À chaque voyageur, son assurance
Vous est-il déjà arrivé de partir une fin de semaine aux États-Unis sans assurances? Pris dans l’effervescence du départ et la méconnaissance des risques, plusieurs oublient de s’informer et de se protéger. En fonction du type de voyageur que vous êtes, apprenez à démêler toutes les sortes d’assurances qui existent pour trouver celle qui sauvera peut-être votre séjour!
LE SPORTIF SÉDENTAIRE
Profil : randonneur, canot-campeur ou encore cycliste de route, vous privilégiez le Québec comme destination de vacances.
Santé
À l’intérieur de la province, la pratique d’activités plein air qui ne comportent pas de grands risques de blessure ne demande aucune assurance particulière. S’il vous arrive de vous fouler la cheville en randonnée et que cela nécessite une visite aux urgences, les frais seront couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) et par votre assurance collective ou personnelle si l’évacuation (en ambulance ou en hélicoptère) ou l’hospitalisation sont nécessaires. Même chose pour les accidents de vélo sur la route, sauf si une auto est impliquée. Dans ce cas, c’est la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qui prend les frais en charge.
Pour les activités plus « risquées » (terme très subjectif!), la plupart des fédérations comme celles de canot-kayak (canot-kayak.qc.ca) ou la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) incluent dans leur frais d’adhésion une police d’assurance pour couvrir la responsabilité civile et les accidents lors de la pratique d’une activité reconnue. Même chose pour certains passes de saison dans les centres de plein air. Ces assurances seront très utiles en cas de dommage causé à autrui ainsi que pour couvrir des frais non pris en charge par la RAMQ. Un grimpeur membre de la fédération bénéficiera par exemple de l’évacuation sans frais lors d’un accident d’escalade sur un site reconnu par la FQME.
Pour toutes les activités ponctuelles comme une sortie en canyoning ou une randonnée de via ferrata, les compagnies membres de l’association professionnelle Aventure Ecotourisme Québec bénéficient d’une assurance de responsabilité civile qui facilitera les démarches avec votre assureur en cas d’accident. C’est aussi un gage de confiance et de respect des normes de sécurité de la part des entreprises d’aventure.
Pour les adeptes de sports dits « extrêmes » (plongée, parapente, base-jump), l’activité (même ponctuelle) n’est habituellement pas couverte par les contrats d’assurance traditionnels. Il faut alors avoir recours à une surprime sur votre contrat d’assurance de base pour être couvert à 100 %. Cette prime est souvent exorbitante, parfois à hauteur de 300 % d’une prime normale! Il existe aussi des compagnies d’assurance spécialisées dans certaines disciplines (la plongée, par exemple).
Équipement
Personne n’est à l’abri d’un ski brisé ou d’un canot endommagé. Si cet équipement est le vôtre, vous n’avez plus qu’à vous en mordre les doigts. S’il s’agit de matériel de location, vous venez alors de perdre votre dépôt! Et si vous tenez à un équipement en particulier (matériel de plongée, votre appareil photo), des assurances spécifiques existent pour couvrir le matériel en question, au Québec aussi bien qu’à l’étranger.
Transport
Pour ceux qui louent une auto pour leurs déplacements sur le territoire québécois, les compagnies de location proposent plusieurs forfaits journaliers d’assurance et d’assistance en cas de panne ou d’accident. Elles mettent évidemment à l’abri des soucis, mais coutent relativement cher. Sachez que la plupart des cartes de crédit (à condition de régler la location du véhicule avec celles-ci) disposent d’assurance collision et dommages pour les véhicules de location. Il n’est donc pas toujours nécessaire de payer des frais supplémentaires pour s’assurer davantage.
Quel que soit votre profil de voyageur, voici cinq questions à vous poser à propos de votre assurance voyage avant de partir : 1. Couvre-t-elle aussi les personnes qui m’accompagnent (conjoint, enfants à charge)? 2. Suis-je assuré, peu importe la destination dans le monde? 3. Quelles sont les prestations incluses (rapatriement, annulation voyage, perte de bagage)? 4. Y a-t-il une franchise à débourser? 5. Suis-je couvert en cas d’événement exceptionnel (perte d’emploi, catastrophe naturelle, départ ou retour impossible, etc.)? |
LE GLOBE-TROTTEUR
Profil : des États-Unis à l’Europe, en passant par l’Amérique du Sud, vous parcourez les villes et les villages sans trop sortir des sentiers battus.
Santé
Il est recommandé de se prémunir d’une assurance pour tout voyage à l’extérieur de la province, que l’on aille en Ontario ou à l’autre bout de la Terre. C’est dans votre intérêt financier! Il serait dommage de faire exploser votre budget en raison d’un événement ordinaire comme une intoxication alimentaire, une rage de dents ou une appendicite. Hors du Québec, la RAMQ ne rembourse qu’une infime partie des frais d’hospitalisation. À l’extérieur du Canada, elle ne couvre que 7 % des dépenses totales, et seulement en cas de maladie soudaine ou d’urgence. En aucun cas elle ne remboursera les frais d’ambulance, de rapatriement ou les médicaments à l’extérieur du pays – même ceux prescrits par les médecins dans le cadre des soins d’urgence. Lorsque l’on sait qu’aux États-Unis, il en coute généralement 4 à 5 fois plus cher qu’au Québec pour les services d’un professionnel de la santé et qu’une chambre d’hôpital vaut 1 200 $US par jour, on comprend rapidement qu’une couverture supplémentaire s’impose. Cette dernière servira à rembourser la différence entre ce que la RAMQ couvre et ce qu’il vous en aura couté en réalité.
Vérifiez que votre assurance collective ou personnelle en soins de santé ne comporte pas un volet dédié aux voyages. Celle-ci représente en général une bonne couverture pour des voyages traditionnels (moins de 30 jours à l’extérieur de la province, destinations sans risque). N’oubliez pas qu’il y a souvent une franchise à payer et que vous devez généralement payer tous les frais de votre poche avant remboursement. D’autre part, ces assurances ne prennent en compte que les activités qui ne présentent pas de risques trop élevés. L’idéal est de compléter la protection de sa couverture médicale de base avec une véritable assurance voyage.
Plusieurs types de compagnies offrent ces protections tout risque ainsi que des services d’assistance et de rapatriement : les agences de voyages (Vacances Transat, Voyages Bergeron, etc.), les compagnies d’assurance (SSQ, Croix Bleue, etc.) et la plupart des institutions bancaires (RBC, Desjardins, etc.). Leurs polices d’assurance proposent un large choix d’options en fonction de la durée du voyage, de la destination et de la couverture santé souhaitée. À titre d’exemple, la facture pour une couverture de santé en voyage prise auprès d’une banque s’élève à 90 $ par famille pour un circuit de 21 jours aux États-Unis. Son service d’assistance 24 h/24 h vaut aussi de l’or lorsque l’on est mal pris à l’autre bout de la Terre et que le moral et les finances sont en berne.
Certaines cartes de crédit (Platine, Premium ou Or la plupart du temps) offrent aussi une assistance voyage (soins médicaux d’urgence par exemple) sur un séjour acheté par leur biais. Elles peuvent souvent suffire à un voyage traditionnel et sans risques. Mais redoublez d’attention aux conditions qu’elles imposent et ne partez pas sans avoir appelé leur service à la clientèle pour leur poser toutes les questions indispensables. Vérifiez auprès d’eux l’étendue de la police d’assurance, car certaines institutions bancaires limitent la durée du voyage (14 à 21 jours parfois), le montant d’indemnisation en cas d’annulation, et resserrent les critères d’admissibilité (en fonction de l’âge). Dans tous les cas, assurez-vous de vous renseigner au moins deux à quatre semaines avant votre voyage. Faire un devis puis établir un contrat peut prendre plusieurs semaines.
Bagages et transport
Certaines cartes de crédit peuvent ici proposer une assurance bagages. La valeur de remboursement du bagage est fixe (500 $ la plupart du temps) ou sera calculée en fonction du prix d'achat et de l’ancienneté du bagage. Mais il faut encore une fois faire très attention aux restrictions que les institutions bancaires imposent! De petites surprises peuvent aussi arriver quant au montant d’indemnisation d’une annulation de voyage qui se limite le plus souvent à 2 000 $ (selon les cartes de crédit), ce qui est peu pour un voyage à l’autre bout de la planète. La plupart des assurances voyage comportent un volet pour les bagages. Évaluez avec votre assureur la valeur de vos bagages pour choisir celle qui correspond à vos besoins. Partout dans le monde, que vous soyez responsable ou non d’un accident d’automobile, la SAAQ vous indemnisera pour vos dommages corporels comme si l’accident s’était produit au Québec. Ainsi, si vous êtes hospitalisé pour des blessures à la suite d’un accident, la RAMQ vous remboursera les frais auxquels vous avez droit tandis que la SAAQ s’occupera de l’excédent.
1. Ne partez jamais sans couverture, même pour pas loin, même pour pas longtemps. Pour votre bien, celui de votre famille et de votre compte bancaire! 2. Un contrat d’assurance vous assure des droits, mais aussi des devoirs. Vous devez savoir où votre couverture commence et où elle se termine, comprendre ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas. 3. N‘hésitez pas à magasiner votre assurance, à appeler différentes compagnies, car elles sont toutes différentes et ne correspondent pas toutes à vos besoins spécifiques. 4. Attention aux exclusions ou aux omissions, d’où l’importance de bien lire son contrat, même si les lignes sont très nombreuses et très petites, et demandez à votre conseiller en assurance qu’il vous l’explique. |
L’AVENTURIER
Profil : alpiniste, kayakiste, parapentiste, vous parcourez la planète avec votre équipement sportif.
Santé
Dès que le sport que vous pratiquez comporte un risque, ça ne plait pas à votre assureur. Bien que la liste de ces sports ne soit jamais clairement indiquée dans votre contrat d’assurance, beaucoup d’activités sont exclues. La clause cible « les risques courus par l’assuré et qui dépassent ceux estimés assurables. » Il est donc très important de demander à son assureur, avant le voyage, si les sports que vous allez pratiquer pendant vos vacances sont couverts ou non. L’escalade, le parapente, le kayak de rivière, la plongée sous-marine, la spéléologie et autres sont souvent exclus. Pour les voyages de randonnée, les assurances couvrent de la petite marche à la randonnée en sentier. Les sorties de randonnée sur sentier avec obstacles (qui peut nécessiter de s’aider avec ses mains) et toutes les activités d’escalade ne sont pas comprises. Les contrats d’assurance peuvent jouer sur les mots et déclarer non couvertes toutes les activités faisant usage « de cordes, piolets, crampons » et même « de bâtons de marche » arguant ainsi des « risques techniques. » En raison de la popularité de ces sports, beaucoup de compagnies étendent leurs restrictions à plus d’activités, comme les sports aérotractés. Les assureurs vont également vous demander si vous êtes un « professionnel » de la discipline. Attention à la réponse que vous donnerez : si vous vous considérez comme un professionnel, la compagnie risque de ne pas vous assurer puisqu’elle jugera que le risque est trop important.
Pour éviter tout litige, mieux vaut se prévenir d’une bonne couverture multirisque lorsque vous savez que vous allez pratiquer une activité non couverte. Plusieurs compagnies d’assurances sont spécialisées dans ce genre de voyages sportifs. Mountain Equipment Co-op offre à ses membres des rabais chez Co-Operators. Les membres de la FQME bénéficient de prix chez Travel Underwriters. Les Karavaniers ainsi que de nombreuses agences de voyages de plein air recommandent quant à eux GlobeTrek. Tous ces fournisseurs d’assurance voyage ont l’avantage d’étendre leur couverture à toutes les activités et toutes les destinations dans le monde, sans aucune restriction (sauf les pays non recommandés par le gouvernement du Canada et les activités motorisées). Leurs prestations sont souvent avantageuses pour une cotisation à l’année pour les voyageurs (moins de 100 $ par personne), comparativement à une couverture ponctuelle (autour de 40 $ pour un séjour de deux semaines). Elles prennent alors en charge les soins médicaux, l’évacuation et le rapatriement à la suite d’un accident causé lors de n’importe quelle activité. Des options pour les bagages et l’annulation de voyage sont aussi possibles. Vérifiez toutefois que les États-Unis soient pris en compte, car les clauses sont souvent différentes pour ce pays où il coute extrêmement cher de se faire transporter d’urgence et de se faire soigner.
Dans tous les cas, il est important de s’assurer que la compagnie ou l’agence de voyages avec qui vous faites affaire pendant vos vacances possède une assurance en responsabilité civile. En cas d’accident, votre assureur et celui de l’agence s’arrangeront ensemble. Si la compagnie n’en possède pas, votre assureur peut vous reprocher de ne pas vous être informé préalablement et décider de ne pas vous dédommager. Ne pensez pas faire endosser à la compagnie de plein air toute la responsabilité d’un accident si elle vous a fait signer une décharge de responsabilité. En la signant, vous affirmez être conscient des risques liés à l’activité.
Équipement
La prudence vaut parfois une bonne assurance. Mais personne n’est à l’abri d’un retard ou d’une perte de bagage. Quoi faire si vous arrivez à destination sans votre vélo de montagne? Si c’est la faute de la compagnie aérienne, elle vous dédommagera après plusieurs démarches de votre part (location de matériel de remplacement sur place par exemple). Sinon, votre assurance voyage peut encore une fois sauver votre séjour! L’assurance bagage rembourse la perte, la destruction, le vol de vos effets personnels que ce soit en correspondance, à l’hôtel ou en route n’importe où, à concurrence de 2 000 $ par personne en général (peut aussi englober la famille). Attention par contre : cette somme est souvent applicable sur le montant de l’équipement racheté suite au vol ou à la perte. Au-delà d’une valeur de 2 000 $, il faut ajouter 100 $ par tranche de 1 000 $ de valeur du matériel, soit une facture de 1 000 $ pour assurer du matériel de plongée valant 10 000 $.
Beaucoup d’agences préconisent toutefois la location d’équipement sur place pour éviter les tracas. Le cout total pour un séjour vous paraitra peut-être cher, mais cela peut se révéler un mal pour un bien compte tenu de la somme exorbitante qu’il vous faudra débourser pour assurer un équipement très couteux. Enfin, si vous êtes propriétaire d’une maison ou d’un appartement, une partie de vos biens (kayak, vélo, planche de surf, etc.) peut être assurée lorsque vous les apportez en voyage.
> Scanner les factures ou photographier votre équipement puis envoyer le tout à votre compagnie d’assurances ou conservez une copie des documents en ligne sur safe-deposit.net ou foreversafe.com, ainsi disponible dans le monde entier. > Demander et conserver toutes les pièces justificatives (certificats médicaux, documents d’hôpitaux, factures de réparation) de vos frais encourus en voyage, remboursables une fois de retour dans votre pays. > Ayez toujours sur vous les coordonnées de votre assurance ainsi que les contacts de membres de votre famille ou du consulat du Canada. |
L’ÉQUIPÉ
Profil : quelle que soit la destination où vous allez, vous ne partez jamais sans votre ordinateur portable, votre caméra dernier cri ou votre matériel de photographe professionnel.
Une assurance photo ou une assurance ordinateur, souscrite au moment de l’achat, coute entre 5 et 12 % du prix neuf du matériel et les conditions d’exclusions sont parfois nombreuses (vol dans une voiture par exemple). Bien souvent, la somme remboursée — après application des coefficients de vétusté et franchises diverses – n’atteint jamais la somme déboursée à l’achat. Il faut savoir qu’assurer son matériel plus de trois mois après son achat est rarement possible, de toute manière, la valeur de remboursement sera dérisoire. L’assurance bagage (comprise ou non dans votre assurance voyage) permet d’assurer ce matériel, jusqu’à une somme de 1 000 à 2 000 $. C’est la solution la plus ciblée et donc la plus efficace. Mais le montant du remboursement peut ne pas valoir la somme investie dans un appareil ou une pièce d’équipement. Pour un achat effectué avec une carte de crédit, vérifiez bien les conditions d’assurance des bagages, la valeur assurée et le mode de remboursement.
Enfin, pour les propriétaires immobiliers, sachez que votre assurance habitation couvre automatiquement une partie de vos biens temporairement hors de votre lieu d’habitation, jusqu'à concurrence des montants de limitation inscrits à votre police. La couverture d’un vélo est souvent limitée à 1 000 $ et une franchise (250 $ en moyenne) s’applique. Si vous désirez couvrir un bien particulier, par exemple un appareil photo ou un vélo très couteux, vous pouvez choisir d'ajouter à votre police une couverture d'assurance spécifique pour ce bien. Sa valeur sera donc protégée sans limitation. D’autre part, plusieurs enseignes spécialisées dans la photo facilitent vos démarches auprès de votre assureur en cas de réclamations.