Les incontournables du cinéma d’aventure
Alors que la Tournée mondiale du Festival de film de montagne de Banff s’installe pour sa tournée annuelle du Québec, voici de quoi occuper le reste de vos soirées d’hiver. Préparez le pop-corn!
Les classiques :
Alpinisme
Touching the Void (2003)
Jonglant entre documentaire et reconstitution de faits, le film de Kevin McDonald nous plonge avec brio dans l’univers de l’alpinisme où la ligne est mince entre la mort et la survie. Fascinante, mais effroyable, l’histoire se base sur l’authentique ascension de Joe Simpson et Simon Yates, deux alpinistes qui gravissent pour la première fois la face ouest du Siula Grande dans la cordillère des Andes en 1985. La descente du sommet se transforme en drame lorsqu’en pleine tempête, Joe Simpson se casse la jambe. Dans la descente, Joe se retrouve suspendu dans le vide. Véritable condamnation à mort pour l’un et l’autre des compagnons, Simon décide,après plusieurs dizaines de minutes, de couper la corde qui le relie à Joe. Le film se construit autour des témoignages des deux alpinistes avec des scènes de reconstitution à faire frémir. Dès sa sortie en 2003, le monde du plein air a acclamé ce film à petit budget (adaptation du livre écrit par Joe Simpson) que les producteurs et scénaristes ont voulu intimiste et réaliste (loin des effets spéciaux de Vertical Limit!). Il est considéré à ce jour comme l’un des plus beaux et grands films d’action en montagne.
Escalade
La série First Ascent
La série à avoir absolument dans sa bibliothèque! Ces six films relatent les défis qu’hommes et femmes se sont lancés sur la montagne. On parcourt les falaises de la planète, de la Patagonie au Tibet en passant par les gorges de l’Alaska en compagnie de grimpeurs, de basejumpers et d’alpinistes qui relèvent des défis encore jamais filmés. Réalisée par la compagnie Sender Films, la série First Ascent ne propose pas ici plusieurs chefs d’œuvre de l’escalade extrême. Cette série a été primée de nombreuses fois dans les festivals internationaux de films les plus reconnus (Telluride, Banff, Kendall Mountain). On gardera en mémoire les images des doigts tremblants d’Alex Honnold qui grimpent sans corde à plus de 2 000 pieds du sol et de Chris Sharma, le roi incontesté des grimpeurs, dans des figures plus aériennes que jamais.
Surf
The Endless Summer (1966)
Le film de référence pour tous les amants de la planche. Ce documentaire transforme la réalité en rêves. Dans les années Woodstock, deux surfeurs précurseurs parcourent l’Australie et l’Afrique à la recherche du plaisir des vagues. On chevauche avec eux des rouleaux féeriques et de véritables tubes liquides. On plonge dans une ambiance hippie grâce à la bande sonore constituée uniquement de musique (aucun son de vague par faute de moyen de l’équipe de production à l’époque). Il s’agit d’un des tout premiers films qui montrent que le surf est plus qu’un sport : c’est réellement un mode de vie. Une suite a été réalisée trente ans plus tard par le même réalisateur Bruce Brown, mais cette fois avec un peu plus de budget. La fascination pour les vagues reste intacte, les héros paraissent toujours aussi naïfs, mais il on les entend cette fois!
Expédition
The Endurance: Shackleton's Legendary Antarctic Expedition (2000)
Liam Neeson prête sa voix au charismatique et légendaire navigateur Ernest Shackleton dans un documentaire qui retrace son expédition périlleuse en Antarctique en 1914. Son bateau, l'Endurance, restera prisonnier des glaces, le contraignant lui et son équipage à survivre dans les effroyables conditions de l'enfer blanc. L’une des histoires de survie les plus mémorables de l’histoire polaire. Le film, réalisé par George Butler, est basé sur le livre de Caroline Alexander qui est devenu un best-seller. Il présente de rares images photographiées et tournées à l’époque, entrecoupées de scènes reconstituées. Outre une très belle réalisation, le film porte à l’écran avec réalisme les qualités incontestées de leadership que possédait Shackleton.
Ski
The Art of flight (2011)
L’incontournable du moment dans les films de ski, c’est The Art of Flight. On doit ce film à la collaboration entre la maison de production Brain Farm et Red Bull Media House. Les médisants diront qu’il s’agit d’un énième film de snowboard où l’on se prend en pleine figure de la poudreuse et les cabrioles des stars de la discipline, mais c’est bien plus que cela. L’équipe de tournage a utilisé des techniques ultramodernes empruntées aux plus beaux documentaires, encore inédites dans le cinéma du ski. Les scènes dignes de mention sont les incroyables ralentis donnant aux planchistes toute leur grâce et leur puissance. Une superproduction qui a coûté les yeux de la tête (10 millions de dollars!) avec une distribution onéreuse : John Jackson, Mark Landvik, Nico Mueller, Jake Blauvelt, etc. À télécharger sur iTunes (10 $)!
Les Hollywoodiens :
K2 : the ultimate high(1992)
Dans la lignée des grosses productions américaines comme Cliffhanger où la testostérone coule à flot, ce thriller de haute voltige met en vedette deux alpinistes orgueilleux à l’assaut du redoutable K2, la deuxième plus haute montagne au monde. Sorti en 1991, K2 : the ultimate highest à l’origine une pièce de théâtre qui a été réinterprétée avec trucages et scènes dramatiques à profusion. Une recette qui marche et dont le résultat nous transporte dans le rêve de nombreux alpinistes à la conquête de cette dangereuse montagne. On apprécie les effets visuels, mais les critiques du début des années 1990 se sont largement moqués de la pauvreté de l’histoire. Il n’en reste pas moins que ce film est un grand spectacle qui a fasciné une génération entière de gamins aux rêves d’alpinisme.
127 hours (2010)
Film de survie par excellence, 127 heures apporte son lot de sensations. On a le souffle coupé devant les paysages des canyons de l’Utah, on frissonne lorsque l’on tombe dans la faille et bien sûr, on se cache les yeux lorsque l’acteur principal se coupe le bras. Basé sur l’autobiographie d’Aron Ralston, jeune randonneur intrépide de 27 ans, le film retrace ses cinq jours d’agonie et de survie, le bras coincé sous un rocher au milieu d’une faille. Danny Boyle (le réalisateur de Trainspotting et Slumdog Millionaire) livre un film à gros budget, aux scènes stupéfiantes et efficaces. Avec 125 nominations dont plusieurs aux Oscars et aux Golden Globes, 127 heures a reçu 22 récompenses, la plupart pour le jeu remarquable de l’acteur James Franco. Une belle ode au courage et à la persévérance qui donne envie de randonner dans les parcs de l’Ouest américain. Mais une chose est sûre : personne n’oubliera son couteau!