Dominic Asselin : MontagnART!
Épris de verticalité, Dominic Asselin pratique et s’implique. Ancien président de la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, ardent défenseur du style alpin, il tentait en juillet l’ascension ambitieuse du Siula Grande, déterminé à vivre plus que jamais en artisan des cimes.
Camp de base : Montréal
Âge : 27 ans
Avant Passe-partout : Je passais chaque fin de semaine et mes vacances d’été dans notre chalet vers Mont-Laurier à m’inventer des histoires et à grimper aux arbres.
Bagages : Après un DEC en ébénisterie, je me suis dirigé vers un DEP en aérospatiale. J’aime la concentration et la logique qu’impose le travail manuel.
Révèl-action : J’ai découvert l’escalade sur une tour de glace au carnaval de Québec, il y a un peu plus de six ans.
Marche d’approche : Des amis et moi avons initié en 2002 le développement du site de la Forêt Ouareau dans Lanaudière (ndlr : ils ont reçu la Plaquette d’Or de la Fédération en 2005 pour le travail accompli). J'ai alors approché la FQME pour obtenir de l'aide. De fil en aiguille, j’en suis devenu bénévole, puis trésorier et président!
Philo d’en haut : Je prône le style alpin sans corde fixe et sans oxygène[1], et l’autonomie sans aide extérieure. Sinon, n'importe qui, avec de l'argent peut atteindre les plus hauts sommets. C'est comme violer l'essence de la montagne…
Roc & roll : Notre sport vit actuellement un tournant important avec un grand essor du nombre de pratiquants et une forte diminution des bénévoles. Il manque une relève de meneurs « positifs » et une implication plus large de la communauté.
Microcosmos : Les pratiquants québécois se spécialisent et rares sont ceux qui performent dans toutes les disciplines[2]. Ce manque de polyvalence entraîne parfois des accidents, car les gens ne savent pas comment réagir en cas de problèmes.
Point d’ancrage : Si chaque grimpeur décide de faire un petit bout de chemin, nous parviendrons à nous faire respecter par la population et le gouvernement du Québec. Sinon, l’escalade va tomber aux mains des intérêts privés. Adieu la gratuité d’accès!
Siula à chaud et à froid : Nous ne sommes pas parvenus au sommet[3], à cause des mauvaises conditions, mais en tant que chef d'expédition, je suis très satisfait de l'expérience et très fier de notre équipe…
Apprenti-sage : Un compagnon de cordée devrait être choisi avec autant de rigueur et de soin qu’un conjoint!
Auto-critique : Je suis passionné, fonceur mais très exigeant, autant envers moi qu’envers les autres.
Tendance mystique : Je crois à la force intérieure, à celle du psychisme et au pouvoir que nous donnent nos rêves.
Mon Nirvana à moi : La Montagne et une superbe fissure. J’oublie tous mes problèmes et mes angoisses. Je me sens vivre et… je me sens invincible!
Jamais sans : Mesgougounes, avec lesquelles je fais toutes mes marches d’approche.
Invitation au voyage : Il y en a tellement! Le Pakistan et le Tibet m’attirent bien sûr énormément, tant pour leurs montagnes que pour leurs cultures.
Suivez le guide : J’ai prévu de suivre les cours del'Association of Canadian Mountain Guides offerts pour la première fois au Québec l’an prochain.
Boule de cristal : Je me vois propriétaire d’une agence de guide d’escalade et d’une auberge en Alberta avec ma femme et nos enfants. Un endroit qui serait consacré à la montagne et à la santé avec une approche très familiale et environnementale.
Proverbe de vie : Quand tu n’es plus capable, tu n’es qu’à 50 % de tes ressources.
Dominic Asselin est commandité par The North Face, MSR, Asolo et Therm-a-Rest.
Ses ascensions mémorables :
- Sisyphus Summit – 22 pitchs, 5.10d (Alberta – 2002)
-Cap Trinité, dans le fjord du Saguenay (2002 et 2005)
- Snowpatch Spire, voie de trad. 5.10b (Bugaboos, C.‑B. – 2004)
- Voie Bullwinkle, grade 6 (Lac Willoughby, Vermont – 2006)
- Vallunaraju, 5674 m (Pérou), cote AD+ en solo 1200 mètres (2006)
- Santa Rosa, 5090 m, cote AD en solo (Pérou – 2006)
- Tentative du Siula Grande, 6344 m, (Pérou – 2006)