4 retraites en pleine nature pour se ressourcer au Québec
Ralentir la course du temps, se raccorder au calme en déconnectant ses outils de communications, s’offrir un camp de base silencieux où le ressourcement se fait invitant : voilà ce qu’offre le plein air monastique. Après avoir réalisé plusieurs retraites silencieuses, notre collaboratrice partage ses coups de cœur pour allier plein air et plénitude de l’âme.
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Au Québec, plusieurs monastères et abbayes proposent des retraites silencieuses qui favorisent une reconnexion spirituelle, tout en offrant un cadre propice au rapprochement avec la nature. Dès votre arrivée en ces endroits empreints de mysticisme, il se passera quelque chose, un calme inéluctable vous envahira.
Ces lieux d’ermitage accueillent, avec chaleur et hospitalité, les croyants et les non-croyants en quête de sérénité, de solitude et d’enracinement. Attention toutefois de respecter les us et coutumes propres aux monastères qui en font des lieux distinctifs axés sur des séjours spirituels, et non pas des alternatives d’hébergement communes. Les retraitants y vont d’abord et avant tout avec un esprit d’introspection, de calme et de méditation.
Pour vous assurer une place, il vaut mieux réserver plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l’avance, puisque les services d’hôtellerie monastiques sont souvent forts populaires. En voici quatre dignes de mention.
1. Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac - Cantons-de-l’Est
© Bruno-Marie Fortin
Cette abbaye construite par les Bénédictins, aux abords du lac Memphrémagog, est tout simplement à couper le souffle. Des visites guidées sont offertes sur place pour vous familiariser à la fois avec la splendeur des environs et la vie quotidienne des moines qui y vivent.
Le « Compostelle des Cantons-de-l’Est », grande boucle pédestre de 152 km inaugurée en 2018, débute et se termine à cet endroit. Il vous faudra prévoir entre huit et dix jours pour effectuer l’ensemble de ce parcours pèlerin qui jalonne les campagnes avoisinantes. La marche complète, qu’on peut entamer de mai à septembre, est praticable sur inscription payante seulement.
Plusieurs autres randonnées pédestres, ouvertes à l’année, sont accessibles depuis la municipalité voisine, Austin, dont le réputé réseau de 212 km des Sentiers de l’Estrie.
2. Abbaye Val-Notre-Dame - Saint-Jean-de-Matha, Lanaudière
Gagnante de nombreux prix d’architecture, conçue par le célèbre architecte Pierre Thibault, cette abbaye moderne fusionne parfaitement avec la nature champêtre qui l’entoure et qui porte le nom de vallée verte, dans la région.
Plusieurs sentiers pédestres sillonnent les vallons et les champs environnants et donnent aux marcheurs et skieurs un aperçu en contrebas des falaises abruptes de la montagne Coupée. L’un des plus beaux points de vue est sans aucun doute celui du belvédère du mont Saint-Joseph. Les herboristes et les botanistes connaisseurs devront garder l’œil attentif, puisque de nombreuses plantes et champignons comestibles se trouvent dans ces boisés. Des activités de cueillette sont d’ailleurs organisées par l’abbaye.
© Bruno-Marie Fortin
L’hiver, le centre de ski de la montagne Coupée entretient un réseau de ski de fond et de raquette, en plus d’offrir des cours d’initiation et de perfectionnement via son école.
Pour ceux qui souhaitent explorer Saint-Jean-de-Matha, à quelques minutes en voiture se trouve le parc régional des Chutes-Monte-à-Peine-et-des-Dalles. Entre les rivières L’Assomption et Noire, des chutes, des cascades et des arbres matures vous maintiendront dans cet état contemplatif qu’aura engendré en vous l’abbaye.
3. Abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Nazareth - Rougemont, Montérégie
© Cidrerie Michel Jodoin
Ce sont cinquante hectares de forêt, transformés en 2008 en réserve naturelle protégée, qui constituent le cadre de cette abbaye qui se veut terre d’accueil. Le printemps et ses élans de vie, en cet endroit, y sont des plus perceptibles et prégnants. Le modeste Sentier de la Paix entourant le cloître porte bien son nom et est idéal pour une balade quotidienne.
À compter du mois de mars, l’hôtellerie du monastère et ses majestueux jardins s’ouvrent aux retraitants et ce, jusqu’au mois de décembre. Durant la période des récoltes, il est aussi possible de sillonner les chemins opulents de fruits de leur verger.
Le mont Rougemont est aussi accessible, été comme hiver, à quelques kilomètres à peine de là, depuis la cidrerie Michel Jodoin où toutes les pistes débutent. La stature des conifères, les panoramas sur les plaines montérégiennes et le sommet coiffé de roc forment le cadre idéal pour une ballade solitaire.
4. Monastère Notre-Dame-de-Mistassini - Dolbeau-Mistassini, Saguenay-Lac-Saint-Jean
© Bruno-Marie Fortin
Les Pères Trappistes de Mistassini convient les retraitants au silence dans l’indomptée et dense forêt entourant leur monastère.
Dès l’aurore, l’appel des bois et de la rivière aux Rats attire les marcheurs en quête de sérénité, lorsqu’ils empruntent les chemins aménagés menant à eux.
Quoi qu’il soit surprenant que l’envie de quitter les lieux vous prenne, il est possible de visiter les vestiges du premier monastère, datant de 1909, en arpentant le parc régional des Grandes-Rivières du Lac-Saint-Jean, dans le secteur de la Pointe-des-Pères. Des panneaux d’interprétation y présentent le Village-des-Pères et l’histoire des trappistes qui y vivaient jadis. De plus, cet endroit est reconnu par les ornithologues pour sa grande diversité d’espèces. L’hiver, un refuge chauffé permet de s’abriter lors des longues promenades en raquettes et d’y faire une petite attisée.
À ne pas manquer à l’étranger
- Abbaye Notre-Dame-de-Bon-Secours (Provence, France) : isolée dans les campagnes provençales et les champs de lavande, le silence y est imperturbable. Au cours de la journée, plusieurs retraitants se baladent nonchalamment, le sourire aux lèvres, dans les routes de terre battues aux effluves fleuris.
abbaye-blauvac.com - Iona Island Abbey (Écosse, Royaume-Uni) : située sur une petite île de 2 km dans l’archipel des Hébrides, cette abbaye est considérée comme l’une des plus anciennes d’Europe de l’Ouest. Adjacente à l’île de Mull, l’ascension du mont Ben More reste un incontournable en plus de permettre de marcher doucement sur les plages de sable blanc entourant Iona. iona.org.uk
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Divins produits
Les communautés produisent encore, pour la plupart, plusieurs produits agroalimentaires – héritage de leur mode de vie autosuffisant. Les chocolats aux bleuets frais des moines trappistes de Mistassini, les gâteaux aux fruits des frères de l’Abbaye Val-Notre-Dame et les cidres des Bénédictins de Saint-Benoît en sont quelques exemples. Profitez donc de votre séjour monastique pour faire le plein de victuailles!
