Courir autour du monde
Avec la popularité grandissante de la course à pied, des milliers d'épreuves sont organisées partout dans le monde, chaque année. Dans son ouvrage Courir autour du monde, notre collaboratrice Nathalie Rivard en recense 200 parmi les plus amusantes, les plus mythiques, les plus singulières… En exclusivité, nous vous présentons des extraits de ce guide unique en son genre, disponible en librairie le 9 mars, et qui est abondamment illustré et agrémenté de témoignages de coureurs.
Baikal Ice Marathon
Lac Baïkal, Russie
Mars
Le Baikal Ice Marathon est la course la plus exotique de la Russie et le marathon sur glace le plus rapide au monde ! Son parcours traverse le lac Baïkal, le plus grand et le plus profond de la planète entre Tanhoi et Listvyanka. Bien entendu, il est gelé à cette époque de l’année, car sinon, on parlerait plutôt d’une traversée à la nage…
Courir sur le lac gelé mettra votre technique de course à rude épreuve, mais si vous êtes un adepte de la technique « Pose » et que vous avez un entraîneur comme Peter Korsos, du Canada, qui fait courir ses adeptes sur des patinoires l’hiver, vous serez fin prêt pour affronter cette épreuve… ou presque ! En effet, aurez-vous le courage de vous mesurer au froid et aux vents de Sibérie… ?
Info : baikal-marathon.org
Ultramarathon Caballo Blanco et Norawas de Raramuri
Copper Canyon, Mexique
Mars
Vous avez déjà lu Born to Run, où on voit en photo Scott Jurek courir avec les Indiens Tarahumaras du Mexique ? En fait, cette course mythique a eu lieu à la suite de l’invitation de Micah True, que l’on surnommait Caballo Blanco (Cheval blanc), un coureur américain disparu en 2012 qui souhaitait ainsi recueillir des fonds pour préserver la culture de la course à pied de ce peuple autochtone.
L’histoire de Micah et des Tarahumaras (ou Raramuri), inspirante et profondément humaine, est racontée dans le documentaire Run Free, sorti en 2015. Vous y apprendrez entre autres que chaque année ou presque, grâce à l’initiative de Micah True, un Ultra Trail est organisé à Urique, dans le Copper Canyon.
Après une pause en 2015, la ville d’Urique prend le relais pour l’organisation en 2016, une excellente nouvelle, car tous ceux qui ont été en contact avec les Tarahumaras ont été touchés au plus profond de leur coeur par leur expérience. Autour de la même date, le Caballo Blanco Traditional Trail, un sentier névralgique pour les Raramuri d’environ 70 km, devrait être inauguré et reliera Urique à Batopilas.
En 2014, Marc Séguin, de Blainville, a participé à l’Ultra Trail Caballo Blanco et il en est revenu transformé. « Courir parmi le peuple des Tarahumaras, les côtoyer, manger avec eux dans leur vie quotidienne a changé ma vision de la course et de la vie. Les paysages peuvent sembler inhospitaliers, mais sont combien extraordinaires ! Il se passe quelque chose de magique lorsque l’on fait la longue descente de deux à trois heures vers Urique dans le canyon. On en ressort bouleversé, changé, touché ! On ne pense qu’à y retourner ! » [...]
Info : norawas.org
Bird in Hand Half Marathon
Lancaster County (Pennsylvanie), États-Unis
Septembre
Au coeur de la campagne bucolique de la communauté amish de Lancaster, en Pennsylvanie, se tient une course qui vous donnera l’impression de reculer dans le temps : ici, dans la vallée, vous ne verrez aucun poteau électrique, car les Amish vivent sans électricité. Les ravitaillements sont assurés par les enfants de cette communauté, vêtus de leurs costumes traditionnels ; les lapins de cadence sont en fait des carrioles tirées par des chevaux et l’assistance en cas de besoin se fait à l’aide d’une diligence.
Autour de la course, il y a aussi la soirée pâtes et pizza, la veille, et le feu de camp traditionnel avec les délicieux S’mores. Le jour de la course, une randonnée à vélo le matin et un festival de montgolfières ajoutent au charme de l’événement. Pour ceux qui courent le demimarathon, la médaille est certainement l’une des plus belles que vous ajouterez à votre collection, car elle est faite à la main par un forgeron, avec un vrai fer à cheval ayant déjà été utilisé par un cheval de la communauté ; au lieu du traditionnel ruban, on y attache un cordon de cuir. À l’arrivée, on vous remet une Whoopie Pie, une célèbre pâtisserie « hollandaise » de Pennsylvanie qui ravira les dents sucrées.
Info : bihhalf.com
Tenzing Hillary Everest Marathon
Népal
Mai
Il y a deux Marathons de l’Everest : un organisé par des Britanniques et ayant lieu tous les deux ans depuis 1985 ; et un autre qui a été créé par une compagnie népalaise sur l’Everest en 2003, le Tenzing Hillary Everest Marathon. Sa dénomination célèbre l’exploit du 29 mai 1953 de Tenzing Norgay et Edmund Hillary, les premiers à atteindre le « toit du monde ».
Le parcours du Tenzing Hillary Everest Marathon passe par les sentiers empruntés par les sherpas à Lobuche, Pheriche, Dingboche, Tengboche, Khumjung, Khunde et le célèbre Namche Bazaar. Il compte 2 777 m de dénivelé positif et 4 579 m de descente.
Guy Brouillette, de Saint-Eustache, l’a fait en 2013, pour célébrer ses 50 ans : « Vous commencerez votre course à 5 362 m au camp de base de l’Everest, pour terminer 2 000 m plus bas, à Namche Bazaar. Sur le trajet, vous serpenterez à travers des plantations d’orchidées et des forêts de rhododendrons ; vous croiserez quelques ruisseaux, traverserez des ponts suspendus et pourrez admirer les panoramas parmi les plus photogéniques de la terre.
L’aventure ne s’arrête pas au fil d’arrivée : quelques jours plus tard, tous les coureurs se réunissent à Katmandou pour une grande fête où on festoie, mange et boit en échangeant nos coordonnées. C’est la meilleure façon de clore cette course hors de l’ordinaire ! »
Info : everestmarathon.com
Une fille qui court
Trois-Rivières, Québec
Mai
Une fille qui court, c’est une course née du rêve de Nathalie Sanfaçon, une Trifluvienne qui a tellement aimé son expérience du demi-marathon Nike, à San Francisco, qu’elle a décidé de créer un gros événement de course au Québec pour rassembler des marcheuses et des coureuses, afin de leur faire vivre des moments magiques et de leur dire, à sa façon, qu’elles sont extraordinaires. Une course où chacune est appelée à réaliser son plein potentiel, que ce soit pour un 5 km, un 10 km ou un demi-marathon.
De sa course à San Francisco, Nathalie a emprunté des éléments qui l’ont marquée, comme la remise de médailles faite sur un tapis rouge par des pompiers en tuxedo. Sylvie Grenier, une résidente de Terrebonne, y a couru le demi-marathon en 2015, avec des amies, dont sa coach Isabel Boutin. Elle a beaucoup apprécié sa course : « Le parcours était parfait et bien balisé, il y avait beaucoup de monde partout pour nous encourager et la route choisie était intéressante, sur le bord du fleuve, traversant l’île Saint-Quentin et le Vieux-Trois-Rivières. Dans ce genre de course, les femmes sont solidaires les unes envers les autres et la pression de la performance est moins présente, quoique l’un n’empêche pas l’autre. »
Elle se rappellera toute sa vie les 500 derniers mètres, ce moment émouvant où une nuée de chandails roses s’étendait à perte de vue, et où les encouragements fusaient de partout. Comme aime le dire Nathalie Sanfaçon : « Une fille qui court, c’est une fille pour qui tout est possible ! » Pour certaines, ce défi de course est le début d’une belle aventure de dépassement de soi. [...]
Info : unefillequicourt.com
Courir autour du monde, par Nathalie Rivard, Les Éditions de l'Homme, Montréal, 2016, 256 pages, 29,95 $.