Neuf alpinistes et un guide pakistanais ont perdu la vie samedi soir dernier lorsqu'un groupe de talibans déguisés en policiers ont pris d'assaut le camp de base du Nanga Parbat. L'alpiniste québécois Gabriel Filippi était sur les lieux la veille et venait de prendre la décision d'abandonner le sommet pour revenir près des siens, ce qui lui a sauvé la vie! Voici ce qu'il a bien voulu nous livrer malgré le choc :
« Considérant les circonstances de cette tragédie, je vais relativement bien. Chanceux dans cette tragique aventure, j'ai quitté le camp de base la journée précédant les événements. Après mûre réflexion, j'avais décidé de prioriser la famille. C'est en débarquant, dimanche après-midi, de l'avion à Montréal que j'ai pris connaissance de ce qui s'est passé au camp de base. Je suis de retour à Montréal auprès des miens et très heureux d'être vivant et je ne peux être que reconnaissant de cette chance d'être encore parmi eux. Pour l'instant, je ne donnerai pas d'entrevue, tout cela par solidarité avec mes compagnons de grimpe sur le Nanga Parbat qui eux, lors de leur retour des camps supérieurs, ont été témoins du bain de sang laissé par les talibans. Je ne peux qu'imaginer ce qu'ils vivent tous en ce moment. Maintenant, chacun retourne à la maison et doit gérer cette tragique situation à un niveau très personnel et leur souhaite le plus grand courage. Par ce silence, je veux aussi et surtout rendre hommage, en particulier à mon compagnon de cordée Ernestas (Lituanie) et, aux autres grimpeurs décédés avec qui j'ai partagé un thé, une discussion ou entraidé sur la montagne. Ces gens étaient devenus des amis. Mes pensées et prières vont à leurs familles et amis. »
