Tourisme « nature » et environnement : une question d’impacts!
Le dernier congrès annuel de l’Association des biologistes du Québec se penchait sur la question du « Tourisme, Nature, Biologie ». Le coprésident du congrès, Patrick Pagé, explique les conclusions de ce rassemblement.
Pourquoi avoir orienté votre congrès annuel sur les liens entre le tourisme, la nature et la biologie?
On sait que l’écotourisme est de plus en plus populaire au Québec. Quand on parle de développement durable, on ne parle pas que de la recherche, de l’environnement, des ressources naturelles et de la biodiversité : on parle aussi du tourisme.
Quels sont les impacts du tourisme nature sur l’environnement?
Il faut savoir qu’il y a trois millions de personnes qui fréquentent les sites naturels du Québec chaque année. Ce qui ressort, c’est le fameux programme de suivi de l’intégrité biologique qui est actuellement en chantier chez Parcs Québec et Parcs Canada. Il s’agit d’une charte qui permettra de mesurer l’impact du tourisme dans une zone nature. D’année en année, si on constate que le nombre de visiteurs augmente et que le nombre d’animaux diminue, on aura de vraies réponses sur l’impact du tourisme dans ces milieux naturels. On mesurera aussi la quantité de déchets que les gens laissent au sol. Bref, une sorte d’échelle de l’intégrité biologique pour savoir si le milieu est perturbé par la présence de l’être humain.
Quels sont les dangers de l’écotourisme?
L’écotourisme et le « tourisme d’aventure » sont parfois offerts par des entreprises pour des raisons économiques. Comme ce secteur crée 13 000 emplois et génère beaucoup de revenus, c’est en misant sur un « tourisme durable », la sensibilisation et l’éducation que l’on évitera de détruire nos ressources. Idéalement, il faudrait concilier les pôles social, économique et environnemental. Les gens doivent être conscients que la nature est fragile. Ce n’est pas parce qu’on possède beaucoup de territoire, qu’on doit en abuser.