Virginia Beach : surf et bikini
Plus exotique que les plages du Maine et moins éloignée que celles de la Floride, Virginia Beach représente un heureux compromis entre bain de soleil, embruns marins et activités en plein air. Baignés au nord par la baie de Chesapeake et à l’est par l’océan Atlantique, les rivages de Virginia Beach sont éclectiques. En longeant la côte en bateau, on quitte les immenses marinas achalandées de Chesapeake pour se diriger vers un alignement d’hôtels et autres immeubles à perte de vue sur le front de mer avant de terminer la croisière en beauté devant les dizaines de kilomètres de plage reculée et sauvage de Sandbridge. Trois secteurs, trois ambiances pour varier les plaisirs et les activités.
Kayak et vélo de route dans la baie de Chesapeake
Tout au nord du territoire de Virginia Beach, des dizaines de bras de mer débouchant sur des baies sauvages créent un dédale d’eau et de sable. On passe facilement des journées entières à s’y frayer un chemin en bateau ou en kayak. De plage en plage et de marina en marina, l’exploration de ce labyrinthe hautement achalandé révèle d’incroyables petits bijoux de nature. L’un d’entre eux se trouve sur les rivages du First Landing State Park, qui tire son nom de l’histoire américaine, puisqu’il s’agit du site où les colons anglais posèrent le pied pour la première fois sur le continent en 1607. Aujourd’hui, plus de 32 km de sentiers de randonnée pédestre le sillonnent ainsi que de très belles routes étroites asphaltées, idéales pour le vélo de route. On peut donc partir de l’océan où se trouvent des emplacements rustiques de camping, traverser Shore Drive puis se retrouver finalement en bordure de Broad Bay et son ambiance intime. Les embruns marins laissent place à la douce tiédeur des sous-bois et à l’odeur enivrante de ses pins. Une vingtaine de cabines sont disséminées dans la forêt et peuvent héberger les familles qui souhaitent passer une semaine dans le calme de la pinède. Dix sentiers de randonnée traversent le parc de part en part, certains en bordure de cette baie paradisiaque, d’autres longeant des lacs isolés où balbuzards, aigrettes et hérons bleus abondent. L’idéal est d’observer cette faune peu farouche depuis un kayak qui file silencieusement sur l’eau. Mike, de la compagnie Chesapean Outdoors, a l’oreille fine et arrive à percevoir les cris éloignés d’un balbuzard qui appelle depuis son nid. Au gré du parcours, le guide raconte bon nombre d’histoires de pirates qui auraient caché leurs trésors dans la multitude de baies et de plages secrètes que compte le parc First Landing.
Pour ceux qui choisissent la promenade en bateau, il est possible de faire une pause repas sans mettre pied à terre. Le restaurant Chick’s Oyster Bar a « pignon sur baie » et propose l’accès à sa salle de restaurant via son ponton. On noue les amarres dans le stationnement nautique du restaurant le temps du repas. Et on y déguste au soleil les saveurs locales : huîtres, crabecakes et poissons frais…
Pêche et croisière à partir du Resort Area
Pôle d’attraction et du dynamisme, le front de mer et son quartier hôtelier sont la vitrine touristique de la station balnéaire de Virginia Beach. Empruntez à tout prix l’incontournable boardwalk bitumé qui permet de se promener à pied, en vélo ou en patins à roulettes le long de la plage sur près de cinq kilomètres. Archibondé en été, il peut laisser de marbre les amoureux de nature et de quiétude. Mais n’hésitez pas à poursuivre la balade jusqu’à la marina des pêcheurs (fishing center) d’où partent les croisières en haute mer. Les familles apprécieront les tours de découverte de la faune marine et en particulier les croisières aux dauphins. Les courants marins chauds de la baie font des eaux de la Virginie le terrain de jeu de milliers de dauphins chaque été. Pour ceux qui préfèreraient marier plein air et fruits de mer, une croisière unique est offerte. Le propriétaire du restaurant Waterman’s dispose de plusieurs bateaux de pêche à bord desquels on part en excursion à la demi-journée pour pêcher en haute mer. La récolte dépend de la saison mais elle est toujours fructueuse. Et le comble du luxe, c’est que les cuisiniers du restaurant préparent ensuite les poissons pêchés dans la journée pour le repas du soir. Il est donc possible de manger sa prise cuisinée à la perfection. Directement de la ligne à l’assiette! Les vagues de la plage sont aussi propices au surf, au SUP (Stand Up Paddleboard) ainsi qu’au kayak de mer. Il n’est pas rare de voir des kayakistes surfer sur les rouleaux de l’océan. Virginia Beach est d’ailleurs l’un des berceaux de ces nouveaux sports et accueille chaque année le Championnat de surf de la côte est.
Surf et randonnée sur les plages de Sandbridge
Plus on se rapproche de la frontière avec la Caroline du Nord et plus on change d’atmosphère. Loin du tourisme de masse et du bouillonnement du boardwalk, le secteur de Sandbridge est à Virginia Beach ce que le Mile-End est à Montréal. De superbes maisons de plage sur pilotis riches en couleurs rivalisent de hauteur pour apercevoir la mer. Les fleurs ont les pieds dans le sable et les planches de surf poussent comme des champignons dans les jardins. C’est dans ce secteur calme et authentique que les habitants de la Virginie viennent passer leur journée au soleil. Les plagistes côtoient bon nombre de surfeurs à la recherche des meilleures vagues de l’océan. À partir du mois de mai, la température de l’eau est tout à fait supportable et permet de passer des heures sur la planche à améliorer sa glisse (location et cours chez Surf & Aventure – 4005 Sandpiper Rd). On fait une pause à mi-journée lors d’un pique-nique sur les dunes, le regard porté au loin vers l’océan.
Si l’on continue plus au sud encore le long de Sandbridge, on arrive dans les marais sauvages et les eaux calmes du Back Bay National Wildlife Refuge et du False Cape State Park. Paradis des kayakistes, des randonneurs et des cyclistes, ces deux parcs reçoivent assez peu de visiteurs par rapport au First Landing State Park. Le premier compte 9 000 acres de plage, de forêt primitive et de marais où cohabite une faune variée constituée d’oies des neiges (snow geese), de faucons des marais (marsh hawks), de renards roux, d’audacieuses tortues qui traversent la route et de quelques pygargues à tête blanche, l’emblème américain.
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Depuis le 18e siècle et jusqu’aux années 1980, plusieurs familles ont habité ce coin de terre sauvage. Entre sable et forêt, les maisons faites du bois récupéré sur la plage abritaient des gens marginaux qui préféraient vivre loin des regards. Leur vie misérable au milieu des dunes a laissé quelques traces dans les différents secteurs de Back Bay. On peut ainsi randonner jusqu’à l’ancien site de la chapelle dont il ne reste plus que le clocher. Tout autour, dans une forêt de pins qui dégagent leur doux parfum au soleil, plusieurs stèles témoignent du passage de ces curieux habitants. Chacune d’entre elles est décorée de fleurs blanches et de beaux coquillages ramassés sur la plage. Si l’on poursuit son chemin par la plage, où des nuées d’hirondelles font la course contre le vent, on franchit rapidement la frontière du Back Bay Wildlife Refuge pour accéder au False Cape State Park. Cette zone vierge de toute présence humaine est un sanctuaire pour la vie végétale et animale de Virginie. C’est toute une aventure pour pénétrer dans ce territoire, accessible seulement en bateau par la mer, à pied ou en vélo à travers les sentiers de Back Bay. Difficile de réaliser qu’on ne se trouve qu’à une vingtaine de kilomètres des immeubles du front de mer. Pour les ermites dans l’âme, des emplacements de camping rustiques permettent de prolonger le plaisir de cette expédition hors du temps et loin de la Virginie que l’on croit parfois trop bien connaître…
Encore plus
visitvirginiabeach.com
En chiffres
1 224 km : distance à partir de Montréal
25°C : température moyenne de l’air pendant l’été
22°C : température moyenne de l’eau pendant l’été
6e meilleure ville des États-Unis pour les activités plein air
3e meilleure ville des États-Unis pour les vacances en famille
Pratico-pratique S’y rendre : par la route, compter une quinzaine d’heures à travers cinq États américains, en passant à proximité de New York et Washington DC. Un beau voyage pour découvrir le nord de la côte est américaine. L’aéroport le plus proche de Virginia Beach est celui de Norfolk. Aucune liaison directe avec Montréal et la plupart des vols proposent une correspondance à New York ou Miami. S’héberger : hôtels sur le Boardwalk, maisons à louer sur le bord de la plage à Sandbridge, cabines ou camping dans les state parks, le choix est vaste et permet à toutes les bourses de trouver son bonheur. Se restaurer : allergique aux fruits de mer? Passez votre chemin! Mais pour les adorateurs de poissons, presque tous les restaurants proposent une carte variée de produits frais en provenance directe de l’océan. |