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  • Crédit: Philippe Gaudreault

Raquettes 2015-2016 : Les bonnes (et moins bonnes) pistes de la saison

Un long chemin a été parcouru depuis les typiques queues de castor et les pattes d’ours. L’introduction de châssis en aluminium a créé un regain d’intérêt pour la raquette et a élargi la pratique de cette dernière, la faisant passer de moyen de transport à activité populaire de plein air. Si les avancées technologiques ont été importantes au cours des deux dernières décennies, les fabricants ne cessent de montrer patte blanche afin d’optimiser leurs produits.

Les récentes innovations, telles l’apparition du pivot ainsi que la création d’un harnais de pied ergonomique ont grandement contribué à élargir le bassin de pratiquants de ce sport. La saison 2015-2016 apporte son lot de transformations qui ne passera pas inaperçu, même sous plusieurs centimètres de neige. Du côté de la compagnie française TSL, la migration de la flotte vers le composite et le carbone est presque complétée. Si MSR a depuis longtemps favorisé ce matériau, Atlas et GV continuent à travailler avec un aluminium flexible et durable. Tubbs fait de l’ergonomie sa priorité alors que Faber ose redéfinir la forme du tamis. Tour d’horizon.

En constante innovation
 
TSL est un joueur européen qui fait de plus en plus sa place en Amérique du Nord. Les produits développés en Haute-Savoie se caractérisent par leurs nombreux brevets en matière de raquettes : l’ajustement par coulissement de la talonnière (qui permet une fixation à la précision optimale) ainsi que le réglage latéral à l’avant de la botte sont des avancées intéressantes. Bref, la mémorisation complète de la forme de la chaussure augmente le confort et annule les réglages à chaque sortie.
 
MSR, reconnue pour ses produits durables en haute montagne, mise sur un crampon en aluminium ultra-léger qui couvre l’ensemble de la raquette. Découpé au laser, ce pont offre une torsion qui permet une accroche constante. Les produits en plastique sont dotés de lames latérales du même genre. 
 
Atlas mise sur la forme en V, le ReactiV-Trac, afin d’assurer une flottabilité maximale. Tous les produits reposent sur un cadre en aluminium et les systèmes d’attache varient entre les sangles en nylon et celles en uréthane. La suspension présente depuis les débuts offre un mouvement du pied naturel. Le manufacturier Tubbs, basé en Oregon, offre la série 1906, fier de ses produits qui perdurent à travers le siècle. Le système de fixation en mousse EVA, disponible sur les autres produits, est une technologie qui mérite qu’on s’y attarde.
 
Les manufacturiers québécois sont aussi très agressifs. Du côté de GV, la fameuse technologie Step-in empruntée au vélo, qui permet de garder l’ensemble de crampons directement sur la botte, offre une polyvalence surprenante. Il est possible de laisser de côté la raquette en utilisant uniquement les crampons. Ce système est offert de série sur plus de trois modèles. Quant au fabricant Faber, basé à Wendake, il continue à produire des raquettes en bois (sur lesquelles la neige et la glace ne collent pas) mais ses produits en aluminium, dont certains sont dotés du tamis à ailes de traction WTD, présentent une innovation majeure.
 
L’épreuve du terrain
 
L’offre se décline principalement en trois catégories, c’est-à-dire les raquettes récréatives, celles de course et finalement les produits conçus pour l’arrière-pays. Certains fabricants nous ont permis d’effectuer des tests avec leurs raquettes, spécialement celles pensées pour une utilisation en montagne, hors-pistes.
 
À la recherche d’une bonne quantité de neige, de forts dénivelés ainsi que de pics rocheux écorchant les tamis, le choix s’est rapidement arrêté sur le parc national des Monts-Valin, au Saguenay. La mythique Vallée des fantômes, où les accumulations dépassent les six mètres, offrait un terrain de jeu particulièrement prometteur. Notre cohorte de quatre testeurs, trentenaires en bonne forme physique dont le poids variait de 150 à 210 livres, s’est donc dirigée vers Saint-Fulgence afin de s’enfoncer dans les conifères ployant sous le couvert neigeux.
 
Les critères d’essai comprenaient, entre autres, le confort du produit et de la fixation, de même que la stabilité dans tous types de terrain. Le poids ainsi que l’accroche des crampons ont reçu une attention particulière, et la maniabilité ainsi que la facilité de manipulation de la fixation se sont vues scrutées à la loupe. Au final, un regard sur la qualité versus le prix demandé a coiffé nos observations.
 
Crédit: TSL
 
TSL Symbioz Elite
325 $
4.5 flocons sur 5
 
Les raquettes hyper-flexibles avec renforts en carbone offrent une torsion sans pareil. Les huit crampons tranchants procurent une adhérence phénoménale sur la glace. La cale de montée, facile à déployer avec le panier du bâton, a été appréciée. Le système de fixation est adéquat, mais long à manipuler. Enfin, son terrain de jeu est définitivement la surface dure et balayée par les vents, car le thermoplastique malléable nuit à sa flottabilité. La forme en taille de guêpe, empêchant les pieds de s’accrocher, est à souligner.
 
 
TSL 227
219 $
4 flocons sur 5
 
Le produit à privilégier pour une utilisation en neige profonde : la portance est étonnante. La fixation est robuste et l’attache est réglée très rapidement. Certains testeurs ont trouvé que le devant de la raquette est un peu long, surtout en descente où le pied est mal centré. Malgré sa faiblesse au niveau des crampons, l’adhérence est adéquate. La griffe avant est légèrement surélevée ce qui crée un inconfort lors de la marche en sentier. Enfin, la fixation peut se bloquer, point non-négligeable en descente.
 
Crédit: Raquettes GV
 
GV Mountain Extreme
230 $
3,5 flocons sur 5
 
« Les dents de la mer » serait sans aucun doute le sobriquet le plus adéquat pour cette raquette. L’accroche est intraitable, autant en montée qu’en descente. Toutefois, cela a une incidence sur son poids. Des testeurs ont ressenti des points de pression sur la botte avec les sangles à cliquets, qui ont tendance à se dérégler en utilisation massive. La cale de montée est difficile à manipuler avec le bâton.
 
SnowXu
 
SnowXu
195 $ US
3 flocons sur 5
 
Une raquette pas plus grosse qu’un clavier d’ordinateur une fois pliée, qui peut supporter jusqu’à 250 livres. Ce produit révolutionnaire est sans aucun doute conçu pour les motoneigistes, planchistes et secouristes pour qui l’utilisation n’est que temporaire. Le système de crampons manque d’accroche, mais tous les testeurs ont été charmés par son système d’attache qui se manipule à une seule main. Dessinée à partir d’un cadre en X, sa portance est élevée. Le tamis en toile, qui permet de la plier, exige qu’on le traite avec douceur.
 
Crédit: Nevitrek
 
Nevitrek Adirondack 25
130 $ US
4.5 flocons sur 5
 
Alors que les constructeurs multiplient les nouveautés, cette raquette minimaliste a fait mentir les apparences. Ce fut la raquette la plus facile à mettre et à enlever, le tout sans se geler les mains. Légère et mordante, elle a livré toute sa polyvalence autant en sentier qu’en hors-pistes. Le produit du fabricant newyorkais possède des trous profilés sur le tamis ainsi qu’un cadre en U robuste. Le confort est impressionnant et la cale de montée facile à manipuler. 
 
Crédit: Faber
 
Faber Mountain Master 
254 $
4 flocons sur 5
 
Une raquette massive pour une utilisation en poudreuse dans les contrées inexplorées. Le système de fixation n’a pas fait l’unanimité avec la bande à régler derrière le talon. Certains ont noté un déplacement latéral du pied important après une utilisation intensive. Elle fut appréciée en descente pour sa stabilité, et louangée dans les accumulations profondes. Son gabarit a bien évidemment une incidence sur son poids.
 
Crédit: Faber
 
220$
5 flocons sur 5
 
La raquette qui fait l’unanimité. Son poids est tellement minime qu’on ne la sent pas du tout. Le système de fixation est génial, simple, assure une prise parfaite sur toute la botte et peut-être manipulé avec des mitaines.  Les trous profilés sur le tamis la rendent impressionnante dans la neige folle malgré son étroitesse. Son cadre à demi-fermé ne compromet nullement sa robustesse. La stabilité en descente est impressionnante, et son système de crampons est confortable et assure une agressivité en montée. Un coup de cœur pour tous les testeurs.
 
Si l’offre est pour le moins déroutante, le choix d’une raquette à neige doit être fait en fonction de son utilisation selon le type de terrain fréquenté. Les fabricants proposent une panoplie de caractéristiques afin de séduire les amateurs mais, au final, rien ne saurait remplacer un essai dans l’environnement nécessaire à la pratique de ce sport.
Commentaires (6)
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fabersnowshoes - 05/11/2015 15:42
Votre description de la Navitrek semble être un complément de la critique de la Faber Sommet...
Dave Martineau - 05/11/2015 08:54
YoRi, Chopperblue, je suis le représentant MSR et sachez que je n'ai pas été contacté à propos de cet essaie de raquettes à neige. Si la demande est faite dans un délai raisonnable, nous fournissons les produits demandés pour des essais par les médias.
GuillaumeStp - 28/10/2015 20:35
Il faut que savoir que nous soumettons à tous les fabricants notre désir de tester leurs produits. Ils ne nous répondent pas nécessairement. En ce qui concerne ce test, MSR ne nous a pas fourni de produit,ce qui explique cette absence.
chopperblue - 28/10/2015 17:51
Même commentaire que Yori "Msr" pas assez bon??? Mes Évolution, ça prêt de 16 ans que je travail avec, que ce soit en randonnée ou quand je fais du bois, nul à son pareil tant qu'à moi.