotements asphaltés et de pistes réservées au vélo. Une bonne nouvelle que le Gouvernement du Québec avait annoncée en 2018 dans le cadre de sa Politique de mobilité durable. Même si les enveloppes budgétaires sont gelées depuis deux ans, Vélo Québec se dit confiant. « Ces 900 km de plus vont servir à compléter les segments manquants et à consolider certains secteurs existants », précise Nicolas Audet.
Une décision très bien reçue par les municipalités concernées.
Car la Route verte, c’est aussi une bonne affaire pour l’économie régionale. Selon une étude réalisée par la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM, « les touristes à vélo dépensent 6 % de plus que les autres touristes d’agrément, tous marchés confondus. (…) Principalement dans l’hébergement et la restauration ».
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Parlez-en aux 500 hébergements accrédités Bienvenue Cyclistes! et aux 100 campings également accrédités, qui garantissent des emplacements sans réservation préalable et un abri en cas de mauvais temps. Les campings de sept parcs nationaux du Québec (Aiguebelle, Oka, Plaisance, Mont-Orford, Bic, Yamaska et Pointe-Taillon) offrent aussi des emplacements sans réservation à un prix compétitif (9,50 $ par personne et par nuit).
Toujours selon l’étude, les 475 millions de dollars investis depuis 25 ans dans ce vaste réseau cyclable ont largement contribué à la vitalité économique régionale, notamment durant des périodes de moindre achalandage touristique, en juin et en septembre.
Vélo et déconfinement
En guise de célébration, la 10e édition du Guide de la Route verte est lancée en juin en version imprimée et en version électronique avec une carte interactive. Outre l’information usuelle – hébergements, service de transport de bagages, navettes –, le guide propose huit suggestions d’escapade à vélo pour tous les niveaux de pratique.
Comme on le sait, les ventes de vélos ont littéralement explosé, au Québec, durant la période de confinement. Un bon nombre de cyclistes vont donc probablement s’épivarder quelque part, cet été, sur une voie réservée ou un accotement. « On se dit prêt, en région, à accueillir des cyclistes, dit Nicolas Audet. L’industrie touristique en a besoin. » À l’instar des autres acteurs du tourisme comme la Sépaq ou Aventure Écoutourisme Québec, Vélo Québec prépare un guide pour les gestionnaires de sites inspiré de celui produit par Rando Québec et le Laboratoire d’expertise de recherche en plein air (LERPA). La bonne nouvelle, c’est que de nombreux « voyageurs en pénitence » vont ainsi redécouvrir la « colonne vertébrale du Québec cyclable » et tout ce qui en fait le charme.
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