Ils l’ont fait ! Pourquoi pas vous ?
Seul, en couple et même en famille, ils sont passés du rêve à la réalité. Un dossier aveture en quatre volets, pour quatre témoignages de gens « ordinaires » qui ont osé partir. Attention, ça donne des idées…
Épisode un : Isabelle Deslauriers, 27 ans, et Patrick Deroy, 32 ans, qui naviguent dans les Caraïbes, depuis neuf mois.
Tout plaquer pour un voilier
« Avant notre grand départ, on nous demandait souvent pourquoi deux jeunes tels que nous, voués à une brillante carrière dans le monde des affaires, propriétaires d’un duplex, en voie d’accumuler un bon portefeuille REER, désiraient prendre une année sabbatique pour partir à l’aventure dans les Caraïbes sur un petit voilier de 31 pieds… D’autant plus que notre expérience se limitait à naviguer depuis quelques années sur les eaux calmes du lac Champlain.
À l’époque, opprimés par la société de consommation et son rythme effréné, nous leur répondions avec témérité : « Pour la liberté! ». Nous ne pouvions prédire que « l’expérience de ce mot » nous inciterait, un an plus tard, à saboter définitivement notre ancienne vie pour renaître dans celle-ci, plus heureux et plus épanouis.
Bien entendu, nous gérons un budget limité (moins de 1 000 $ par mois), mais nous sommes plus riches qu’avant, car nous sommes riches d’expériences et nous sommes riches de temps. Quoi de plus grisant que de naviguer toutes voiles dehors, dans le silence qui accompagne les belles nuits étoilées de nos traversées, en direction de quelque contrée inconnue choisie au gré de nos fantaisies! Quoi de plus satisfaisant que de pêcher dans les eaux turquoise de savoureuses langoustes, de vivre au rythme des habitants des îles et de se lier d’amitié, pour une soirée, avec d’autres aventuriers en savourant un gin tonic rafraîchissant au coucher du soleil!
Notre plan pour le futur est de continuer à naviguer, pour quelques mois, quelques années, qui sait? Il nous plaît bien de vivre dans le présent. »
Conseils pour se lancer :
- Il n’est pas nécessaire d’être millionnaire pour acheter un voilier et partir à l’aventure. Mieux vaut naviguer sur un petit voilier modeste que de se résigner à rêver. Les meilleures aubaines se trouvent à Fort Lauderdale, la Mecque des voiliers : compter entre 20 000 $ et 50 000 $.
- La préparation est la clé. L’équipage autant que le voilier doivent se parer à l’imprévisible.
- Pour renflouer les coffres en cours de route, il est toujours facile de travailler dans les marinas (restauration, café Internet ou services techniques pour ceux qui ont des compétences).
Ressources utiles :
Pour les meilleures cartes marines : bluewaterweb.com
Un livre de choix pour naviguer dans les Caraïbes : The Gentleman’s Guide to Passages South, de Bruce Van Sant, 9e édition.
Pour la conception de votre voilier : boatarchitect.com
Pour en savoir plus sur le projet de ce couple : kinumok.com/hwn/sandra/isaetpat/0612/index.html ou patrick.deroy@yahoo.com
Épisode 2 : Jason Bent, Sophie Cassis, Camelia (4 ans), Noah (5 mois), partis un mois de bénévolat en famille au Costa Rica.
Réconcilier famille et aventure
« Avec l’arrivée d’un deuxième enfant et les congés parentaux, le moment nous semblait idéal pour réaliser un projet de voyage en famille. Nous avons opté pour un projet enrichissant sur le plan humain : un stage de tourisme équitable à El Silencio au Costa Rica. Hébergés dans une famille du village pendant près d’un mois, nous avons réalisé des travaux communautaires tels aménagements de sentier, culture au jardin et entretien au refuge d’animaux sauvages. Selon l’endroit où nous allions travailler, les enfants nous accompagnaient ou demeuraient avec notre famille d’accueil. Nos sœurs d’adoption étant très maternelles, nous avons rapidement pu leur faire confiance. Notre fille Camelia a grandement apprécié cette nouvelle famille élargie et graduellement a appris à communiquer malgré la barrière de la langue.
Hormis quelques piqûres d’insectes et malaises associés à la percée dentaire de notre bébé, les enfants n’ont eu aucun problème de santé et ils se sont adaptés facilement à la chaleur.
À la suite de notre séjour au village, nous avons bourlingué durant deux semaines et en avons profité pour explorer la canopée, plonger en apnée, visiter une plantation de café et plus encore. De nature très curieuse, notre fille a aimé découvrir la faune abondante : singes, perroquets, autoroutes (littéralement) de fourmis rouges… Les liens qui nous unissent sont resserrés par cette expérience et nous sommes revenus prêts à… repartir!
Ce projet de stage a été parrainé par l'organisme Amarres et voilures aux Îles de la Madeleine en collaboration avec Plan Nagua.
Coups de coeur : l’esprit de famille des Costaricains, l’omniprésence de la nature et l’expression nationale « PURA VIDA ! » qui signifie mot pour mot « vie pure » ou, en bon québécois : « La vraie vie! ».
Ce que nous avons moins aimé : Le manque d’intimité parfois dans notre maison d’accueil.
Conseils pour partir en famille :
- Faites des jeux de mise en situation avant le départ (si l’enfant se perd, langue étrangère…)
- Limitez les longs déplacements, surtout en transport public.
- Trimbalez les remèdes (anti-fièvre, dentition) que vous connaissez et en lesquels vous avez confiance.
- Apportez une poussette avec des roues tout terrain (les chemins sont souvent cahoteux!)
Ressources utiles :
plannagua.qc.ca
turismoruralcr.com
voyage.gc.ca
Le guide Traveling with children de Lonely Planet
Épisode 3 : Christian Blanchard (37 ans) et Marie Collin (30 ans), 15 mois à sillonner l’Amérique pour un monde plus vert.
Écolos à vélo
« Faire le tour des Amériques à vélo… l’idée me vient en 1998 à la suite d'une réflexion pour trouver un projet de vie alliant voyage, activité physique et utilité sociale. En 2002, alors que Marie vient de se joindre au projet, on prend le cap de l’environnement et ça donne le tour des Amériques VERT demain : 45 000 kilomètres à pédaler à travers le continent. Aller voir la planète dans tous ses états, découvrir et diffuser de bonnes nouvelles. Ce sont sept années de préparation, sept années pendant lesquelles nous gardons notre rêve dans la ligne de mire.
Puis vient le grand départ qui nous procure à lui seul un important sentiment d’accomplissement. En mai 2005 nous partons donc pour une aventure aux visages multiples : les rencontres très majoritairement exceptionnelles, les initiatives écocitoyennes à diffuser, les kilomètres à accumuler et les problèmes auxquels s’adapter.
Puis, après 12 000 kilomètres et 9 pays traversés vient la surprise, une surprise made in Panama : le tour des Amériques aura engendré un bébé ! De juin à octobre 2006, nous découvrons que voyage et grossesse sont finalement des mots compatibles. Encore une fois, il faut s’adapter et ne pas se laisser freiner par la peur. Résultat : lors de la première écographie au Pérou, notre Chiripa (surprise ou coup de chance en espagnol équatorien) pédale à l’écran, tout fier d’imiter le mouvement qu’il a senti chez sa mère.
Alors que la première partie de notre aventure est terminée, on sait déjà que notre passage a donné des fruits. C’est le cas par exemple au Guatemala, où Marina, une mère de famille de 36 ans qui nous a hébergés plus d’un mois, a participé à la mise sur pied d’un groupe citoyen pour reboiser son quartier.
Avec l’arrivée du bébé prévue pour le début mars, le tour est interrompu, mais il reprendra d’ici un an et sera terminé par notre famille ou une autre équipe.
Conseils pour se lancer :
- Rester sourd aux pessimistes et aux athées de la vie qui ne croient en rien.
- S’inspirer de James Dean : « Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir aujourd'hui. »
Ressource utile : un organisme qui vise à faciliter l’hébergement gratuit pour les voyageurs, partout dans le monde, hospitalityclub.org
Le site Internet du projet : velopax.org
Épisode final : Karine Wolter et ses deux mois de glisse et de voyage au Chili.
« Je souhaitais depuis plusieurs années partir en Amérique latine sac au dos, mais mon faible niveau d’espagnol et l’appréhension d’un voyage en solo freinaient mes élans… Un jour de juin 2002, un ami snowboardeur m’a annoncé son prochain départ pour le Chili ! Fascinée par l’évocation de ce pays récemment libéré de la dictature Pinochet et excitée par l’incroyable promesse de faire de la planche dans les Andes au mois d’août, j’ai embarqué dans son projet.
J’ai ainsi passé mes deux premières semaines de voyage à traquer les chutes de poudreuse fraîche annoncées sur la Cordillère ! Cette façon de voyager « au gré du ciel » fut une expérience originale et surtout très conviviale. Ça m’a permis de rencontrer d’autres passionnés de glisse, locaux et étrangers, et de découvrir le pays, guidée par une activité sportive! En dehors des aléas météo et de quelques longues journées à attendre la neige enfermée dans une cabanas au milieu de nulle part, j’ai adoré l’aventure !
Après deux semaines de colocation rapprochée avec huit autres personnes, j’étais heureuse de boucler ma valise pour poursuivre mon voyage en solo et en bus : un mois et demi entre le désert d’Atacama et la vallée cosmique de La Serena, en passant par la capitale Santiago et la colorée Valparaiso. Du grand Sur au Norte, entre Cordillère et océan Pacifique, le Chili regorge de paysages aussi divers que grandioses sur 4 300 kilomètres de long et quelque 400 kilomètres de large. Partout des gens très accueillants et heureux sont fiers de raconter leur histoire bouleversée et bouleversante… Un bon moyen de voir du pays tout en améliorant mon espagnol! »
Transport sur place : Entre l’auto-stop, très utilisé — pratique notamment pour les navettes jusqu’aux pieds des pistes de ski —, et les services de bus ultra développés sur l’ensemble du territoire et très modernes, il est très facile de se déplacer à petit coût.
Ressource utile : Le Chili a une agence nationale de tourisme, avec des bureaux disséminés sur l’ensemble du territoire. À Santiago, cette institution offre de nombreux documents touristiques gratuits, comme des cartes. À visiter dès l’arrivée! sernatur.cl
Carnets de voyage : Inspirez-vous!
De plus en plus de voyageurs partagent leurs aventures sur un site Internet ou un blogue. Avec eux, on rêve, on glane des conseils, et surtout on se dit que ça n’est pas si compliqué de réaliser ses propres projets!
2rouespourvoirlemonde.com : Depuis janvier 2006, ce couple de Québécois a sillonné à vélo la Nouvelle-Zélande, l’Australie et plusieurs pays d’Asie. Récits, photos, conseils, et plus.
val-en-cavale.blogspot.com : Le blogue – bien écrit et illustré – d’une jeune Québécoise partie seule un an en Amérique latine, pour voyager, faire du bénévolat, etc.
quebecautourdumonde.com : Deux Québécois voyagent depuis 2005 et partagent les récits de leurs aventures. Ils offrent des conseils pratiques et de précieuses coordonnées.
asiemut.mine.nu : Une foule d’infos sur le projet Asiemut, un périple de 8000 kilomètres en vélo de la Mongolie à l’Inde (lire l’extrait du livre p. 36).
roadtrip-online.com : Deux amis et un Westfalia pour un road trip, du Québec à l’Amérique centrale.
lonelyplanet.fr/_htm/route : Lonely Planet fait le lien vers de nombreux sites présentant des projets personnels et originaux de voyageurs.
abm.fr : Aventure du Bout du Monde conduit à d’intéressants forums où voyageurs et futurs voyageurs échangent des informations sur leurs destinations et les pays visités.