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5 métiers d’aventure sous la loupe

Passionnés, audacieux, hyperactifs et surtout épanouis, ces cinq Québécois ont réalisé leur rêve de toujours en faisant de leur vie professionnelle une aventure! Portrait de ces cinq accrocs à l’anti-routine!

Mathieu Dupuis, photographe 
Crédit : Mathieu Dupuis

Mars 2013. Mathieu Dupuis prépare ses sacs photo dans l'attente fébrile de la tempête... Sutton l'attend pour un séance photo au petit matin. Ce natif d’Abitibi-Témiscamingue compte parmi les photographes les plus renommés du Québec pour ses saisissants clichés de plein air. Sa passion, devenue son métier à temps plein depuis 13 ans, est d’immortaliser les plus belles facettes de la nature. Pour cela, il n’hésite pas à braver les éléments et s’aventurer en ski hors-piste, en kayak de mer ou en hydravion au cœur même de la nature afin de saisir à travers son appareil photo la lumière ou le mouvement qui fera toute la différence sur la pellicule.

À l’écoute des variations de la nature telles que la courbure des feuilles avant un orage ou la couleur de l’horizon à l’aube, Mathieu a développé au fil des années un instinct et un sens de l’observation bien plus efficaces que les bulletins météo pour connaitre l’atmosphère des prochaines heures. Au gré des contrats qui l’amènent à parcourir la planète, il partage son temps entre le transport, le repérage, les shootings à l’aube et au coucher du soleil, puis le traitement de l’image et la postproduction au bureau. Pour rien au monde il ne changerait d'emploi car pour lui, cette passion est devenue un mode de vie. (mathieudupuis.com)

Formation : Mathieu a suivi une formation de photographie commerciale avant de se tourner vers le plein air. La plupart des photographes professionnels sont des autodidactes.
Qualités requises : une patience sans limites et un grand souci du détail. Également un sens aigu de l’adaptation et de l’improvisation, quelle que soit la situation. Enfin, un caractère d’entrepreneur.
Avantages du métier : travailler au cœur de la nature et des éléments. Gérer son temps de manière autonome.
Inconvénients : horaires de travail longs et souvent décalés. Certaines commandes de photos demandent de partir loin et longtemps de la maison.
Rémunération : de 10 000$/an à plus de 100 000$/an en fonction de la notoriété du photographe, du nombre de commandes et de l’importance des employeurs. Peu de photographes vivent à l’année de leur passion.
Temps passé sur le terrain : 50 % de l’année, l’autre moitié du temps en pré ou postproduction. Pour une heure de photographie en nature, Mathieu estime qu’il faut passer trois heures au bureau. Périodes les plus actives de l’année : de décembre à février puis de mai à octobre.

Michel Turcotte, pilote de brousse

La cadre de travail de Michel Turcotte, c’est le ciel québécois et les immensités du Nord à observer depuis la cabine de l’hydravion! Chef pilote d’Air Saguenay depuis 2008, il cumule 38 années de pilotage de brousse tant sur des appareils à flotteurs que des avions à skis en hiver. Boulot d’aventure et d’imprévu, il peut aussi bien être amené à transporter un médecin en visite dans des communautés autochtones reculées qu’à participer à des patrouilles scientifiques de recensement des baleines dans le Saint-Laurent ou de morses dans l’océan Arctique.

Contrairement aux vols des avions commerciaux, le pilote de brousse est seul aux commandes de son appareil et seul membre de l’équipage à bord. Il ne doit pas seulement piloter mais également aider au chargement des marchandises de ravitaillement à destination des bases d’exploration minière ou des camps reculés de pêcheurs. Son territoire d’action est immense : « Tout ce qu’il y a au nord d’une ligne tracée entre Chibougamau, Chicoutimi et Sept-Îles, c’est à dire partout où il est presque impossible de se rendre autrement que par les airs! »

Formation : Michel est diplômé du Centre québécois de formation en aéronautique (CQFA) en pilotage de brousse (Cégep de Chicoutimi).
Qualités requises : autonomie, organisation, discipline afin de pouvoir prendre seul des décisions importantes. Sens inné de la prudence.
Avantages du métier : cadre de travail unique. Plaisir de jouer avec les éléments.
Inconvénients : horaires de travail chargés et parfois décalés. Isolement géographique.
Rémunération : entre 50 000 $ et 75 000 $ par an pour un pilote d’expérience.
Temps passé sur le terrain : entre 50 % et 75 % du temps. La période la plus intense est l’été, de juin à septembre. Certains pilotes continuent de travailler en hiver. D’autres deviennent instructeurs lors de la basse saison (début du printemps et fin de l’automne).

Frédéric Banville-Côté, géographe

Crédit: Frédéric Banville-Côté

Glissement de terrain, inondation, avalanche, séisme… le métier de géographe amène Frédéric Banville-Côté à étudier le caractère le plus dangereux de la nature. Après une formation en géographie à l’UQAR, il est désormais conseiller en gestion des risques naturels au sein du ministère de la Sécurité publique. Son rôle est de s’occuper des aléas qui touchent les environnements nordiques ou montagnards du Québec, comme la fonte du pergélisol et l’érosion des falaises. « Mon emploi consiste à aller observer ces phénomènes sur place et à en mesurer l’impact », explique-t-il.

Bardé de GPS, appareils photo et d’outils d’analyse, Frédéric est amené à se déplacer sur tout le territoire du Québec, de Blanc-Sablon à Kuujjuaq. « C’est un travail vraiment épanouissant pour un mordu de plein air comme moi. Je ne me contente pas simplement de randonner dans la nature, je l’observe et j’essaye de comprendre comment les paysages se sont créés et ce qu’ils peuvent devenir. » Au plus près des instances de décision du ministère, il essaye d’orienter le mieux possible les dirigeants pour changer les choses en matière de prévention de catastrophes naturelles et surtout éviter les erreurs qui coutent cher aux populations et à la nature.

Formation : Frédéric a obtenu un baccalauréat en géographie physique à l’UQAR (Rimouski).
Qualités requises : être très curieux et observateur de l’environnement qui nous entoure. Aimer comprendre les phénomènes de la nature.
Avantages du métier : allier la théorie à la pratique en se déplaçant sur le terrain. Voyager un peu partout au Québec et souvent loin des sentiers battus.
Inconvénients : ce boulot a également une grande part de bureaucratie, qui peut en rebuter certains.
Rémunération : entre 35 000 $/an pour un poste dans une association sans but lucratif à 80 000 $/an en poste dans une firme privée d’exploitation minière, par exemple.
Temps passé sur le terrain : entre 30 % et 60 % du temps, en fonction des employeurs. Frédéric se déplace de un à quatre jours par mois sur le terrain.

Marie-Andrée Fortin, guide de montagne

Crédit: Marie-Andrée Fortin

La plus belle récompense pour Marie-Andrée Fortin, c’est de réussir à faire sourire ses clients même lorsqu’ils se trouvent en dehors de leur zone de confort et de voir des étoiles dans leurs yeux à la fin d’une longue randonnée. C’est pour ce contact humain privilégié et la possibilité de partager sa passion pour la nature que Marie-Andrée a choisi de devenir guide, un métier qu’elle pensait autrefois inaccessible, car peu conventionnel pour une femme.

Après sept années d’enseignement au primaire, elle suit une formation en plein air au Collège Saint-Laurent, puis guide son premier groupe en kayak de mer aux iles de la Madeleine. Passionnée depuis toujours par la montagne et la randonnée, surtout l’hiver, elle travaille depuis deux ans pour plusieurs agences de plein air au Québec. Ses contrats la mènent à guider des groupes en randonnée ou en vélo, dans la province, mais également au Canada et aux États-Unis, pour de courts ou longs séjours.

Difficile d’être une femme guide au Québec? « J’aime voir les gens qui arrivent et s’attendent à voir un homme avec une barbe et le chapeau typique de chasseur. Le défi est lancé! s’amuse-t-elle. Pour une fille guide, il faut être sûre de soi, avoir le sourire, répondre aux attentes des gens puis le déclic du leadership s’amorce en peu de temps. Souvent, les clients qui ont un doute au départ sont ceux qui nous suivraient n’importe où après le voyage. »

Femme de caractère et d’aspiration, Marie-Andrée se lance un nouveau défi cet hiver : celui de traverser le Québec en ski nordique, de Montréal à Kuujuaq, aux côtés de trois amis guides (projet-karibu.com).

Formation : Marie-Andrée a suivi une formation au Collège Saint-Laurent pour devenir guide en tourisme d’aventure. Elle a par la suite obtenu des certifications nautiques en kayak, canot eau calme et eau vive. Elle est depuis peu instructrice de premiers soins en région isolée.
Qualités requises : polyvalence, organisation ainsi que du leadership, une qualité indispensable chez une femme guide.
Avantages du métier : un contact humain privilégié. Voir les sourires sur les visages et entendre les rires des clients après une journée à rouler ou à marcher.
Inconvénients : devoir donner 100 % de soi-même 24 h/24 h lors d’un séjour et accumulation la fatigue lorsque plusieurs circuits guidés s’enchainent lors de la saison haute.
Rémunération : à partir de 110 $ par jour sur le terrain. Jusqu’à 200 $/jour pour une durée déterminée.
Temps passé sur le terrain : 50 % à 80 % du temps en fonction des contrats obtenus. En permanence sur le terrain en saison haute, ainsi que lors des congés et des fins de semaine. Il faut par contre parfois avoir un autre emploi en basse saison.

Steve Delage, technicien en recherche et sauvetage 

Que ce soit lors de la descente d'un hélicoptère Griffon au moyen d'un treuil au-dessus des eaux tumultueuses des Grands Lacs, en bravant le blizzard dans l’Arctique canadien ou en se portant au secours de randonneurs perdus en forêt, les équipes très bien entrainées de recherche et sauvetage (SAR) risquent tous les jours leur vie pour sauver celles des autres. « Notre mission est de venir en aide à toute personne en danger et inaccessible aux ambulanciers ou aux pompiers, explique le caporal-chef Steve Delage, posté à la base de Trenton, en Ontario. Notre territoire d’action représente 10 000 000 de km2. »

Après une expérience de huit années dans l’Infanterie au sein des Forces canadiennes, ce Québécois de 33 ans a suivi une formation intense en techniques de recherche et de sauvetage de dix mois. Entrainés à être de véritables « paramédicaux aéroportés », ces militaires chevronnés apprennent tout des multiples facettes du métier : assistance médicale, mais également survie arctique, entrainement aux avalanches, ski hors-piste, plongée, survie en mer, sauvetage en montagne, escalade de glace, sauvetage de personnes prisonnières de bateaux renversés ou encore parachutisme.

Doté d’une endurance physique exceptionnelle ainsi que d’un sens du devoir remarquable, Steve Delage aime la diversité des missions auxquelles il est confronté : « Mon job est un anti-routine qui me fait vivre des aventures vraiment excitantes! Et tout cela dans le but de venir en aide aux autres! »

Formation : il faut avoir servi quatre ans dans les Forces canadiennes pour pouvoir prétendre devenir Tech SAR. Il faut ensuite passer un examen de présélection puis faire10 mois d’entrainement.
Qualités requises : sens du devoir, capacité d’adaptation en toutes circonstances et polyvalence d’action.
Avantages du métier : diversité des missions et des tâches à accomplir. Toucher à toutes les disciplines du plein air, et ce, tous les jours, que ce soit en mission ou en entrainement.
Inconvénients : boulot extrêmement exigeant, à la fois physiquement et moralement. Horaires de travail complexes (sur appel).
Rémunération : de 40 000 $/an (militaire du rang) à plus de 80 000 $/an (officier), en fonction du grade. Les tech SAR obtiennent également une prime de risque annuelle.
Temps passé sur le terrain : plus de 90 % du temps, soit en mission, soit en entrainement dans la nature.

Et si c'est plutôt les voyages qui vous passionnent, consultez notre article 5 façons de faire de l'argent en voyageant!



Trouvez votre vocation

Crédit: Marc Loiselle, Sépaq

Travailler dans un bureau de 9 h à 17 h vous ennuie? Soumettez-vous à ce quiz de personnalité afin de mieux connaitre votre vocation plein air!

  1. Que représente le plus la nature pour vous?

@ Un milieu extrême dans lequel je veux jouer
# Un environnement passionnant à observer
* Un lieu de récréation pour les fins de semaine

  1. Comment vous comportez-vous en activité de groupe?

* Je n’aime pas les activités de groupe
# Je suis observateur et plutôt distant
@ C’est moi qui ai la carte en main et qui dirige le reste du groupe

  1.  Quelles sont vos attentes financières?

# Je recherche un minimum de sécurité financière
* Hautes, car je dois rembourser la construction de la piscine et l’achat du Winnebago
@ L’épanouissement lié à mon métier est plus important que mes revenus

  1. Combien de temps êtes-vous capable d’être dans la nature sans vous laver?

@ Ni la saleté ni les mauvaises odeurs n’ont d’importance pour moi
# Le problème, ce n’est pas de supporter mon odeur, mais celles des autres!
* Jusqu’à la douche du soir…

  1. En randonnée, vous ne vous séparerez jamais de :

# Votre appareil photo
* Vos barres tendres et votre boisson énergisante
@ Votre walkie-talkie

  1. Seriez-vous prêt à suivre une formation pour apprendre un nouveau métier?

# Je suis autodidacte, je préfère apprendre par moi-même
* J’aime les études, ce n’est pas un problème pour moi
@ À condition que la formation soit courte, basée sur la pratique et le terrain

  1. Comment réagissez-vous à l’éloignement de vos proches?

# Je peux vivre éloigné(e) plusieurs jours à quelques semaines
* J’aime être dans la nature, mais pas aux dépens de ma famille ou de mes amis
@ L’éloignement n’est pas un problème pour moi

  1. Quel est votre rapport à l’autorité?

# Je ne supporte pas l’autorité, je veux être mon propre patron!
@ J’ai un grand respect pour la hiérarchie et j’aime le travail en équipe.
* Peu importe, tant que c’est moi qui contrôle la télécommande de la télévision.

  1. De laquelle de ces qualités vous complimente-t-on le plus souvent?

* L’autodérision
@ Le dévouement
# La patience

  1.  Quelle est la plus belle récompense que l’on peut vous offrir?

@ Un sourire de remerciement
# Un serrement de main d’admiration
* Une bière après une partie de hockey

Additionnez les symboles correspondant à vos réponses et découvrez quel profil plein air vous représente le plus :

Entre 6 et 10 (arobase @) : vous êtes un FONCEUR. Le quotidien vous rebute et vous recherchez un métier qui sort de l’ordinaire. Le contact avec la nature est pour vous essentiel mais le contact humain l’est encore plus. Vous aimez vouer votre vie aux autres et partager votre passion avec ceux qui vous entourent. Vous avez la trempe d’un guide de plein air, d’un pilote de brousse ou d’un sauveteur.

Entre 6 et 10 (dièse #) : vous êtes un CONTEMPLATIF. Certes, vous aimez marcher, escalader, pagayer pour parvenir au cœur de la nature, mais le but de votre quête est bel et bien de marquer une pause afin d’admirer les paysages et la beauté sauvage. De caractère discret, observateur et parfois même solitaire, vous aimez vous retrouver seul au milieu de la nature afin de pouvoir l’étudier sous toutes ses coutures. Vous avez le tempérament adéquat pour être photographe ou encore géographe.

Entre 6 et 10 (étoiles *) : vous êtes un AVENTURIER DU DIMANCHE. Le plein air est pour vous un mode de vie mais seulement en fin de semaine ou en vacances. Vous aimez trop votre quotidien pour vous en éloigner et ne pouvez vivre sans votre confort. Continuez dans votre voie et préférez faire appel à de vrais professionnels du plein air lorsque vous en aurez besoin.


Commentaires (1)
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sauterelle72 - 07/08/2014 09:20
Il y a aussi Designer Chaussure Plein Air! J'exerce ce métier au Québec depuis 14 ans, dont 8 ans chez Merrell, à Montréal.