Pour partir : Le chalet à voiles
L'été a soufflé ses derniers soupirs, traînant quelques voiliers dans son sillage. Ces modestes embarcations ont profité de la belle saison pour explorer le fleuve et les lacs d'ici, de l'Ontario ou des États-Unis.
C'est à cette période de l'année que nous aurions rentré le nôtre au Québec après un été sur le lac Champlain. Un bateau que mes parents n'ont plus, mais qui m'a vu grandir pendant près de 20 ans.
La fin d'une saison de voile c'est aussi la clôture de quelques mois d'aventures, et surtout, de nomadisme en totale symbiose avec dame Nature. En fait, la vie sur un bateau c’est du pur plein air. Beau temps, mauvais temps, les journées se passent dehors, dans le cockpit et sur le pont. Parfois, les jours de pluie, les enfants demeurent à l'intérieur. Rare. Le reste du temps, ils savourent le grand air vent dans les cheveux.
Naviguer à la voile, c’est vivre, pour le meilleur et pour le pire, au rythme et des caprices que la nature impose! Comme toutes ces fois où nous étions pris au beau milieu du lac à faire du surplace, alors que mon père à la barre gardait espoir : « Le vent s'en vient, je le sens! » Et cette chaleur que l'on combat en s'envoyant gaiement des seaux d'eau sur la tête.
C'est aussi devoir diminuer sa voilure, parce que ça devient un peu trop mouvementé. Et bien entendu, écouter religieusement Arnold, le monsieur Météo robotique, faire des annonces en continu à la radio. « Bon, il faut changer de baie pour la nuit, le vent vire du nord au sud! »
Au-delà des signaux maritimes et de savoir manier un génois, un bateau, en fait c’est un peu comme un chalet avec des voiles. D'abord, il y a la préparation et la planification des vacances qui sont un exercice en soi! Puis il y a l’organisation du quotidien dans un espace clos où tout est maximisé et rangé. Rien ne doit traîner, sinon les objets risquent de valser au gré des flots!
Une fois les amarres larguées, la vie est souvent douce, passée à prendre un bain de vitamine D, étendu sur le pont, ou à regarder l'horizon, de la musique dans les oreilles et des rêves plein la tête. Et tous ces soupers au coucher de soleil, un verre de vin à la main, à écouter le huard qui se balade juste à tribord. Et, la nuit venue, ce ciel limpide aux étoiles par milliers.
Parfois, le temps se gâte. Orages et minitornades, sans parler des tempêtes du nord qui arrivent subitement. Quand vous lisez la peur dans les yeux de vos parents, vous savez alors que les choses sont sérieuses, tandis qu'ils vous tendent les gilets de sauvetage. Même ancré, le bateau tangue et nous oblige à faire de la contre-gîte en contournant la table de cuisine. Ou encore, toutes ces fois à fuir les intempéries et s'arrimer à un quai juste à temps! Au cours des années, il y a eu quelques frousses... même sur les lacs!
Mais la vie en plein air sous les voiles est surtout trépidante. Exploration d'îles inhabitées, baignades, plongée en apnée, chasse aux grenouilles avec les amis. Il y a les joyeuses matinées à déjeuner comme en camping, ou ces soirées de parties de cartes enflammées. Mais le plus important, ces journées venteuses à souhait, à être éclaboussé par les vagues et gîter juste assez pour se sentir vivant. Si vivant!
À cheval entre l'été et l'automne, je pense à toutes ces saisons de voile et je me dis que c'était la belle vie.
Encore plus
Vous avez envie de voile pour l'été prochain, ou de naviguer dans le sud cet hiver? Pour louer, avec ou sans équipage:
— Voile sans frontière : vsfyacht.com
— Voile Mercator : voilemercator.com
— Les puces nautiques, annonces spécialisées avec offres de location de navires : lespucesnautiques.com