Vallées savoyardes : à chacun sa voie
Mon vol vers les plus beaux domaines skiables du monde tire à sa fin. De mon hublot, j’aperçois les Alpes françaises, un terrain de jeu dont je rêve depuis 1992, et dont les pentes m’avaient séduit lors des jeux olympiques d’Albertville et de la Savoie. Arrivé à Genève, je saute aussitôt dans l’autobus qui assure la connexion vers les stations de ski. Ma direction : la Tarentaise Vanoise, une région française à la frontière de la Suisse et de l’Italie qui s’étage de 400 à 3 852 mètres.
Après 2h30 de zigzag dans les cols savoyards, je pose mes valises au Club Med de Peisey-Vallandry situé aux pieds des pistes de Paradiski, le domaine skiable par excellence de la Savoie. Créé en 2003, il regroupe les domaines de la Plagne et des Arcs / Peisey-Vallandry grâce au téléphérique Vanoise Express, le plus grand au monde qui permet de sauter en moins de quatre minutes d’une vallée à l’autre
Aussitôt les G.O. salués, je pars explorer le village de Peisey. Ici, aucune structure n’encombre le panorama grandiose composé de 425 kilomètres de pistes bien protégées par le glacier de la Bellecôte et le glacier de l’Aiguille Rouge.
La beauté des stations du Paradiski réside dans la proximité des pistes avec les hébergements situés à quelques mètres des remonte-pentes.
Peisey-Vallandry est un bon point de départ pour les familles qui désirent initier leurs jeunes au ski et pour les débutants. Plusieurs écoles encadrent le développement des skieurs qui pourront s’habituer graduellement aux difficultés du terrain. Pour les adeptes expérimentés du hors-piste, le domaine du Paradiski offre de prodigieuses expériences. La face nord de Bellecôte ou la forêt de Malgover, souvent cités, de même que le couloir Vallançant. « Les pentes sont abruptes et les parcours saisissants. En skiant avec un guide, on profite au maximum des descentes dans un cadre sécuritaire » explique Kathleen Doucet, skieuse d’expérience qui fait partie du groupe invité par le Club Med.
Mais c’est en parlant avec l’instructeur de ski Stéphane de Coberge que je saisis l’ampleur du domaine. « Vous pouvez skier toute la semaine et ne jamais faire la même piste. » Il m’explique aussi que Peisey-Vallandry est très apprécié pour ses sentiers de raquettes, de ski de fond et ses cascades de glace. Pendant plusieurs mois le soleil n’atteint pas la face nordique de Peisey-Vallandry, ce qui donne des possibilités naturelles fabuleuses pour les pratiquants confirmés d’escalade de glace.
En plus d’offrir des conditions de ski exceptionnelles, la Savoie possède aussi une cuisine régionale savoureuse. À chaque soir je m’assure d’y faire honneur surtout lorsqu’il y a sur ma table la fondue au Beaufort, ce fromage du terroir essentiel à la gastronomie savoyarde.
Après quelques jours passés à Peisey-Vallandry et après 1h30 de voiture, j’arrive à Val Thorens, une station de ski dans les 3 Vallées qui s’est développée sur un sommet rocailleux à 2 300 mètres d’altitude.
Dès les premières minutes, on réalise qu’on est ici dans un tout autre univers que Peisey-Vallandry. À Val Tho, comme disent les locaux, la foule est plus jeune, plus fashion. Les accents de toutes nationalités contribuent au caractère international de la place. Fathia, employée à la centrale de réservation de Val Thorens confirme mes impressions : « Ces dernières années, la station a acquis une renommée internationale. On dénombre de plus en plus d’Israéliens, de Brésiliens et de Russes parmi les nombreux visiteurs dont nos cousins les Canadiens ». Ici, les soirées commencent avec l’apéro au bar 360 situé au cœur des pistes et se poursuit ensuite à la discothèque Malaysia jusqu’aux petites heures du matin.
Au-delà du jet-set international et des soirées bien arrosées, la renommée de Val Thorens est justifiée par des conditions de ski exceptionnelles qui font des jaloux dans la région ! Les débutants y trouvent leur compte, mais l’expérience sera décuplée pour ceux qui optent pour le hors-piste. Le skieur expérimenté se régalera de pentes raides et de conditions extrêmes sur les pistes Saints Pères, Couloir Guillon, et Cime Caron. La liste est longue et les plaisirs garantis grâce à ses six mètres de neige sèche et de poudreuse qui recouvrent à perte de vue des champs de hors-piste.
Il y a plus de 150 km de pistes balisées pour s’amuser à Val Thorens mais on peut skier en hors-piste sur plus de 1 000 mètres de dénivelés à partir de la cime Caron qui règne à 3 195 mètres jusqu’à la station. La descente est marquante pour ceux qui cherchent à vivre l’expérience ultime en compagnie d’un guide de haute montagne. Leurs connaissances du terrain et leur analyse des différentes surfaces apportent un très apprécié sentiment de sécurité lorsqu’on dévale des surfaces extrêmes pour la première fois.
Après plusieurs jours de ski, mon corps rassasié est moins pressé de partir que lors de mon arrivée à Genève. Une fatigue physique s’installe, résultat de descentes mémorables dans un environnement où je n’hésiterai pas à retourner.
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Les frais de ce voyage ont été assumés par le Club Med de Peisey-Vallandry et de Val Thorens Sensations