Expédition Chercher le courant : 3 questions à Nicolas Boisclair
Nicolas Boisclair vient de terminer une expédition de 46 jours en canot sur la rivière Romaine dans le nord du Québec avec les membres de la Fondation Rivières, de Nature Québec et de la Société pour Vaincre la Pollution. L’éco-pédagogue raconte ce qu’il a vu et documenté.
Pourquoi être allés là-bas?
Au Québec, les montagnes ne sont pas très hautes, et la Romaine constitue notre «Everest aquatique». Nous voulions aller y faire un film d'aventure sur le projet hydroélectrique qu’Hydro-Québec s’apprête à faire. Les Québécois ne connaissent pas bien les impacts de ces centrales, et nous voulons que notre film serve à faire découvrir un territoire extraordinaire tout en sensibilisant la population aux impacts environnementaux de ce projet. Les paysages de montagnes désertiques m'ont vraiment donné l'impression d'être à l'autre bout du monde. Un tapis de lichen blanc, rose et vert pâle recouvrait tous les environs. Ce fut un séjour hors de notre quotidien, très loin de nos repères.
Justement, comment s'est déroulée l'expédition?
Ce fut un marathon de couvrir les 300 premiers kilomètres non cartographiés. Pagayer de 10 à 13 heures par jours nous a laissé les doigts tout « craqués ». Mes souliers de cuir ont fendu et mes pantalons ont déchirés. Même si la dernière partie de la Romaine était très technique, elle était moins intense. Heureusement, car je commençais à être au bout du rouleau! Le plus grand défi fut psychologique : on allait au bout de nous-mêmes à chaque jour. Au Labrador, les mouches noires nous ont presque rendu fous! Techniquement, c'était un réel défi de filmer dans ces conditions : nos téléphones satellitaires coupaient fréquemment, et nos rations étaient parfois insuffisantes.
Que verra-t-on dans le film?
Notre film présentera un portrait de la question énergétique au Québec avec le projet hydroélectrique de la Romaine en toile de fond. Nous allons aussi y ajouter une autre perspective en documentant la révolution énergétique qui se déroule en Europe, au Vermont et au Manitoba. Ce que l'on souhaite, c'est que le spectateur puisse faire sa propre idée de notre futur énergétique.
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