Un tour dans le bois pour enrayer la gueule de bois?
Le coude (tout comme le party) a levé fort? Aussi fort et omniprésent devrait être le mal de bloc du lendemain, selon l’excès auquel on se sera livré. Résistez à l’envie de faire le cachalot sur le divan : le tant recherché remède à la gueule de bois, probablement inexistant, se trouve peut-être dans l’activité physique.
Vous êtes quelqu’un d’actif, voire un athlète? Dommage pour votre foie : il y a des chances pour que votre consommation d’alcool soit… assez élevée. Un article paru dans le journal Frontiers in psychiatry recense bon nombre d’études démontrant que les personnes physiquement actives s’avèrent être des buveurs au bas mot modérés.
Sans surprise aucune, ceux qui aiment se défoncer dans le sport ou le plein air ont ainsi tendance à s’éclater autrement : des chercheurs constatent que dans certains cas, plus l’intensité de l’activité physique augmente, plus se renforce la consommation d’alcool. Échappatoire, quand tu nous tiens : une (ou plusieurs) bonne(s) bière(s) après le sport, qui ne s’y livre pas?
Dissection du lendemain de veille
Ce fameux « matin d’après », par quoi est-il causé? L’idée préconçue accuse la déshydratation comme principale coupable : l’alcool déshydrate en faisant uriner davantage (effet diurétique). Certes, mais il n’y pas que ça.
L’alcool cause aussi une carence en glucose, entraînant une hypoglycémie. Mais les effets de la cuite sont plus complexes qu’on le pense : la consommation excessive est une agression pour le corps humain. Conséquemment, ce dernier déploie des mécanismes de défense. Le foie, en digérant la boisson, crée une toxine très agressive nommée acétaldéhyde. C’est elle qui crée les nausées, les vomissements et la tachycardie caractéristiques des lendemains d’une soirée allègrement arrosée.
Finalement, l’alcool modifie le cycle du sommeil et y nuit même, brimant la récupération et augmentant la fatigue. Ce joyeux amalgame sur votre organisme explique le malaise ressenti au lendemain d’une consommation excessive d’alcool.
Ibuprofène, poutine, alouette
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Mal aux cheveux? Ce ne seront ni les boissons sportives, ni l’alimentation riche en gras qui vous sauveront du mal de bloc. Aucun des « remèdes » les plus populaires à la cuite ne s’est montré concluant lors d’études cliniques. Le temps, ainsi que l’eau, sont vos seuls alliés.
Même s’il contrôle le mal de tête, l’ibuprofène aggrave la gastrite; l’aspirine, pour sa part, augmenterait le taux d’alcool dans le sang. Les boissons sportives ne sont nullement nécessaires : mieux vaut favoriser les jus de fruits naturels. Enfin, le seul remède réellement efficace aux effets mondialement prouvés est très simple à utiliser : ne pas boire ou, du moins, favoriser la modération lors de sa consommation.
Contrairement au commun des mortels, le pleinairiste sportif dispose d’outils que d’autres n’ont pas. D’abord, sa condition physique : ses mécanismes de défense sont peut-être plus efficaces contre l’attaque corporelle que cause l’alcool. Il en ressortira possiblement moins amoché; encore que tout repose sur la quantité ingérée, qu’on soit Kilian Jornet ou non.
Là où la personne active peut déjouer le mal de bloc, c’est en faisant reposer la modération de sa consommation d’alcool sur ce qu’elle prévoit faire le lendemain. Party de bureau ou beuverie entre ami(e)s à l’agenda? Planifiez un entraînement ou une sortie exigeante qui nécessitera d’être très en forme, le jour suivant la nouba. Ça tranquillisera (probablement?) votre envie de faire la fête démesurément.
Cela dit, se fouetter pour un entraînement ou encore tenter d’être performant le lendemain de la veille est à éviter. On n’ira pas suer alors qu’on est déshydraté, encore moins s’exciter le VO2 max quand notre corps se « guérit » de ce qu’on lui a fait subir.
En revanche, aller jouer dehors ou effectuer un exercice à faible intensité favorisera le bon moral, le bien-être et la récupération. Netflix, la couverture chauffante et la boisson sportive seront alors beaucoup plus réconfortants et, surtout, cette fois bien mérités.
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