Sports d’hiver en série
Pratiquer un sport d’hiver, c’est bien. En pratiquer plusieurs, c’est encore mieux. Et les enchainer sans reprendre son souffle, c’est du gros fun!
Comme événement avec enchaînements sportifs, le Pentathlon des neiges n’a plus besoin de présentation : près de 4 000 cyclistes, coureurs, fondeurs, patineurs et raquetteurs ont participé à l’édition 2012 du plus grand événement hivernal au Canada.
Depuis peu, d’autres événements de sports hivernaux enchaînes prennent timidement leur place dans le calendrier des sportifs. Avec la confirmation récente qu’une première mondiale de triathlon d’hiver se déroulera à Québec en 2014, devinons qu’adeptes et organisateurs prendront en assurance.
Le circuit mondial de triathlons hivernaux existe depuis 2003. Le sport créé par l’International Triathlon Union (ITU) combine course à pied, vélo de montagne et ski de fond dans des épreuves d’environ 90 minutes. Ses athlètes sont toutefois peu nombreux : on en compte à peine une centaine sur un circuit mondial.
François Calletta, directeur général du Pentathlon des neiges ajoute : « Aucun Canadien n’a participé à une épreuve de triathlon hivernal dans les sept dernières années. » Le format développé par l’ITU n’a jamais décollé, rapporte Triathlon Québec. Et il est maintenant sur le point de mourir.
Vélo Il faut rester conservateur et ne pas partir trop vite. Est-ce que c’est nécessaire de rouler dehors pour s’entrainer spécifiquement? L’athlète couronné deux fois champion du Pentathlon pense que ce serait une bonne chose. Il avoue toutefois que son propre kilométrage hivernal se résume aux 15 kilomètres du pentathlon… Il encourage néanmoins les plus coriaces! Vélo de montagne, vélo de route et vélo hybride sont en général tous acceptés sur les parcours, pour autant qu’ils soient chaussés de pneus à relief. Course Cadence, cadence, cadence. Il ne s’agit pas nécessairement de courir très vite, mais de faire tourner les jambes rapidement. En général, les crampons ne sont pas requis, mais l’analyse des conditions du parcours le matin même vous le confirmera. Les lacets élastiques vous épargneront de précieuses secondes, et quelques soupirs, lors de la transition. Ski À la cadence s’ajoutent prudence et fluidité. Les deux techniques, classiques et patin, sont acceptées sur le parcours, mais, selon « Chuck », 95 % des athlètes choisissent le pas de patin, qui est plus rapide. Si l’on ne maitrise pas sa technique, ce n’est toutefois pas une bonne idée de se lancer avec une base approximative sur des jambes fatiguées par les disciplines précédentes.
Patin La clé : une position de base avec le corps penché vers l’avant, la plus aérodynamique possible, qu’on soutient tout au long de l’épreuve. Pour y arriver : une région lombaire développée. L’utilisation de lames nordiques qui se fixent directement sur les bottines de ski de fond facilite une transition rapide. Lacer des patins peut en effet vous faire perdre plusieurs minutes… et beaucoup de patience! Raquette Très musculaire, la course en raquettes demande beaucoup d’énergie. Toute celle qui vous reste, en fait. Courage : l’épreuve achève, elle aussi! La cadence doit être conservée, malgré la lourdeur des jambes. Les raquettes de course auxquelles un soulier de course normal est déjà fixé comme les TSL permettent une course plus fluide et efficace. La formule Quels conseils donnerait le triathlète et pentathlète à ceux qui souhaitent se lancer dans le nouveau format officiel de triathlon d’hiver? « Je n’ai pas encore bien étudié les enchainements. C’est certain que si je le fais, je vais m’entrainer spécifiquement », répond Charles Perreault. |
« Leur triathlon d’hiver n’était pas un vrai sport d’hiver, puisque ses disciplines n’étaient tout simplement pas des sports d’hiver », diagnostique François Calletta. Le triathlon d’hiver reprend néanmoins vie sous une forme transformée qui comprend, cette fois-ci, trois « vrais » sports d’hiver : la course en raquette, sport dont les efforts de reconnaissance commencent à porter ses fruits, le patinage de vitesse sur glace et le ski de fond. C’est un dossier sur lequel François Calletta et son équipe planchaient depuis 2008. En 2012, l’ITU a officiellement approuvé la formule du nouveau triathlon d’hiver, qu’elle souhaite amener aux Jeux olympiques!
Triathlon Québec voit d’un bon œil cette nouvelle discipline : « C’est un format plus intéressant pour les pays nordiques. Enlever le vélo de montagne facilite aussi la participation, la rend plus abordable », explique Sébastien Gilbert-Corlay, directeur technique et communications de Triathlon Québec.
L’année 2013 servira à faire connaitre le sport auprès des participants potentiels, au pays et à l’international, à rencontrer les différentes fédérations impliquées (raquettes, ski de fond, patinage de vitesse et de triathlon) pour l’établissement de règlements et à organiser un évènement monstre pour la première. Une conférence de presse prévue au début de l’année 2013 présentera officiellement l’épreuve.
Les autres triathlons d’hiver
En 2013, les skieurs, patineurs, coureurs, triathlètes et autres sportifs intéressés peuvent quant à eux choisir parmi quelques évènements pour tâter le terrain. Pour l’instant, l’offre la plus répandue au Québec enchaine course à pied hivernale, ski de fond et course en raquette. Pour les organisateurs, il s’agit d’une formule plus simple à mettre en place, puisqu’elle ne dépend pas de la présence d’un lac ou d’une patinoire. Le fait qu’il y ait deux disciplines de course avantage les coureurs, ce qui facilite leur transition à ces évènements hivernaux et augmente du coup le bassin d’intéressés potentiels.
Le Triathlon Bal de Neige à Ottawa et le Triathlon d’hiver de Saint-Justice, deux évènements populaires dans leur région, organisent plutôt une épreuve qui comprend patin, ski de fond et course à pied.
Le Pentathlon des neiges, vétéran sur le circuit, a choisi de lancer ses départs avec l’épreuve de vélo, puis celle de course à pied, de patin, de ski de fond et de raquette. Cette créativité bien québécoise dans l’organisation des évènements est d’ailleurs encouragée par Triathlon Québec, selon son directeur technique : « On donne notre appui à toute personne qui souhaite préparer un évènement de sports enchainés d’hiver. La saison de triathlon est courte au Québec, et on a les gens et le matériel pour offrir des services toute l’année. Alors, pourquoi ne pas contribuer au développement d’un réseau de sports enchainés d’hiver? Il faut vivre avec nos saisons! »
La bannière X-Terra organise aussi quelques évènements de triathlon hivernal, pour l’instant à l’extérieur de la province. Le terrain, toujours hors des sentiers battus, dicte la formule. Dans tous les cas, du ski de fond, de la course en montagne, avec ou sans raquette, et du vélo de montagne font partie du programme.
S’y préparer
Quelle que soit la déclinaison pour laquelle vous souhaitez vous entrainer, l’important, c’est de surtout la connaitre et de pratiquer vos sports en les situant bien dans le contexte de l’évènement.
« En triathlon d’hiver ou d’été, ou en pentathlon, ce qui est important, c’est l’enchainement des sports. Chaque sport accumule la fatigue du précédent », explique Charles Perreault, triathlète accompli, nouvel entraineur du club de triathlon du Rouge et Or et deux fois champion du Pentathlon des neiges longue distance-élite.
Contrairement à sa version estivale lors de laquelle les jambes sont surtout mises à rude épreuve entre le vélo et la course, le triathlon hivernal – ou le pentathlon – n’offre aucun répit : tous ses sports exigent une forte dépense musculaire concentrée sur le bas du corps. Charles « Chuck » Perreault en rajoute : « Et c’est encore pire, parce qu’en plus, il y a les conditions climatiques : il fait froid, les muscles sont plus raides, et on est plus tendu et réactif à cause de la glace et des conditions changeantes. »
Alors, comment s’en sort-on? « D’abord, c’est de développer des acquis et une bonne technique dans chaque sport de la discipline. Ensuite, c’est de s’entrainer en état de fatigue pour réussir à maintenir ses acquis avec la fatigue et les conditions difficiles », résume l’athlète.
On devine bien que si l’on ne sait pas skier, ce n’est naturellement pas dans le feu de l’action qu’on va l’apprendre. Mais, même si l’on sait skier, il est probable qu’après quelques kilomètres de course, nos jambes feindront d’avoir oublié. Il faut donc non seulement prévoir des séances d’entrainement individuelles dans chaque sport, mais aussi d’autres séances multiples où l’on suit le même agencement que celui de l’évènement.
Bien que les pratiques d’enchainement spécifiques – les bons sports, dans le bon ordre – soient préférables, tout entrainement enchainé peut être bénéfique pour apprendre au corps à pousser et à conserver sa technique malgré l’état de fatigue. Quelques idées : courir après une randonnée en raquette, patiner après une sortie de ski de fond ou jogger après un cours de spinning.
Une fois chaque sport maitrisé, avec des jambes fraiches et des jambes mortes, il ne reste plus qu’à prendre les bonnes décisions le jour de l’évènement.
Événements à mettre sur votre liste
- Triathlon des neiges de Sorel (course, ski de fond et raquette) : janvier, date à confirmer.
- Triathlon d’hiver de Sainte-Justine (patin, ski de fond et course en équipe) : le vendredi 1er février 2013.
- Triathlon du Bal de Neige à Ottawa (patin, ski de fond et course) : le samedi 2 février 2013.
- Triathlon hivernal Défi Mariverain (course, ski de fond, raquette) : le dimanche 17 février 2013.
- Triathlon d’hiver Dessau (course, ski de fond, raquette) : le samedi 23 février 2013.
- Triathlon nordique de Chibougamau (course, ski de fond, raquette) : le samedi 16 mars 2013.
- Pentathlon des neiges (vélo, course, ski de fond, patin, raquette) : les 2 et 3 mars 2013.
Infos
• Rendez-vous à iskio.ca pour toute nouvelle confirmation d’évènements de triathlon hivernal.
• Aussi, à surveiller : xterracanada.ca
• Pentathlon des neiges : pentathlondesneiges.com