Plus d’équipement pour moins cher
Pourquoi acheter de l’équipement de plein air en solo quand on ne l’utilise que quelques fois pendant l’année? L’achat partagé peut vous permettre d'économiser de l’argent et de trouver des compagnons pour vos prochaines aventures.
Il y a quelques années, j’ai acheté une chaloupe avec huit amis pour faire notre voyage de pêche annuel. Plus récemment, je me suis acheté une remorque avec deux autres amis dans mon secteur. Puis, l’an dernier, j’ai acheté un rabaska avec neuf autres couples d’amis. Plus j’y pense, et plus j’ai envie de m’équiper en groupe, car, avec la vie de famille, rares sont les jouets que j’utilise toutes les semaines.
Dans notre société individualiste, le concept demeure peu répandu, mais quelques exemples inspirants vous donneront le gout d’en faire plus avec moins!
Pour partager et économiser
Il y a une dizaine d’années, Pierre Lévesque a fait l’achat d’un raft avec une amie. Ancien guide de rafting, il voulait une embarcation pour en profiter pendant le Festival d’eau vive du Bas-Saguenay qu’il organise chaque printemps. Son amie souhaitait s’en servir une ou deux fins de semaine par an pour faire des expéditions. Ils ont donc fait l’achat en commun. « J’adore le concept. Ça fait coopératif, on épargne de l’argent et notre matériel ne reste pas dans le garage », explique-t-il.
Aujourd’hui père de deux enfants, Pierre souhaitait s’acheter un kayak gonflable (aussi appelé un croco), mais comme il a maintenant moins le temps pour pratiquer des activités de plein air, le concept de l’achat partagé s’est avéré la meilleure solution. Il a donc partagé les frais pour l’achat du kayak avec trois amis. En plus d’économiser, « ça permet à des gens plus néophytes de prendre confiance », dit-il. De plus, les coacheteurs deviennent des partenaires idéaux pour aller faire une sortie sur la rivière.
Selon Pierre Lévesque, pour que l’expérience soit positive, les acheteurs doivent vivre à proximité afin de faciliter le transport de l’équipement partagé. En outre, les partenaires doivent dresser une liste des règlements à respecter : « Tout le monde doit faire attention au matériel. Si c’est de l’usure normale, on paie les réparations en commun », souligne ce dernier. Mais si c’est de la négligence, le coupable devra payer de sa poche. Pour le petit groupe de Pierre, un courriel suffit pour réserver l’équipement.
Une flotte impressionnante!
À Tewkesbury, près de Stoneham, un groupe d’une vingtaine d’amis a poussé le concept encore plus loin grâce aux hasards de la vie. Après une décennie de descentes entre amis sur la rivière Jacques-Cartier, ils ont constitué une flotte partagée impressionnante : huit rafts, deux kayaks gonflables, deux bateaux Révolution (à coque rigide), un cataraft, plusieurs canots et kayaks de rivière, ainsi qu’une vingtaine de combinaisons isothermiques, pagaies, casques et vestes de sécurité!
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Tout a commencé il y a une dizaine d’années, alors que Bill, un guide de rivière connu dans la région de Québec, rêvait de faire plus de sorties de rafting amicales, hors de toute activité commerciale. Il a ramassé les vieux bateaux que les compagnies ne voulaient plus pour les mettre dans la shed, devenue mythique depuis. Puis, il a proposé à ses amis d’entreposer leurs bateaux au même endroit, à une condition : tout le monde pourrait en profiter. Sans trop le savoir, il venait de lancer une petite révolution. « Le seul critère à respecter pour utiliser le matériel est de mettre du matériel pour toi et un autre personne dans la shed, explique Lise-Anne Masson, qui fait partie du groupe depuis plusieurs années. Personne ne paye. Il n’y a pas de clients. On fait des descentes juste pour le bon plaisir ». C’est ainsi que le nom du groupe informel est né : Aventures mon bon plaisir. La clé est justement de garder une structure complètement informelle. Pas de réservation et pas d’argent impliqué. Seulement un groupe d’amis qui partagent de l’équipement pour profiter à fond de l’eau vive. « On sort parfois avec 12 embarcations sur la rivière Jacques-Cartier », mentionne Lise-Anne Masson.
Au fil des ans, de nouveaux amis se sont joints au groupe et la flotte ne cesse de grandir. S’il y a un bris, le fautif le répare ou paie pour les réparations. Pour emprunter du matériel pour une expédition de quelques jours, il suffit d’appeler le propriétaire original et d’obtenir son accord. Aujourd'hui le groupe rassemble des pagayeurs de 25 à 45 ans qui partagent non seulement de l’équipement, mais avant tout la même passion de la rivière.
En partageant de l’équipement entre amis, on crée des occasions supplémentaires pour aller jouer dehors, pour partager des moments entre amis sur la rivière, en forêt ou sur la neige, qui valent tout l’or du monde. Et tout ça pour presque rien!